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Le plus gros échantillon d’astéroïde jamais collecté atterrit en Utah

La capsule de retour d'échantillon subit un échauffement maximal lors de son entrée dans l'atmosphère terrestre. (Illustration artistique)

La capsule de retour d'échantillon au moment de son entrée dans l'atmosphère terrestre. (Illustration artistique)

Photo : NASA’s Goddard Space Flight Center/CI Lab

Radio-Canada

Sept ans après avoir été propulsée dans l’espace par la NASA, la sonde OSIRIS-REx a largué dimanche matin dans l’atmosphère une capsule qui contient le plus gros échantillon d'astéroïde jamais récolté. Au terme d’un voyage de quatre heures, le précieux colis, qui pourrait fournir des informations fondamentales sur l’origine de notre planète, a atterri dans le désert de l’Utah, aux États-Unis.

La capsule a touché terre à 8 h 52, heure locale (10 h 52 HE), au terme d’une périlleuse descente.

Lâchée à 100 000 kilomètres de la Terre [le tiers de la distance jusqu'à la Lune], elle est entrée dans l’atmosphère à plus de 44 000 km/h et a atteint une température frôlant les 2700 °C pendant les 10 dernières minutes de son voyage.

La descente a été freinée par deux parachutes, qui se sont déployés successivement pour éviter un atterrissage brutal et la destruction de la capsule. Le deuxième parachute s’est ouvert plus rapidement que prévu, ce qui a devancé l’atterrissage d’environ trois minutes.

Une capsule en plein milieu d'un désert.

On estime que la capsule transporte 250 grammes de matière.

Photo : Associated Press / NASA TV

Le retour de cet échantillon est vraiment historique, a déclaré Amy Simon, scientifique à la NASA, en entrevue à l’AFP. [C’est] le plus gros échantillon que nous rapportons depuis les roches lunaires du programme Apollo, conclu en 1972.

Il doit nous aider à mieux comprendre les types d'astéroïdes qui pourraient menacer la Terre et éclairer le tout début de l'histoire de notre système solaire, a souligné Bill Nelson, patron de l'agence spatiale américaine.

Opération délicate

L’objet s’est posé en douceur dans une zone prédéterminée de 58 kilomètres de long et 14 kilomètres de large, habituellement utilisée pour effectuer des tests de missile.

Une fois qu’il a été localisé, quatre hélicoptères ont été dépêchés sur les lieux pour le récupérer. Toutes les précautions étaient de mise pour l’équipe de la NASA affectée à cette opération délicate mais qui demandait néanmoins de la rapidité pour empêcher la contamination de l’échantillon.

Des scientifiques entourent une capsule dans un désert.

Les membres de l’équipe ont vérifié l’état de la capsule avant de la placer dans un filet et de la transporter par hélicoptère jusqu'à une salle stérile temporaire.

Photo : Associated Press / Keegan Barber

Munis de gants et de masques, les membres de l’équipe ont vérifié l’état de la capsule avant de la placer dans un filet et de la transporter par hélicoptère jusqu'à une pièce stérile temporaire.

Dès lundi, l’objet sera envoyé par avion au centre spatial Johnson à Houston, au Texas. C'est là que la boîte sera ouverte, dans une autre salle hermétique, et que son contenu sera enfin dévoilé.

Ce contenu est un échantillon de 250 grammes de roche et de poussière récoltés par la sonde OSIRIS-REx sur l'astéroïde Bennu en octobre 2020.

Le rôle du Canada

Le Canada peut se féliciter de la réussite de cette mission de la NASA, dans laquelle il a joué un rôle important.

Le Canada a conçu le logiciel qui a permis de cartographier la surface de l'astéroïde et de trouver l’endroit où faire atterrir la sonde. C’était essentiel pour permettre de récupérer des échantillons venant d’un sol plus mou et de les rapporter sur la Terre, a expliqué Avi Loeb, un astrophysicien qui enseigne à l'Université Harvard, en entrevue à Radio-Canada.

On a pu très, très précisément avoir la forme en trois dimensions de l’objet [Bennu] et sélectionner correctement 12 endroits où on pouvait prélever des échantillons, a pour sa part indiqué Olivier Hernandez, directeur du Planétarium de Montréal.

Au final, on en a retenu juste quatre. On a testé le premier site et, dès le premier coup, on a réussi à le faire. Tout ça, c’est en partie en raison de l’altimètre canadien, a poursuivi M. Hernandez.

Représentation artistique de la sonde OSIRIS-REx en train de recueillir des échantillons à la surface de l'astéroïde Bennu.

Représentation artistique de la sonde OSIRIS-REx en train de recueillir des échantillons à la surface de l'astéroïde Bennu.

Photo : NASA

En raison de sa contribution, le Canada recevra 4 % de l’échantillon, soit environ 10 grammes. Il sera distribué entre diverses organisations scientifiques du pays à des fins d’analyse.

Le Japon recevra aussi sa part. Il avait lui-même fait don à la NASA de quelques grains de l'astéroïde Ryugu, dont il avait rapporté 5,4 grammes lors de la mission Hayabusa-2 en 2020. Dix ans plus tôt, le Japon avait rapporté sur Terre une quantité microscopique d'un autre astéroïde.

Source possible d’eau et de carbone

Environ 25 % de l’échantillon recueilli sur l’astéroïde Bennu sera analysé. Le reste sera conservé pour les générations futures, qui disposeront de technologies plus poussées.

Les scientifiques pensent que Bennu, qui fait 500 mètres de diamètre, est riche en carbone et contient des molécules d'eau enfermées dans des minéraux. Sa surface s'est révélée moins dense que prévu durant la collecte de l'échantillon. Le bras de la sonde s'y est enfoncé un peu comme dans une piscine à boules. L’objectif consiste maintenant à mieux comprendre sa composition.

L’idée d’étudier les astéroïdes est fondamentale pour la connaissance de la formation de notre système solaire et pour comprendre comment la vie est apparue sur Terre, a expliqué Olivier Hernandez, directeur du Planétarium de Montréal.

Cette mosaïque de Bennu a été créée à partir des observations effectuées par la sonde OSIRIS-REx de la NASA.

Cette image de Bennu a été créée à partir des observations effectuées par la sonde OSIRIS-REx de la NASA.

Photo : NASA/Goddard/Université de l'Arizona

Les astéroïdes sont composés des matériaux originels du système solaire, qui s’est formé il y a 4,5 milliards d'années. Contrairement à la Terre, formée à la suite de l’effondrement de la nébuleuse protosolaire et dont on ne connaît pas avec exactitude la composition, les astéroïdes sont restés intacts.

Ils contiennent donc des indices sur la façon dont le système solaire s'est formé et a évolué, a déclaré lors d'une conférence de presse Melissa Morris, responsable du programme OSIRIS-REx.

On pense que les astéroïdes sont à l’origine de l’apparition de l’eau et probablement de la vie sur Terre, a poursuivi M. Hernandez. Nous allons essayer de trouver ces briques fondamentales que sont les composés organiques, par exemple les acides aminés ou même les molécules d’eau, pour voir s’ils existent dans cet astéroïde.

La sonde OSIRIS est déjà en chemin pour mener à bien une autre mission qui la mènera à l'astéroïde Apophis, sur laquelle elle tentera de se poser en 2029.

La NASA doit faire une conférence de presse le 11 octobre prochain pour présenter les premiers résultats et le bilan de la mission OSIRIS-REx.

Avec les informations de Agence France-Presse

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