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Une nouvelle chaire de recherche pour une IA « responsable » dans les jeux vidéo

Des personnes travaillent à l'ordinateur dans un espace de bureaux ouvert.

Selon le patron du département La Forge d'Ubisoft, l'IA n'est pas responsable; ce sont plutôt ses développeurs qui doivent l'être.

Photo : Radio-Canada / Denis Wong

Le géant du jeu vidéo Ubisoft va s'associer à l'Institut québécois d'intelligence artificielle Mila et à l'Université McGill pour mettre sur pied une chaire de recherche sur l'utilisation responsable de l'IA au sein de l'industrie vidéoludique. Avec, à la clé, la mise au point de méthodes pour non pas remplacer les créateurs de contenus, mais plutôt les épauler et accélérer leur travail, affirme un responsable du développeur français.

La chaire en question, intitulée Scaling Game Worlds with Responsible AI dans la langue de Shakespeare, ou Mise à l'échelle des univers de jeu grâce à une IA responsable, dans celle de Molière, regroupera des stagiaires universitaires et des experts en production industrielle et en recherche d'Ubisoft, fait-on savoir par voie de communiqué.

Les approches modernes basées sur l'apprentissage automatique ont commencé à s’intégrer à une variété d'exemples de contenu numérique, tels que le texte, l'image, l'audio et même la simple génération de vidéo, affirme le communiqué, mais des questions clés restent sans réponse concernant la consommation responsable de contenu créé par l’humain et qui utilise ces techniques puissantes.

Concrètement, précise Yves Jacquier, directeur général d'Ubisoft La Forge, le laboratoire de recherche et développement de l'entreprise de jeux vidéo, cette chaire vise à terme à déterminer comment équilibrer le travail des artistes et des développeurs et celui de l'IA générative.

En entrevue à Midi info, sur les ondes d'ICI Première, M. Jacquier indique qu'en ce moment, l'IA générative – à l'image de ChatGPT pour le texte, par exemple, ou Midjourney pour les visuels – permet de produire environ 5 % des contenus que l'on trouve dans les jeux vidéo.

Par contre, les dirigeants des studios estiment que cette proportion passera à environ 50 %, d'ici cinq ans, ajoute-t-il.

Et devant cette perspective de croissance très rapide de l'utilisation de ces outils, il convient donc de définir des paramètres qui, de l'avis de M. Jacquier, se retrouvent au cœur de cette notion de responsabilité.

En soi, l’IA n’est pas responsable. Ceux qui sont responsables, ce sont ceux qui la construisent et l’utilisent. Notre approche consiste à nous assurer que l’IA ne va pas venir automatiser la création, mais bien assister le créateur [de contenus], explique-t-il.

Entrevue avec Valérie Pisano, présidente-directrice générale de Mila - Institut québécois d'intelligence artificielle

Aider à la création, plutôt que remplacer les créateurs

Le directeur général de La Forge indique également que les craintes à propos de possibles pertes d'emploi sont des réflexions qui sont au cœur de nos actions.

Mais il y a de l'espoir en ce sens, et il est sans doute impossible d'envisager, dans l'état actuel des choses, un studio entièrement peuplé d'ordinateurs créant eux-mêmes les prochains jeux vidéo. Utiliser seulement l'IA pour faire de la création, eh bien, ça fait du contenu plate, lâche M. Jacquier.

On a besoin de la créativité humaine pour rendre ça intéressant, pour nous surprendre.

Ce que ce responsable d'Ubisoft souhaite, cependant, c'est que des discussions aient lieu pour voir comment l'IA peut nous permettre de multiplier notre capacité à porter des projets.

De l'avis de M. Jacquier, l'utilisation de l'IA, dans le domaine du jeu vidéo, aura un effet triple.

Tout d'abord, en affectant notre ligne de production, on sera en mesure de créer des contenus beaucoup plus rapidement, à grande échelle. Cela veut par exemple dire, dans des jeux en monde ouvert, d'avoir plus de diversité dans les foules.

Ensuite, cette capacité de créer des objets, des environnements, des personnages, mais aussi du code, le tout de façon simple, permettra de placer ces outils entre les mains des joueurs, et donc d'avoir des joueurs créateurs, a indiqué M. Jacquier, sans toutefois donner plus de précisions sur ce concept.

Enfin, l'IA donnera l'occasion, soutient-on, de créer des dialogues et des réactions beaucoup plus variées, en lien avec les actions posées par le joueur dans l'environnement virtuel.

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