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Haut-Karabakh : l’exode se poursuit sur fond de « nettoyage ethnique »

Un garçon mange en regardant par la fenêtre de son autobus.

Un jeune réfugié fuyant la région du Haut-Karabakh, à son arrivée dans le village frontalier de Kornidzo, en Arménie.

Photo : Reuters / Irakli Gedenidze

Radio-Canada

Plus de 70 % de la population originaire du Haut-Karabakh a fui vers l'Arménie, pays frontalier dont le premier ministre a appelé la communauté internationale à agir et à punir l’Azerbaïdjan pour le « nettoyage ethnique » en cours.

Vendredi matin, près de 90 000 Arméniens – sur les quelque 120 000 habitants du Haut-Karabakh – avaient déjà fui vers l'Arménie après la défaite des forces séparatistes locales contre l'armée azerbaïdjanaise.

Dans leur exode sur l'unique route montagneuse reliant le territoire à l'Arménie, au moins 170 habitants ont par ailleurs péri dans l'explosion, lundi, d'un dépôt de carburant, selon un nouveau bilan communiqué vendredi par la police des forces séparatistes. Les opérations d'urgence se poursuivent sur le site.

Les restes de corps humain de 170 personnes ont été retrouvés à ce jour [...] et remis au bureau d'examen médico-légal, ont-ils indiqué. Ils seront envoyés en Arménie pour identification. Un précédent bilan faisait état d'au moins 68 morts et d'une centaine de disparus.

L'Union européenne a réclamé vendredi qu'une mission des Nations unies puisse se rendre au Haut-Karabakh dans les prochains jours face à l'exode massif des Arméniens fuyant cette enclave en conséquence de l'opération militaire de l'Azerbaïdjan.

Dans la foulée, l'Azerbaïdjan a assuré qu'un groupe d'experts onusiens serait autorisé à se rendre dans la région du Haut-Karabakh dans quelques jours, selon une déclaration du bureau d'un conseiller présidentiel à Bakou. Les médias pourront aussi de nouveau s'y rendre, a-t-il également assuré.

Une longue file de voitures sur la route montagneuse permettant de quitter le Haut-Karabakh.

Les Arméniens fuyant le Haut-Karabakh ont été pris dans des embouteillages monstres.

Photo : Getty Images / AFP / Siranush Adamyan

Les États-Unis et d'autres pays ont demandé à Bakou d'autoriser l'entrée d'observateurs internationaux au Haut-Karabakh, redoutant d'éventuelles violations des droits de l'homme.

L'Azerbaïdjan a la responsabilité de garantir les droits et la sécurité des Arméniens du Karabakh, y compris leur droit à vivre chez eux dans la dignité sans intimidation ou discrimination, ainsi que le droit au retour pour les personnes déplacées, a souligné un porte-parole de la Commission européenne, dans un communiqué.

Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a accusé l'Azerbaïdjan de mener un nettoyage ethnique, en estimant qu'il n'y aurait plus d'Arméniens dans l'enclave ces prochains jours.

L'accusation est rejetée par Bakou pour qui les habitants arméniens quittent le Karabakh de leur plein gré. Il les appelle à ne pas quitter leurs maisons et à faire partie de sa société multiethnique.

Une aînée assise au milieu de sacs.

Une réfugiée attend parmi d'autres à Goris, avant d'être évacuée dans plusieurs villes arméniennes.

Photo : Getty Images / AFP / Alain Jocard

Arrestation

En outre, les services de sécurité de l'Azerbaïdjan ont annoncé vendredi le placement en détention d'un général arménien, Davit Manoukian, accusé de terrorisme au Haut-Karabakh.

Le général arménien Davit Manoukian, né en 1971, est soupçonné d'avoir commis des actes terroristes mortels et d'autres crimes, ont indiqué les services de sécurité de l'Azerbaïdjan dans un communiqué. Ils lui reprochent également d'avoir dirigé des groupes armés illégaux.

Quand le gouvernement dit qu'il va bien traiter les Arméniens, c'est totalement faux, s'est indignée l'avocate Zhala Bayramova, fille d'une figure de l'opposition emprisonnée, alors que le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s'est encore engagé vendredi à garantir leurs droits.

Le Haut-Karabakh à majorité chrétienne, qui avait fait sécession de l'Azerbaïdjan à majorité musulmane à la désintégration de l'URSS, s'est opposé pendant plus de trois décennies à Bakou, notamment lors de deux guerres entre 1988 et 1994 et à l'automne 2020.

Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et Associated Press

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