Les premiers chars Abrams arrivent en Ukraine avec des mois d’avance

Un char Abrams pendant un exercice militaire en Géorgie, en 2016 (Photo d'archives)
Photo : Associated Press / Shakh Aivazov
Les premiers chars américains Abrams sont arrivés en Ukraine, a annoncé lundi le président Volodymyr Zelensky, se félicitant de cette « bonne nouvelle » au moment où son armée tente de forcer enfin les lignes de défense russes avant l'hiver.
Des Abrams sont déjà en Ukraine et se préparent à renforcer nos brigades
, a déclaré M. Zelensky sur Telegram sans préciser combien de ces véhicules ont été fournis. Il s'est déclaré reconnaissant envers les alliés pour des promesses tenues
.
La livraison de ces chars à Kiev avait été annoncée la semaine passée par Joe Biden à l'occasion d'une visite à la Maison-Blanche de M. Zelensky, en quête d'un soutien supplémentaire en pleine contre-offensive pour libérer les territoires occupés par la Russie. Les États-Unis avaient promis au total 31 chars Abrams, équipés de munitions à l'uranium appauvri de 120 mm capables de percer les blindages.
Ces premiers chars ont été fournis à Kiev avec des mois d'avance
par rapport au calendrier initial, a affirmé lundi le journal américain The New York Times, alors que l'armée ukrainienne est engagée dans une course contre la montre à l'approche d'un ralentissement attendu de ces opérations ces prochains mois en raison de la détérioration de la météo.
Forte des livraisons d'armes occidentales, l'Ukraine a lancé début juin une vaste contre-offensive dans le sud et l'est pour repousser les forces russes.
Si cette opération a longtemps buté sur les lignes fortifiées par Moscou et n'a jusqu'à présent permis que de reprendre quelques centaines de kilomètres carrés et une poignée de villages dévastés, elle semble s'accélérer ces dernières semaines.
Les forces ukrainiennes affirment ainsi être parvenues à atteindre les premières lignes russes sur le front sud et à reprendre du terrain dans l'est.
Attaque « massive » russe contre Odessa
Plus tôt dans la journée, les autorités ukrainiennes ont par ailleurs annoncé la mort de deux civils dans une attaque massive
russe contre Odessa, grand port de la mer Noire, trois jours après une frappe ukrainienne sans précédent contre le siège de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, en Crimée annexée.

Une femme constate l'ampleur des dégâts sur un édifice industriel dans la région d'Odessa, le 25 septembre.
Photo : Getty Images / Oleksandr Gimanov / AFP
Deux personnes ont été retrouvées mortes dans un entrepôt de céréales à Odessa, selon un nouveau bilan annoncé sur Telegram par le gouverneur régional Oleg Kiper, qui avait initialement fait état d'une blessée.
Des drones de combat, des missiles supersoniques Oryx et des missiles Kalibr ont été impliqués dans cette attaque, selon les Ukrainiens, qui affirment avoir abattu la plupart d'entre eux.
Le ministère russe de la Défense a, de son côté, dit avoir effectué une frappe contre des centres accueillant des mercenaires étrangers
et des groupes de sabotage
. Des morceaux de missile ont été retrouvés dans la région séparatiste moldave de Transdniestrie, à l'ouest de la région d'Odessa, ont indiqué les autorités de ce territoire prorusse.
Également dans le sud, deux personnes ont été tuées dans la matinée par une attaque aérienne russe à Beryslav, dans la région de Kherson, selon le gouverneur Oleksandre Prokoudine. Ce dernier a annoncé plus tard dans la journée qu'une nouvelle attaque sur la ville de Kherson avait fait trois morts et trois blessés.
Les forces spéciales ukrainiennes ont par ailleurs affirmé lundi avoir tué le commandant de la flotte russe de la mer Noire en frappant vendredi son quartier général à Sébastopol, en Crimée annexée.

Le quartier général de la marine a subi une attaque de missiles ukrainienne. (Photo d'archives)
Photo : Reuters
Trente-quatre officiers, dont le commandant de la flotte russe de la mer Noire, sont morts
et 105 autres occupants ont été blessés
à la suite de la frappe, ont affirmé les forces spéciales sur Telegram, sans pour autant avancer de preuves.
L'AFP n'est pas en mesure de vérifier ces affirmations, et Moscou ne fait presque jamais état de ses pertes en Ukraine, même lorsqu'il s'agit de hauts responsables.
La Russie avait fait état vendredi de seulement un militaire porté disparu après l'attaque qui a fortement endommagé le siège de la flotte russe de la mer Noire.
Cette attaque illustre les difficultés de la défense antiaérienne russe à contrer les frappes régulières sur cette péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie et qui est un important nœud logistique pour les troupes de Moscou.
Une nouvelle alerte au missile a été lancée lundi soir sur la péninsule, et selon le gouverneur de Sébastopol, la défense antiaérienne russe a abattu un missile près d'un aérodrome militaire.
Par ailleurs, le ministère russe de la Défense a affirmé lundi que sa défense antiaérienne avait neutralisé sept drones ukrainiens au-dessus de la région russe de Belgorod, frontalière du territoire ukrainien.
Les forces russes avaient auparavant annoncé avoir intercepté plusieurs drones ukrainiens au-dessus de la Crimée, mais aussi des régions russes de Briansk et de Koursk.

Yaroslav Hunka, un ancien membre de la 14e division des Waffen-SS, a été invité à la Chambre des communes le vendredi 22 septembre, créant une polémique internationale. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Patrick Doyle
Enfin, au Canada, où le président ukrainien avait été reçu vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a dû réagir à son tour au scandale suscité par l'invitation au parlement d'un homme de 98 ans présenté comme un vétéran ukrainien de la Deuxième Guerre mondiale s'étant battu pour l'indépendance de son pays et ovationné comme tel devant Volodymyr Zelensky.
Selon des associations de défense de la communauté juive, cet homme avait en fait servi dans les Waffen-SS, les forces nazies responsables des pires massacres. C'est profondément gênant pour le Parlement du Canada et par extension pour tous les Canadiens, a convenu le premier ministre Justin Trudeau. C'est clair que c'est inacceptable.