Douceur et réconciliation pour les Autochtones en Estrie

La plupart des personnes rassemblées étaient vêtues d'un chandail orange.
Photo : Radio-Canada / Zoé Bellehumeur
La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation résonne en Estrie. Selon les observations de Radio-Canada, ils étaient quelque 200 Autochtones et allochtones à se rassembler le temps d'une marche samedi.
À Sherbrooke, la journée a débuté vers midi. Des membres des Premiers Peuples ont d'abord pris la parole avec émotion, puis certains d'entre eux ont entonné des chants cérémonials devant l'hôtel de ville de Sherbrooke.
Par la suite, le groupe a amorcé une marche commémorative à partir du carré Strathcona sur la rue Wellington Sud jusqu'au Marché de la gare de Sherbrooke.
Pour les membres des communautés autochtones présents, c'était l'occasion de se rappeler de ce qu'ont vécu les générations précédentes, marquées par la disparition d'enfants dans les pensionnats du pays.
Mon père a fréquenté un pensionnat. C'est donc vraiment une histoire récente. Quand j'en parle avec d'autres membres des autres communautés, je constate aussi une histoire encore récente, des douleurs qui sont vécues dans les communautés encore aujourd'hui
, a témoigné Maxime Lalo, un Innu de la communauté de Pakua Shipi, située sur la Basse Côte-Nord. Il étudie actuellement l'histoire à l'Université de Sherbrooke.
C'est important de sensibiliser, de commémorer, mais aussi de ne pas se victimiser, je dirais. On est passés à une autre étape, on est fiers de qui on est.
Le Centre de soutien aux étudiants autochtones de l'Université Bishop's est derrière cette initiative.

Julie-Anne Vollant Whittermore et Shawna Chatterton-Jerome sont les porte-paroles de la marche commémorative tenue à Sherbrooke.
Photo : Radio-Canada / Zoé Bellehumeur
L'une des porte-paroles de l'événement organisé à Sherbrooke, Julie-Anne Vollant Whittermore reconnaît que la journée fait vivre une gamme d'émotions.
C'est la journée dont je suis le plus fière, mais aussi la journée où je suis en deuil, parce qu'il y a des survivants qui n'ont pas survécu, et eux autres ont perdu leur voix, alors c'est nous autres leur voix,
souligne-t-elle.
L'artiste visuelle atikamek, Catherine Boivin, s'est elle aussi rendue à la marche.
Les Autochtones aussi peuvent être fatigués un moment donné, puis de ne pas avoir les mots, mais poser des gestes significatifs comme ça, ça fait partie de la réconciliation
, fait valoir Catherine Boivin.
L'Importance de s'informer
Les membres des communautés autochtones réunis lors de la marche croient que le poids de l’éducation à l’histoire des peuples autochtones ne doit pas seulement reposer sur les épaules des peuples autochtones.
Julie-Anne Vollant Whittermore propose de se tourner vers les moteurs de recherche comme Google ou vers le visionnement de documentaires qui peuvent répondre à de nombreuses questions. Il s'agit là aussi d'une façon de faire un pas vers la réconciliation.
Rappelons que, partout à travers le pays, des commémorations sont organisées à l'occasion de cette Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.
Avec les informations de Zoé Bellehumeur