Swan Song : un documentaire produit par Neve Campbell sur le côté sombre du ballet

Neve Campbell, danseuse devenue actrice, espère que son documentaire sur le Ballet national du Canada, Swan Song, mettra en lumière certains des aspects les moins glorieux du monde de la danse qui exigent un changement.

La comédienne canado-américaine, vedette de la série de films d’horreur Frissons (Scream), affirme que c'est l'une des raisons pour lesquelles elle a accepté de produire le film Swan Song, qui retrace la production du Lac des cygnes, classique du ballet réimaginé en 2022 par la danseuse et directrice artistique Karen Kain.

Réalisé par Chelsea McMullan, le long métrage comprend des entretiens avec de jeunes danseurs et danseuses qui abordent les problèmes de santé mentale, le racisme, le classisme et les rivalités qui animent la profession.

Le film est centré sur Karen Kain et sa brillante carrière internationale, qui l’a amenée à collaborer avec la grande vedette russe Rudolf Noureev, et culmine avec sa vision moderne du Lac des cygnes.

Les caméras suivent la danseuse alors que le Ballet national du Canada tente de se remettre d'un arrêt causé par la pandémie, avec un engagement renouvelé pour favoriser la diversité dans ses rangs et au sein de son public.

Besoin de changement

Neve Campbell reconnaît les efforts similaires en cours dans d'autres compagnies et espère que le film pourra stimuler les conversations dans un domaine qui récompense historiquement la tradition, la conformité et le respect.

Swan Song aborde le racisme qui existe dans le monde du ballet, le besoin de diversité, le besoin de changement dans la danse et le fait que toute forme d'art doit évoluer et se développer, a expliqué Campbell, qui a été formée à l'École nationale de ballet du Canada avant de jouer dans la télésérie Party of Five et la série de films Frissons.

Ce que j'aime dans cette histoire, c'est qu'on voit des danseurs et danseuses qui réussissent très bien, on en voit d’autres qui ont de la difficulté et qui voient des gens faire mieux qu'eux. J’ai pu me reconnaître dans cet élément compétitif [du ballet], ce que ça fait spirituellement, émotionnellement et ce qu’on a à surmonter pour continuer, a-t-elle soutenu. 

Des moments difficiles

Karen Kain évoque également les problèmes de santé mentale qu’elle a rencontrés dans sa propre carrière, et qui ont explosé après qu’elle eut pris part au Ballet national du Canada, en 1969. 

Au cours d'une série d'entretiens au Festival du film de Toronto (TIFF) aux côtés de Neve Campbell, la danseuse s'est décrite comme chanceuse, elle qui a bénéficié de l’aide de personnes qui ont fait tout en leur pouvoir pour lui créer des occasions.

Le Ballet national m'a laissé voler, mais le succès n'a pas été sans prix. Être si connue, si jeune, a été très difficile pour moi, parce que beaucoup de gens autour de moi, que je pensais être mes amis, n'étaient pas si amicaux avec moi, et cela m'a fait mal.

Parmi les danseuses et danseurs que l’on voit dans le documentaire : Jurgita Dronina, la vedette du Lac des cygnes, qui cache une blessure débilitante; Shaelynn Estrada, membre de la troupe qui a nettoyé des studios de danse lorsqu'elle était enfant pour l'aider à payer ses cours; ainsi que Tene Ward, une danseuse d'origine sri lankaise, afro-américaine et cherokee qui parle de sa lutte contre le syndrome de l'imposteur.

La passion de la danse 

Bien sûr, Swan Song ne relate pas que des épreuves. Karen Kain et la troupe parlent également de la passion et de l’amour pour la carrière qu'elles ont choisie et des sacrifices qu'elles sont prêtes à faire pour leur art.

Neve Campbell, qui incarnait une danseuse dans le film The Company en 2003, a attribué à sa formation de ballet son succès ultérieur en tant qu'actrice.

Les danseurs et les danseuses sont des athlètes et des artistes extraordinaires. Je suis heureuse que le monde puisse en témoigner, a-t-elle affirmé. 

Après sa première au TIFF, Swan Song sera présenté à compter de vendredi dans plusieurs salles au Canada. Le documentaire sera aussi diffusé en quatre parties sur les ondes de CBC et sur l’application CBC Gem à compter du 22 novembre.