Pêches : la ministre Diane Lebouthillier aux prises avec de nombreux défis

L'industrie de la pêche à la crevette sera fixée sur son sort à la fin octobre.
Photo : Radio-Canada / Nicolas Lachapelle
À peine installée à son nouveau poste de ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière, Diane Lebouthillier ne manque pas de dossiers à traiter en urgence.
La nouvelle ministre termine actuellement sa tournée des provinces de l’Atlantique et du Pacifique. Elle y rencontre la population ainsi que les gens de l’industrie des pêches et de la transformation afin de parler des différents enjeux qui animent le secteur.

La nouvelle ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière, Diane Lebouthillier. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Parmi ces défis, il y a celui de la crevette nordique. L’industrie, inquiète par l'effondrement des stocks, demande à la ministre de rouvrir la pêche au sébaste (un grand prédateur de la crevette), touchée par un moratoire depuis 1995.
À lire et à écouter :
Une situation loin d’être idéale
La ministre reconnaît que la situation est loin d’être idéale.
Des pêcheurs ont déjà sorti leurs bateaux et les ont installés dans les parcs d’hivernement parce que ça leur coûte moins cher que de sortir en mer
, a-t-elle fait remarquer.

Pour l'industrie, la solution pour ralentir le déclin des stocks de crevettes nordiques serait de permettre la pêche commerciale au sébaste. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Si certains considèrent que la solution pourrait passer par une pêche commerciale du sébaste, la ministre fait bien attention de ne pas précipiter les choses.
On parle de la capture, mais on parle aussi de la transformation. Il faut trouver une valeur ajoutée au sébaste. On ne peut pas seulement sortir en mer et le pêcher, ou n’en faire que de la nourriture pour chat ou des appâts. On doit travailler en collaboration avec les gens qui en font la capture, les transformateurs, l’industrie de la valeur ajoutée et les gouvernements provinciaux
, explique Diane Lebouthillier.
Du recul dans le dossier de la civelle
Autre dossier, celui de la civelle. Des pêcheurs des Maritimes reprochent à Ottawa de leur avoir retiré sans compensation 14 % de leur quota de prises pour le donner à des groupes autochtones. Diane Lebouthillier dit appuyer la décision, prise par sa prédécesseure, Joyce Murray.

Des pêcheurs de civelles des Maritimes reprochent à Ottawa de leur avoir retiré sans compensation 14 % de leur quota de prises pour le donner à des groupes autochtones. (Photo d'archives)
Photo : Associated Press / Robert F. Bukaty
Il faut prendre du recul. Nous n’avons pas intérêt à surexploiter cette ressource. Il faut faire les choses de la bonne façon. On a imposé un moratoire, ce qui va nous donner le temps de discuter et de prendre les bonnes décisions
, assume Diane Lebouthillier.
Appel à l’harmonie dans la baie Sainte-Marie
Concernant les tensions entourant la pêche de subsistance du homard des Autochtones dans la baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, la ministre en appelle à l’harmonie. Elle donne l’exemple de ce qui se passe dans le secteur de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

La pêche de subsistance pratiquée par les Autochtones dans la baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, est source de tensions avec les pêcheurs commerciaux de la région. (Photo d'archives)
Photo : CBC / Paul Palmeter
J’ai eu à travailler avec les associations de pêche de capture et les communautés autochtones. Chez moi, en Gaspésie, ça se passe de façon harmonieuse, et j’invite les gens de la Nouvelle-Écosse à faire les choses de manière pacifique. Les communautés autochtones et allochtones ont le même objectif, soit la protection de la ressource. On sait à quel point cette ressource est précieuse pour les communautés qui veulent développer une économie à long terme
, dit la ministre.
Le réchauffement climatique et le réchauffement des océans ont un impact sur la ressource, ajoute-t-elle.
Ça inquiète les pêcheurs. On n’est pas au courant de tout ce qui se passe sous l’eau. On voit des changements dans le maquereau, le hareng et le capelan. Ce sont des inquiétudes provinciales, mais je les ai aussi en tant que ministre fédérale.
Avec les informations du Téléjournal Acadie