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Des pirates informatiques indiens s’attaquent aux sites de l’armée et du Parlement

Des caractères défilant sur un écran forment le drapeau du Canada.

Des pirates indiens s'en sont pris à des sites web du gouvernement canadien.

Photo : iStock

La Presse canadienne

Le gouvernement fédéral est aux prises avec ce qui a tout l'air d'être des cyberattaques alors qu'un groupe de pirates informatiques installés en Inde prétend avoir « semé le chaos » à Ottawa. Les données sensibles des Canadiens n'auraient toutefois pas été compromises.

Les Forces armées canadiennes ont informé que leur site web a été inaccessible à partir d'un appareil mobile mercredi midi, mais que le problème a pu être réglé en quelques heures.

Pendant ce temps, plusieurs pages du site de la Chambre des communes ont continué à se charger lentement ou de manière incomplète jeudi en raison d'une attaque qui, selon les responsables, a commencé lundi matin.

Les Communes ont confirmé être la cible d'une attaque de type déni de service distribué. Cette technique consiste à surcharger un site en multipliant les demandes de connexion pour empêcher les réels utilisateurs d'y accéder.

Les systèmes de la Chambre des communes ont réagi comme prévu pour protéger notre réseau et notre infrastructure informatique. Toutefois, certaines pages pourraient ne plus répondre pendant une courte période.

Une citation de La porte-parole pour la Chambre des communes, Amélie Crosson

Tensions entre l'Inde et le Canada

Consulter le dossier complet

Les drapeaux de l'Inde et du Canada.

L'équipe de soutien informatique de la Chambre des communes, en collaboration avec nos partenaires, a mis en œuvre des mesures d'atténuation et rétabli les services à des niveaux appropriés. L'équipe informatique surveille toujours en permanence de telles activités.

Élections Canada a également été victime d'une attaque par déni de service distribué pendant environ une heure, vers minuit mercredi.

Ce site n'héberge aucune donnée ou information sensible. Il est distinct de notre site principal, Elections.ca, et est hébergé par un fournisseur de services externe. Il n'est en aucun cas connecté au réseau qui soutient Elections.ca, a indiqué l'agence fédérale dans un communiqué.

Nos systèmes sont surveillés en temps réel tant à l'interne que par le Centre canadien pour la cybersécurité, ce qui nous permet de détecter rapidement toute anomalie sur nos plateformes et nos systèmes. Ils sont au courant de l'incident.

Seulement de la nuisance

Contacté par La Presse canadienne, le Centre de la sécurité des télécommunications a rappelé qu'il n'a pas l'habitude de confirmer les incidents spécifiques et noté qu'il se concentre sur le type de comportement plutôt que sur l'attribution des attaques.

En général, les attaques par déni de service distribué sont des événements nuisibles, mais qui mettent très rarement des informations en danger et qui n'ont pas d'impact permanent sur les systèmes.

Une citation de Le porte-parole du centre de la sécurité des télécommunications, Ryan Foreman

Les événements géopolitiques entraînent souvent une augmentation des cybercampagnes perturbatrices. Nous continuons de surveiller toute cybermenace et de partager les informations sur ces menaces avec nos partenaires et parties prenantes pour aider à prévenir les incidents.

Le 15 septembre, le centre avait prévenu que plusieurs campagnes par déni de service distribué avaient eu lieu dans les jours précédents. Il a renouvelé cet avertissement le 22 septembre à l'occasion de la visite du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, au Canada.

Un groupe indien revendique

Un groupe de pirates informatiques nommé Indian Cyber Force a revendiqué les attaques qui ont touché les Forces armées et Élections Canada. Le groupe semble aussi avoir réussi à infiltrer quelques sites appartenant à de petites entreprises au Canada.

En proclamant qu'il était à l'origine de ces attaques, le groupe a fait référence au premier ministre Justin Trudeau, qui a révélé au Parlement, le 18 septembre, l'existence d'allégations crédibles selon lesquelles l'Inde serait impliquée dans le meurtre du militant indépendantiste sikh Hardeep Singh Nijjar, recherché par l'Inde depuis des années et abattu en juin.

Le groupe a publié plusieurs versions d'un message truffé d'erreurs d'orthographe et de grammaire sur les sites de restaurants et de cliniques médicales.

Sur les sites concernés, on pouvait voir des chiffres verts sur fond noir, comme dans le film La matrice, pendant qu'une musique de guerre se faisait entendre.

Le message décrivait le Canada comme un refuge pour les terroristes – un paradis, même, dans un anglais approximatif – et insultait les séparatistes sikhs.

On y critiquait également M. Trudeau pour avoir lancé quelque chose sans preuve.

Tensions diplomatiques avec l'Inde

Ces attaques sont survenues dans un contexte tendu entre le Canada et l'Inde.

Il est toujours difficile de bien saisir le niveau de coopération offert par les responsables indiens dans le cadre de l'enquête en lien avec les allégations de M. Trudeau – et la mesure dans laquelle des pays alliés comme les États-Unis défendent les intérêts du Canada.

Jeudi, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a rencontré le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar.

Ni l'un ni l'autre n'a fait mention de la controverse au Canada lorsqu'ils ont pris part à une séance de photos, avant le début de leur rencontre.

Lors d'une séance d'information avec les journalistes avant le début de la rencontre, le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a refusé de conjecturer sur ce que M. Blinken allait dire en privé à M. Jaishankar.

Ce que je peux vous dire, cependant, c'est que nous avons constamment dialogué avec le gouvernement indien sur cette question et l'avons exhorté à coopérer avec les autorités canadiennes, a-t-il mentionné.

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