La Maison Gilles-Carle en Beauce suspend ses services faute de main-d’œuvre

La Maison Gilles-Carle de Saint-Renée en Beauce a été inaugurée en 2020.
Photo : Radio-Canada / Vincent Archambault Cantin
La maison de répit Gilles-Carle à Saint-René en Beauce devra fermer ses portes le samedi 30 septembre en raison du manque de personnel.
Il s'agit d'une fermeture temporaire durant laquelle tous les services seront suspendus, a indiqué par voie de courriel le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches.
Aucune date de réouverture n’a encore été annoncée. 74 usagers seront affectés par la fermeture.
Le député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, se veut rassurant. Il est un membre fondateur de la Maison Gilles-Carles à Saint-René.
On parle d’une réorganisation qui est temporaire [...] Notre gouvernement est déterminé à maintenir ce service de répit là en Beauce.
Dotée de 11 lits, c'est la première Maison Gilles-Carle à avoir ouvert ses portes en Chaudière-Appalaches.

Inaugurée pendant la pandémie, la Maison Gilles-Carl offre hébergement et soins aux personnes en perte d'autonomie pour permettre aux proches aidants de se reposer.
Photo : Radio-Canada / Vincent Archambault Cantin
Enjeux de recrutement
La pénurie de main-d’œuvre dans la ressource beauceronne touche particulièrement les auxiliaires de santé et de services sociaux, a indiqué le CISSS de Chaudière-Appalaches.
Afin de pouvoir assurer un service adéquat, le CISSS dit avoir besoin que 12 postes soient pourvus. Sur ce nombre, 10 postes sont à découvert.
De son côté, la Société Alzheimer compte quatre employés à la Maison Gilles-Carle et ils sont tous occupés par des détenteurs de postes.
Selon M. Poulin, en raison de l’ouverture de la maison de répit pendant la pandémie, il n’y a pas eu suffisamment de communication autour des offres d’emploi disponibles.
Il dit vouloir redresser la situation en lançant une campagne de recrutement dans les semaines à venir.
C'est la troisième maison qui ferme pour les mêmes raisons
Le hic
, commente Chloé Sainte-Marie, c'est les salaires.
L'artiste québécoise a été la proche aidante de son conjoint, le cinéaste Gilles Carl pendant plus de 17 ans.
Elle déplore le manque de compétitivité des salaires dans le domaine communautaire contrairement à celui de la santé.
Les préposés qu'on forme, on les perd, ils s'en vont dans le réseau de la santé.
Mme Sainte-Marie indique qu'une demande a été déposée auprès du gouvernement du Québec pour un rehaussement du financement de 25 000 dollars par lit. Le 50 000 dollars par lit qu'on nous donne n'est pas suffisant.
L'inflation y est pour beaucoup, selon elle.
L'artiste précise que c'est la troisième maison qui ferme pour les mêmes raisons.
Pour sa part, Lorianne Estienne, directrice générale du regroupement Proche Aidance Québec, revient sur l'importance de ressources telles que les maisons Gilles-Carle.
Le type de répit qui est offert par les maisons Gilles-Carle est significatif et doit être soutenu et priorisé.
Avec les informations de Flavie Sauvageau