Journée de la vérité et de la réconciliation « continuons à se connaître »

La marche de la vérité organisée par le Comité justice et enjeux autochtones de la Faculté de droit et par la Fondation Nouveaux Sentiers s'est tenue samedi matin sur le campus de l'Université Laval
Photo : Radio-Canada
La troisième Journée et de la vérité et de la réconciliation a été soulignée à Québec. La marche de la vérité, qui s'est tenue samedi matin sur le campus de l'Université Laval, était organisée par le Comité justice et enjeux autochtones de la Faculté de droit, de pair avec la Fondation Nouveaux Sentiers. Pour de nombreuses personnes issues des Premières Nations, il s'agit d'un moment pour se souvenir des drames, mais aussi pour se tourner vers l’avenir.
C’est une occasion de pouvoir nous rassembler, d’unir nos forces et en même temps de rendre hommage à nos disparus et aux enfants qui sont allés dans les pensionnats et à leur famille aujourd’hui
, lance Marjolaine Siouï, directrice générale de la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador.
Elle est également vice-présidente de la Fondation Nouveaux Sentiers, qui a pour mission d'« engager et soutenir les jeunes des Premières Nations au Québec dans leur mieux-être, leur développement individuel et collectif et dans leur épanouissement », peut-on lire sur le site web de l'organisation.
C’est la journée de vérité, donc la vérité c’est aussi de reconnaître l’histoire, de reconnaître ce qui s’est passé, et de pouvoir cheminer vers quelque chose de plus positif.
Mme Siouï admet qu’autochtones et allochtones en savent plus que jamais sur le passé des premiers peuples. Elle soutient toutefois du même souffle que ça fait quand même longtemps que les Premières Nations revendiquent d'arriver à avoir une histoire qui est bien connue.

Marjolaine Siouï, directrice générale de la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador.
Photo : Radio-Canada
Il y a encore beaucoup de travail à faire, malheureusement
, ajoute-t-elle.
Rapprochement observé
L'artiste Steeve Gros-Louis constate également un rapprochement entre les différentes nations.
Les gens se questionnent, nous questionnent, s'informent
, observe-t-il. De plus en plus, on a l'occasion de raconter l'histoire comme elle s'est vécue.

Steeve Gros-Louis. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Pour sa part, Dave Laveau, directeur général de Tourisme Autochtone Québec, soutient que les Québécois n'ont jamais eu autant de solidarité envers les peuples autochtones.
Il constate un engouement en progression pour le tourisme autochtone. Le tourisme, on en parle souvent comme créateur d'emploi, ça génère des retombées économiques importantes.
En tourisme autochtone, c'est beaucoup plus de ça, c'est un outil de rapprochement.
Miser sur la jeunesse
La jeunesse est fantastique et elle est la clé dans ce grand rapprochement-là
, croit M. Laveau.
Les jeunes Québécois ont beaucoup d'intérêt, beaucoup d'ouverture et je dirais un niveau de connaissance supérieur que lorsque moi j'avais le même âge.

Dave Laveau est le directeur général de Tourisme autochtone Québec.
Photo : Tourisme autochtone Québec
La jeunesse autochtone est, quant à elle, remplie de talent et remplie de fierté!
Restons en action et continuons à s'échanger et continuons à se connaître.
Le retour du wendat
À Wendake, le changement est perceptible à l'école. À partir de cette année
, la langue wendat sera de nouveau enseignée à l’école Wahta’, une langue en dormance depuis 70 ans
, précise Denis Gros-Louis, directeur général du Conseil en éducation des Premières Nations.
C'est important d'en faire la promotion, c'est important que les gens comprennent l'importance de se réapproprier notre culture.

Denis Gros-Louis, directeur général, Conseil en éducation des Premières Nations.
Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux
À force d'avoir une journée comme aujourd'hui où on apprend à mieux se connaître, les futurs leaders de demain, qui sont les jeunes qui portent le chandail orange comme moi, vont être beaucoup plus sensibilisés
, conclut M. Denis Gros-Louis.
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D'après les entrevues de Philippe L'Heureux et Jérémie Camirand