Hôpital de Vaudreuil-Soulanges : un stationnement qui sème la controverse

La décision du gouvernement d'opter pour un stationnement de surface permet d'économiser entre 50 et 80 millions de dollars sur un budget total de 2,6 milliards.
Photo : Radio-Canada / René Saint-Louis
La décision du gouvernement du Québec de doter le futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges d’un stationnement de surface classique plutôt que d’un stationnement étagé, tel qu’initialement prévu, suscite énormément de mécontentement parmi les élus et les citoyens de la région.
La Ville de Vaudreuil-Dorion, la MRC de Vaudreuil-Soulanges et la Communauté métropolitaine de Montréal ont toutes adopté des résolutions pour demander au gouvernement de revenir sur sa décision.
Une pétition vient aussi d’être lancée par un groupe de citoyens et sera déposée à l’Assemblée nationale en novembre par la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols.
On avait fait un compromis pour le stationnement de ce projet-là, qui était un stationnement étagé. Évidemment, on aurait préféré un stationnement souterrain
, a expliqué Olivier Van Neste, directeur général de la Ville de Vaudreuil-Dorion, à l’émission Le 15-18.
Cependant, les soumissions, même pour un stationnement étagé, étaient bien en haut des [estimations]
, a précisé M. Van Neste.
Une question de coûts
En optant pour un stationnement de surface classique, Québec économisera entre 50 et 80 millions de dollars sur un budget total de 2,6 milliards de dollars.
Même si elle permettra des économies à court terme, la décision du gouvernement est discutable, selon M. Van Neste, notamment parce qu'elle pose des problèmes d’exemplarité, un souci qui était au cœur des préoccupations de la Ville quand elle a choisi d’investir dans un stationnement souterrain pour son nouveau pôle municipal.
On a voulu donner l’exemple parce qu’on l’exige de nos promoteurs, a indiqué Olivier Van Neste. Si on regarde tous nos voisins autour, les tours à logements qui se sont faites, il y a très peu de stationnements de surface pour mieux utiliser l’espace dans un contexte où les terrains sont rares.
Le stationnement du futur hôpital comptera donc 1869 places, soit l’équivalent de cinq terrains de football. D’un point de vue environnemental, cette décision est elle aussi difficile à accepter, selon la députée Marie-Claude Nichols.
Ça mérite qu’on se penche sur le dossier, estime-t-elle. Si on en fait un peu partout [des stationnements de surface], ça va en faire beaucoup, des îlots de chaleur au Québec, et c’est ce qu’on veut éviter. J’ai l’impression qu’on parle des deux côtés de la bouche dans ce dossier-là.
Maintenir les services
L’augmentation des coûts dans l’industrie de la construction a forcé le gouvernement non seulement à hausser son budget pour ce projet d'hôpital, initialement fixé à 1,7 milliard de dollars, mais aussi à faire des choix.
À court terme, les changements de plan concernant le stationnement permettront d’éviter de couper dans les services du futur hôpital, qui prévoit 404 lits, 41 civières et 11 salles d’opération. On prévoit aussi l’embauche de plus de 200 médecins et de 4800 employés.
Même si c’est un stationnement de surface, on souhaite vraiment réduire les impacts environnementaux. C’est pour ça qu'on implante une végétation qui va couvrir 40 % du stationnement, ce qui est bien au-delà des standards de l’industrie
, soutient Jade St-Jean, porte-parole du futur hôpital.
Du point de vue gouvernemental, le stationnement de surface laisse une marge de manœuvre pour un éventuel réaménagement de l’espace ou pour une modification de son utilisation.
L'hôpital de Vaudreuil-Soulanges doit ouvrir ses portes en 2026. Il viendra soulager le réseau hospitalier sur le territoire du CISSS de la Montérégie-Ouest, où le taux d’occupation sur civière oscillait entre 120 et 150 % en juin dernier.
L’ajout de l'hôpital de Vaudreuil-Soulanges fera passer le nombre de lits à plus de 900 dans cette région, qui a connu une hausse démographique de 13,9 % entre 2010 et 2020.
Avec les informations de René Saint-Louis et de Gabrielle Proulx