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Les constables spéciaux de la STM seront munis de poivre de Cayenne en gel

Les constables spéciaux de la STM seront autorisés à avoir recours à l'utilisation du poivre de cayenne en gel dans certaines situations.

Les constables spéciaux de la STM seront autorisés à avoir recours à l'utilisation du poivre de cayenne en gel dans certaines situations.

Photo : Radio-Canada / Kevin Archambault

Le conseil d'administration de la Société de transport de Montréal (STM) autorisera mercredi prochain l'utilisation, dans des circonstances exceptionnelles, du poivre de Cayenne en gel par son équipe de constables spéciaux du métro, a appris Radio-Canada.

Déjà munis de matraques télescopiques pour intervenir, les quelque 180 constables spéciaux qui patrouillent dans le métro pourront désormais compter sur une bonbonne d'agent irritant pour désamorcer le comportement de personne en état de crise.

Ça va favoriser la désescalade. Présentement, le seul outil à la disposition des constables spéciaux, c'est le bâton télescopique qui est très agressant et provocant. Le bâton provoque des blessures et non le poivre de Cayenne, explique Jocelyn Latulippe, directeur Sûreté et sécurité incendie de la STM.

C'est un outil qui est utilisé par les constables en transport collectif depuis une trentaine d'années. Chez les corps policiers au Québec, il a été utilisé à partir des années 1990. On était rendu là. C'est une évolution normale.

Une citation de Jocelyn Latulippe, directeur Sûreté et sécurité incendie de la STM
Une version gélifiée du poivre de Cayenne a été retenue par les dirigeants de la STM afin d'éviter de devoir ventiler des stations complètes en cas d'utilisation.

Une version gélifiée du poivre de Cayenne a été retenue par les dirigeants de la STM afin d'éviter de devoir ventiler des stations complètes en cas d'utilisation.

Photo : Radio-Canada / Kevin Archambault

Le choix de la STM s'est donc arrêté sur une version gélifiée du poivre de Cayenne, moins volatile et plus ciblée, pour un endroit clos comme le réseau souterrain du métro.

Ça va éviter la contamination des personnes aux alentours, précise le directeur de la STM.

Pour la personne aspergée, on assure qu'il y a une procédure de décontamination en bonne et due forme qui a été préparée.

Nous avons plus de 2000 caméras de surveillance dans le métro. Et nos constables sont des agents de la paix au sens de la loi. Tout citoyen peut porter plainte en déontologie s'il le juge nécessaire, indique le directeur de la Sûreté du métro, afin de rassurer les citoyens face à de potentielles formes d'abus.

Jocelyn Latulippe est le directeur de la sûreté du métro de Montréal.

Le directeur de la Sûreté et sécurité incendie chez la STM, Jocelyn Latulippe.

Photo : Radio-Canada / Kevin Archambault

Tous les constables spéciaux doivent suivre une formation théorique portant sur l'aspect juridique, mais également une formation pratique où ils se font eux-mêmes asperger pour comprendre les effets irritants sur les voies respiratoires.

Le poivre de Cayenne n'est que le dernier recours du constable spécial, indique la STM.

À titre comparatif, les constables du métro de Toronto ne l'ont utilisé qu'à cinq reprises en 2022, alors que le nombre d'usagers du transport collectif ontarien est largement supérieur à celui de Montréal.

La population itinérante a grandement augmenté depuis la fin des mesures sanitaires dues à la pandémie de COVID-19.

La population itinérante a grandement augmenté dans le métro de Montréal depuis la fin des mesures sanitaires dues à la pandémie de COVID-19.

Photo : Radio-Canada / Kevin Archambault

Hausse des interventions

Chose certaine, les constables spéciaux ne chôment pas dans le réseau du métro de Montréal et le travail ne manque pas. La preuve en est que le nombre d'agents de la paix passera de 180 à plus de 200 au tournant de 2024.

Le nombre d'interventions dans le réseau souterrain de 71 km ne fait qu'augmenter depuis cinq ans.

L'an dernier, la STM a recensé plus de 42 000 interventions de ses constables spéciaux. De ce nombre, l'emploi de la force a été nécessaire dans 322 fois, dont neuf utilisations du bâton télescopique.

Le travail n'est pas sans risques. Deux événements violents ont causé des blessures aux constables spéciaux l'an dernier.

Le 2 avril 2022, deux agents de la STM ont été blessés à coup de cadenas à la station de métro Snowdon. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait arrêté deux suspects, un homme de 43 ans et une femme de 21 ans, après l'agression armée.

Le 4 novembre, un homme de 34 ans, qui refusait de payer son passage à la station de métro De l’Église, a roué un constable de coups de pied pour pouvoir prendre la fuite.

C'est à ce moment que l'usage du poivre de Cayenne a été réclamé, entre autres par la Fraternité des constables et agents de la paix de la STM, affiliée à la CSN.

Une approche sociocommunautaire

Depuis la fin des mesures sanitaires, les cas de maladie mentale et de toxicomanie ainsi que l'augmentation de la population itinérante ont changé la façon d'assurer la sécurité dans le réseau de métro.

Depuis 2021, l'Équipe métro d'intervention et de concertation (EMIC), qui est formée d'un constable spécial de la STM, d'un intervenant social et d'un policier de la section métro du SPVM, a pour mandat d'intervenir auprès des personnes vulnérables dans les installations de transport collectif de la métropole.

Lors du passage de Radio-Canada dans le métro, un duo de constables est en intervention auprès d'un itinérant qui s'est endormi à la station Berri-UQAM.

Il y a beaucoup de dossiers qu'on suit de près. Dans ce cas-ci, c'est une personne en situation d'itinérance qu'on voit pratiquement tous les jours, explique le constable de la STM Francis Turmel.

Cet itinérant s'est vu offrir de nouvelles chaussures durant l'intervention des constables spéciaux de la STM.

Cet itinérant s'est vu offrir de nouvelles chaussures durant l'intervention des constables spéciaux de la STM.

Photo : Radio-Canada / Image: Kevin Archambault

Le sans-abri est calme, mais ses chaussures sont dans un très mauvais état.

À la longue, à force de côtoyer les gens vulnérables, on finit par les connaître et améliorer notre approche, ajoute son collègue, Simon-Pierre Gagnon.

La STM entrepose des vêtements et des souliers de rechange pour les itinérants dans le besoin. On lui offre donc gratuitement une nouvelle paire de chaussures. L'intervention se soldera par un échange verbal seulement.

Pour Jocelyn Latulippe, ce type d'approche incarne la vision de bienveillance qu'il attend de ses équipes sur le terrain. Le travail a changé, l'approche est devenue beaucoup plus sociocommunautaire que coercitive.

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