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Ken Follett met un point final à la saga « Les piliers de la Terre »

L'auteur observe les arches en bois d'une cathédrale.

Ken Follett à la cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne, en France, dont il aide à financer la restauration.

Photo : afp via getty images / DAMIEN MEYER

Le célèbre romancier gallois Ken Follett fera paraître le 6 octobre la traduction française du huitième et ultime volet de la saga « Les piliers de la Terre », qu’il a entamée en 1989. Dans Les Armes de la lumière, l’auteur nous ramène dans la ville fictive de Kingsbridge à la fin du 18e siècle, alors que plane sur l’Angleterre le spectre de la Révolution française et de la révolution industrielle.

J’aime Kingsbridge, j’ai écrit cinq romans basés dans cette ville et je sais que les lecteurs et les lectrices aiment y retourner. Ils peuvent noter comment la ville a changé depuis le dernier livre, explique Ken Follett dans un excellent français au micro de Jhade Montpetit à l’émission Les malins.

Le dernier livre de l’auteur nous plonge dans son univers à l’aube de changements majeurs sur le Vieux Continent. On y suit les péripéties de familles dont la vie est bouleversée par le nouvel âge des machines, entre la conscription, les grèves et les émeutes du pain.

Il faut se souvenir que le gouvernement britannique avait très peur de la Révolution française. Ils voyaient dans leurs cauchemars que la guillotine arriverait en Angleterre, explique le romancier, toujours attentif aux détails historiques, lui qui fait relire ses manuscrits par plusieurs spécialistes en histoire avant de les remettre à son éditeur.

Ils sont devenus très répressifs et ils ont passé des lois disant que c’était un crime de discuter des réformes du parlement ou d’organiser un syndicat [...] Pour moi, quand les gens se battent pour leurs droits humains, c’est une bonne histoire, surtout s’ils ont du succès à la fin.

Des personnages féminins plus grands que nature

Que ce soit Ellen dans Les piliers de la Terre ou Sal dans Les armes de la lumière, Ken Follett a l’habitude de mettre en scène des personnages féminins qui font preuve d’une grande force de caractère. Son dernier roman aborde d’ailleurs un combat historique mené par des femmes : les émeutes du pain.

C’est normal d’oublier ce que les femmes faisaient à l’époque; elles étaient cachées. Mais à la fin du 18e siècle, il y a eu ce qu’on appelait the revolt of the housewives, la révolution des femmes au foyer, explique Ken Follett.

Elles sont entrées dans les boulangeries, ont volé du pain et l’ont donné à leur famille, parce qu’à cause de la guerre, le prix du pain avait énormément augmenté [...], ça avait doublé.

Le gouvernement de l’Angleterre a sévèrement puni ces femmes pour ces larcins, la plupart ayant été déportées en Australie, sans possibilité de retour.

Le pari fou des Piliers de la Terre

Avant d’entamer un cycle de plus de trois décennies avec Les piliers de la terre, qui raconte la construction d’une cathédrale par un prieur de la ville fictive de Kingsbridge au 12e siècle, Ken Follett avait déjà connu un certain succès avec ses romans policiers et d’espionnage.

Il raconte que les éditeurs ont d’abord été pris de court par son ambitieuse proposition tournant autour de l’architecture et de la religion. Les maisons d’édition m’ont dit : "OK, Ken, il s’agit de la construction d’une église et ça prend place dans le Moyen Âge? Mais qu’est-ce que tu fais, Ken?" se rappelle-t-il.

Ils avaient aussi peur que je change tout et que je tente d’écrire un roman pour gagner le prix Goncourt. Mais non, j’ai toujours voulu écrire quelque chose qui plairait à des millions de personnes, pas à des journalistes, pas à ceux qui donnent des prix et pas aux intellectuels.

Un athée fasciné par l’architecture religieuse

Élevé dans une famille protestante très stricte, Ken Follett dit être devenu athée vers l’adolescence. Cela ne l’empêche toutefois pas d’être fasciné par les monuments architecturaux créés dans un contexte religieux, plus particulièrement chrétien.

Je ne suis pas du tout croyant, mais j’aime beaucoup aller à l’église. J’aime l’architecture, la musique, les mots de la Bible et le fait que [la religion], c’est quelque chose qui se fait avec des gens, explique-t-il.

C’est curieux, mais l’être humain est curieux. Mon livre qu’on aime le plus, [Les piliers de la Terre], avec 29 millions d’exemplaires vendus, c’est un livre sur une église.

Questionné à savoir s’il est véritablement prêt à dire adieu à Kingsbridge avec Les armes de la lumière, Ken Follett demeure évasif.

[Pour le moment], j’ai l’impression que ça suffit. Je ne peux pas expliquer pourquoi et je ne fais pas de promesses. Peut-être que dans 7 ou 8 ans, je vais changer d’avis, qu’il va me venir une histoire formidable de Kingsbridge, conclut-il, laissant la porte ouverte.

Avec les informations de Jhade Montpetit, animatrice de l'émission Les malins

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