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L’heure est à la récolte du bois brûlé

Des billots de bois brûlé.

Au pays, près de 18 millions d’hectares de forêt ont brûlé.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

Dans l’ensemble du Canada, l’été dernier a été marqué par les feux de forêt et par les nombreux problèmes qu'ils ont occasionnés. Des villes ont dû être évacuées et des travailleurs ont été privés de leur gagne-pain, sans oublier les conséquences considérables pour les forêts canadiennes. Au pays, près de 18 millions d’hectares de forêt ont brûlé. Au Québec, l’heure est maintenant à la récolte de cette matière première calcinée, notamment dans le nord de la province.

La récupération du bois brûlé est synonyme de passage obligé pour les travailleurs forestiers. Pour bon nombre d'entreprises, les prochains mois seront consacrés à la récolte et à la transformation d’arbres carbonisés.

Au cours de la prochaine année, plus des deux tiers du bois transformé dans l’usine de Chibougamau de l'entreprise Chantiers Chibougamau seront du bois brûlé.

Une usine de transformation du bois.

Au cours de la prochaine année, plus des deux tiers du bois transformé dans l’usine de Chibougamau des Chantiers Chibougamau seront du bois brûlé.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

Le directeur général du développement des activités de Chantiers Chibougamau, Frédéric Verreault, témoigne du caractère déplaisant de cette opération.

Feux de forêt 2023

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Le ciel était orangé à Senneterre tellement la fumée était épaisse en après-midi le 6 juin.

Ce n'est pas agréable dans une usine de sciage d'écorcer, de tronçonner, de transformer des billots de bois brûlé. C'est la galère : les équipements ne sont pas faits pour ça, ça ne fonctionne pas bien. Il y a de la suie. Ça a plein, plein de désavantages, témoigne-t-il.

Frédéric Verreault est photographié devant des arbres.

Frédéric Verreault est directeur général du développement des activités de Chantiers Chibougamau.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

Ce gestionnaire voit une certaine responsabilité sociale dans cette production obligatoire.

C'est une corvée collective qu'on a avec le désastre qu'a subi la forêt, qui appartient à tous les Québécois. Si on veut qu'elle se rétablisse, eh bien, l'étape de prélever les tiges brûlées est préalable à la reprise d'un maximum d'hectares.

Une citation de Frédéric Verreault

Cependant, un petit ennemi s’invite dans cette opération colossale de récupération du bois. Le longicorne, un insecte qui n’a rien d’attirant, oblige les travailleurs à faire une véritable course contre la montre.

Ils sont toujours présents dans la nature, mais particulièrement lorsqu'il y a des feux : ils sont encore beaucoup plus [nombreux]. Donc, on a quand même un court laps de temps pour réagir. L'idée, c'est d'aller chercher [le bois] le plus rapidement possible afin d'accélérer le processus et d'être capables d'amener le plus de bois ici dans un court laps de temps, explique la coordonnatrice logistique forestière chez Barrette Chapais, Julie Boilard.

Une femme devant une grande quantité de bois brûlé.

Julie Boilard est la coordonnatrice de la logistique forestière chez Barrette-Chapais.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

Des arbres coupés dans les forêts du Nord-du-Québec qui n'ont pas été épargnées par les brasiers sont transportés, entre autres, vers les usines des entreprises Barrette Chapais et Chantiers Chibougamau.

Les efforts déployés par les équipes en forêt et dans les usines en valent la peine. De nombreux arbres ravagés par les flammes pourront trouver leur place dans les quincailleries plutôt que d’être laissés en forêt.

On scie déjà des arbres brûlés dans les usines à Chibougamau, à Landrienne et à La Sarre. On en aura bientôt même à Béarn, au Témiscamingue, loin des feux de forêt. Avec cet effort de dire toutes les fois qu'on transforme un arbre brûlé pour fabriquer des matériaux pour bâtir une maison, il y a un arbre vert qu'on aura économisé, un arbre sain dont on aura maintenu l'intégrité plus longtemps, indique Frédéric Verreault.

Le reportage d'Annie-Claude Brisson

Il espère que ce bois transformé in extremis trouvera preneur auprès des constructeurs et des consommateurs.

Lorsqu'ils verront ces 2 X 4 dans la cour à bois de leur quincaillerie, ils vont se dire : "Moi, en choisissant celui-là, c'est comme si je choisissais une tomate qui est un petit peu "poquée". Je fais un geste responsable", plaide M. Verreault.

Du bois brûlé.

Barrette-Chapais et Chantiers Chibougamau veulent redonner une deuxième vie au bois brûlé pendant les feux de forêt.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

Cet été qui passera à l'histoire pour les mauvaises raisons pourrait mener à revoir l'avenir, selon la coordonnatrice logistique forestière de l’entreprise familiale Barrette Chapais.

C'est sûr qu'il faudra que l'industrie s'adapte et qu'on trouve des façons d'optimiser, que ce soit la planification, la récolte de bois, la qualité. Est-ce qu'elle peut servir à autre chose? Ce sont toutes des choses qui seront à prendre en compte dans le futur , conclut Julie Boilard.

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