Les Foreurs posent un geste concret pour la vérité et pour la réconciliation

Les Foreurs de Val-d'Or ont joué le match vêtus de chandails orange à l'occasion de la Journée de la vérité et de la réconciliation.
Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry
La 3e Journée nationale de la vérité et de la réconciliation a été soulignée de façon concrète par l’organisation des Foreurs de Val-d’Or samedi.
Pour leur match qu'ils ont remporté face aux Voltigeurs de Drummondville par 5 buts à 4 en prolongation, les joueurs ont endossé un chandail orange spécialement conçu pour l’occasion.
« C’est une journée importante pour la société et notre communauté et c’est important de pouvoir y contribuer, souligne le président, Dany Marchand. Les organisations sportives ou culturelles peuvent être des vecteurs de rapprochement entre les nations. C’est un rôle qu’on doit prendre et embrasser avec fierté. »

Le président des Foreurs de Val-d'Or, Dany Marchand, vêtu d'un chandail orange.
Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry
Au Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, on accueille cette initiative des Foreurs avec enthousiasme.
C’est tout un honneur qu’ils nous font
, souligne Marco Cloutier, représentant des employés au sein du conseil d’administration. Les Foreurs sont une image emblématique pour Val-d’Or. Leur invitation à cet événement était une grosse surprise et on espère continuer à travailler avec eux. On parle d’une Journée de vérité et de réconciliation, mais on voit aussi de plus en plus de gens porter le chandail orange, peu importe le mois de l’année. On sent que le soutien pour le mouvement grandit.
Des membres de plusieurs communautés ont assisté au match, qui a été marqué par une minute de silence en hommage non seulement aux survivants des pensionnats pour Autochtones mais aussi aux enfants qui ne sont jamais revenus à la maison.
Elle-même survivante d'un pensionnat, Jeannette Brazeau, de Kitcisakik, dit avoir ressenti une grande joie de vivre cette cérémonie.

La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation a été soulignée de façon concrète par les Foreurs de Val-d’Or.
Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry
« C’est pour moi une journée de joie, lance-t-elle. Je me sens honorée en tant que survivante. Je suis fière de moi aujourd’hui, d’avoir retrouvé mon identité, ma spiritualité. On sent que notre histoire est davantage connue par les allochtones parce qu’on a eu l’occasion de témoigner de ce qu’on a vécu. »
Jeannette Brazeau reconnaît que la semaine a été fertile en émotions pour Kitcisakik, grâce notamment au succès d’une marche des survivants de 145 km entre Saint-Marc-de-Figuery et Kitcisakik.
« Ça a été une semaine importante pour notre communauté, mais je comprends que tout le monde ne soit pas encore prêt, ajoute-t-elle. L’impact est intergénérationnel. Les traumatismes qu’on a subis ont été transmis de génération en génération. Certains membres des familles sont prêts à donner le bien-être à leur famille, leurs enfants, leurs petits-enfants. Je me sens privilégiée d’être ici et de voir mon arrière-petit-fils sur la patinoire pour l’ouverture. Ça m’a donné le goût de danser. Quand j’ai pris les petits mocassins, je me suis dit : "On continue." »