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La GRC démolit ses dernières installations au chemin Roxham

Un grue détruit un bâtiment.

Des installations construites en 2017 à Lacolle, près du chemin Roxham, sont détruites le 25 septembre 2023.

Photo : La Presse canadienne / Morgan Lowrie

Après six ans de présence sur le chemin Roxham, à la frontière du Québec et de l’État de New York, où plus de 100 000 migrants ont été interceptés, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a démantelé lundi l’avant-poste qu’elle avait installé sur place pour gérer ce flot de gens qui franchissaient illégalement la frontière à pied pour demander asile au Canada.

Toutes les installations mobiles ou temporaires ayant été retirées du site, il ne restait lundi matin que les bâtiments érigés sur place qui sont tombés sous le pic d'une pelle mécanique.

En conférence de presse, l’agent de la GRC Charles Poirier a déclaré que plus de 113 000 personnes avaient été interceptées par la police fédérale canadienne à ce point de passage irrégulier de 2017 à 2023. Ces migrants provenaient majoritairement d’Haïti, de la Turquie, de la Colombie, du Chili, du Pakistan et du Venezuela.

La modernisation de l’Entente sur les tiers pays sûrs en mars dernier, entre Ottawa et Washington, a pratiquement mis fin à l’utilisation de ce point de passage entre les deux pays.

Le nombre de gens qui traversent au chemin Roxham a dramatiquement diminué et notre présence ici n’est plus nécessaire.

Une citation de Charles Poirier, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada

Fermeture du chemin Roxham 

Consulter le dossier complet

Des demandeurs d'asile.

Conclue entre Ottawa et Washington en 2002, l'Entente sur les tiers pays sûrs prévoit qu'à moins d'exception, tous les demandeurs d'asile qui se présentent aux frontières terrestres des deux pays doivent obligatoirement demander protection dans le pays où ils sont entrés en premier après avoir quitté leur pays d’origine.

Suivant ce principe, toute personne qui tente de demander asile au Canada à partir des États-Unis aux frontières terrestres devait, en théorie, être retournée aux États-Unis. Mais dans certains cas, lorsque ces personnes se présentaient à des points de passage irréguliers, comme le chemin Roxham, au Québec, les autorités acceptaient d'accueillir leur demande d'asile. Ce qui a conduit des dizaines de milliers de migrants vers ce point d’entrée au Canada.

Un enfant dans les bras d'une femme dans une file d'attente devant un chapiteau

Des demandeurs d'asile venant d'Haïti attendent d'entrer au Canada depuis Champlain, New York, en août 2017. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Christinne Muschi

Il va sans dire que cet afflux important de migrants dans la région, les opérations policières qui en ont découlé et la forte médiatisation ont eu un impact majeur pour la communauté locale.

L’agent Poirier a d'ailleurs eu quelques mots pour les résidents du secteur lors du point de presse. La GRC souhaite reconnaître et remercier les résidents et les voisins du chemin Roxham. Nous savons et nous reconnaissons que nos opérations policières ont été un dérangement pour votre qualité de vie et nous vous remercions pour votre patience, votre compréhension et votre collaboration à travers ces années, a déclaré le policier.

Le chemin Roxham a toujours été un point d’entrée clandestin fréquenté entre le Canada et les États-Unis, mais le nombre de demandeurs d'asile qui y transitent a littéralement explosé après que les États-Unis ont réprimé l'immigration clandestine et imposé de nouvelles restrictions aux réfugiés en 2017, sous la présidence de Donald Trump.

L’exode des dizaines de milliers d’immigrants illégaux des États-Unis vers le Canada qui a suivi avait obligé la GRC à construire rapidement des installations au chemin Roxham pour gérer ce flux migratoire irrégulier.

De nombreuses personnes ont péri en tentant d’entrer à pied au Canada dans les provinces frontalières des États-Unis, principalement en raison de la rigueur de l'hiver.

Toujours autant qu'avant

Malgré la fermeture du point de passage du chemin Roxham, il arrive toujours autant, sinon plus, de demandeurs d'asile aux portes du Canada.

Six mois après la décision prise par Justin Trudeau et Joe Biden de revoir l’Entente sur les tiers pays sûrs, le nombre total de demandeurs d’asile arrivant au pays était sensiblement le même qu'avant. En juin, le nombre de demandeurs d’asile frôlait la barre des 11 000 dans l’ensemble du Canada. Un chiffre qui dépasse même les niveaux constatés en début d’année, avant le changement des règles à la frontière, constatait en août notre collègue Romain Schué.

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