•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

« Mot en n » : entente confidentielle entre l’Université d’Ottawa et Lieutenant-Duval

Verushka Lieutenant-Duval, assise à une table.

En septembre 2020, la professeure Verushka Lieutenant-Duval a été retirée temporairement de ses fonctions à l’Université d’Ottawa après avoir utilisé « le mot en n », en entier et en anglais, dans le cadre de la présentation d’un plan de cours. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Julien David-Pelletier

Le litige entre l’Université d’Ottawa et la professeure Verushka Lieutenant-Duval sur l’utilisation du « mot en n » est maintenant réglé. Une entente, dont le contenu demeure confidentiel, est survenue entre les deux parties au terme du processus d’arbitrage.

Les parties ont convenu de résoudre entièrement les griefs et l’ensemble des différends entre elles à la satisfaction mutuelle de toutes les parties impliquées, peut-on lire dans une décision rendue le 13 juin 2023. La résolution demeure confidentielle.

Dans le document, l’arbitre Michelle Flaherty présente les positions de l’Université d’Ottawa et de la professeure Lieutenant-Duval, représentée par l’Association des professeur.e.s à temps partiel de l’Université d’Ottawa (APTPUO).

Dans sa version des faits, l’APTPUO souligne que Mme Lieutenant-Duval s’est retrouvée au centre d’une tempête médiatique, souvent amplifiée par les réseaux sociaux, au cours de laquelle elle a perdu son droit à l’anonymat.

Pendant ce temps, l’Université a émis des communications qui décrivent ses propos comme étant inacceptables et inappropriés, sans pour autant avoir pris le temps de visionner les interactions avec les étudiants, et avant même de rencontrer la plaignante pour obtenir sa version des faits, avance l’APTPUO.

Pour l’APTPUO, les agissements réactifs de l’Université ont causé un mal irréparable à la plaignante.

Une citation de Extrait de la sentence arbitrale rendue le 13 juin 2023

En septembre 2020, la professeure Verushka Lieutenant-Duval a été retirée temporairement de ses fonctions à l’Université d’Ottawa après avoir utilisé le mot en n, en entier et en anglais, dans le cadre de la présentation d’un plan de cours sur la représentation des identités sexuelles et dans lequel se trouvaient des mises en garde sur le contenu.

Contactée par Radio-Canada jeudi, Mme Lieutenant-Duval n’a pas souhaité se prononcer sur l’entente. Toutefois, elle a ajouté qu’elle travaille toujours dans le domaine de l’enseignement postsecondaire, notamment à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université du Québec en Outaouais.

Verushka Lieutenant-Duval a aussi précisé qu’elle n’enseigne plus à l’Université d’Ottawa.

Dans une réponse par courriel transmise en fin de journée jeudi, l’APTPUO a réitéré sa position comme quoi Verushka Lieutenant-Duval a subi un mal irréparable, déplorant que le recteur de l’Université, Jacques Frémont, n’ait toujours pas présenté d’excuses à la communauté universitaire.

Une version précédente de ce texte indiquait que l'APTPUO déplorait que le recteur ne se soit pas excusé à l'endroit de Verushka Lieutenant-Duval. Le syndicat réclamait plutôt des excuses à la communauté universitaire dans son ensemble.

Dans la version des faits du syndicat, on ne trouve aucune mention de la suspension de Mme Lieutenant-Duval. Dès la controverse de l’automne 2020, et encore durant les audiences devant un comité d’arbitrage en 2022, le syndicat dénonçait pourtant toujours le fait que la professeure avait été suspendue temporairement par l’Université d’Ottawa à la suite des événements.

Une tempête dans des circonstances particulières

De son côté, l’Université d’Ottawa soutient dans la décision que Verushka Lieutenant-Duval n’a pas été suspendue de façon disciplinaire ni congédiée.

Selon la position de l’établissement présentée dans la sentence arbitrale, Mme Lieutenant-Duval était toujours employée par l’Université avec un salaire et aucune mesure disciplinaire n’a été inscrite à son dossier.

L’utilisation du "mot en n" n’était pas l’enjeu réel de ces événements, souligne l’Université d’Ottawa dans sa version des faits. Ce qui est au cœur des décisions et actions de l’Université [...] ne découlait pas du choix de la [professeure] de prononcer ce mot, mais plutôt des événements au cours suivant, lesquels ont donné lieu à une crise nécessitant une intervention de la part de l’Université.

L’Université recevait des plaintes d’étudiants auxquelles elle devait répondre. Dans ce contexte, l’Université se devait d’intervenir temporairement et rapidement, poursuit l’établissement.

Au moment des événements, l’Université se trouvait dans des circonstances particulières. L’enjeu du racisme était déjà au centre d’une réflexion collective importante et faisait l’objet de nombreuses interventions dans sa communauté et dans les différents médias.

Une citation de Extrait de la sentence arbitrale rendue le 13 juin 2023

Par courriel, l’Université d’Ottawa a mentionné à Radio-Canada que les différends ont été résolus à la satisfaction mutuelle de toutes les parties impliquées.

Avec les informations de Rosalie Sinclair

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Ottawa-Gatineau

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Ottawa-Gatineau.