Première apparition du tournis en C.-B. : un lac pourrait être vidé de ses poissons

Le lac Emerald, la rivière Emerald, l’étang Peaceful et le lac One Duck ainsi que leurs rivages et affluents sont fermés aux nageurs et aux plaisanciers. (Photo d'archives)
Photo : Marie-Ève Bérubé
Des chercheurs affirment que tous les poissons du lac Emerald, en Colombie-Britannique, pourraient devoir être « sacrifiés » en raison de la découverte du parasite du tournis dans l’eau. Cependant, davantage de tests doivent être faits.
Parcs Canada explique qu'il enquête sur un cas suspect de tournis dans le lac Emerald, situé dans le parc national de Yoho. Cette maladie est due à un parasite microscopique qui atteint les truites et les saumons et qui peut mener les poissons infectés à nager en tourbillonnant et à mourir prématurément.
L’agence fédérale explique que c’est la première fois que cette maladie est détectée dans la province. Shelley Humphries, écologiste aquatique chez Parcs Canada, dit que cette agence est en état d'alerte depuis que la maladie a été découverte, en 2016, à Banff.
La série de tests en cours a été déclenchée par la découverte d’un omble de fontaine déformé capturé par Parcs Canada à la fin août.
Shelley Humphries explique que des échantillons ont été envoyés à un laboratoire pour vérifier la présence de la maladie et que les résultats reçus mardi indiquent qu’elle est probablement présente. L'écologiste précise néanmoins qu’il s’agit d’un cas suspect
et que davantage d’échantillons doivent être analysés pour confirmer la présence du tournis.
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En attendant, le lac Emerald, la rivière Emerald, l’étang Peaceful et le lac One Duck ainsi que leurs rivages et affluents sont fermés aux nageurs et aux plaisanciers, bien que des sentiers aux alentours restent accessibles. Des amendes pourraient atteindre 25 000 $ pour les contrevenants, le but étant de ne pas propager la maladie, précise l’écologiste.
Taux de mortalité de 90 %
Parcs Canada explique que les jeunes poissons, comme les truites arc-en-ciel et les ombles de fontaine, sont particulièrement sensibles à la maladie du tournis. Le taux de mortalité s'établit à 90 %. Cette maladie ne présente aucun risque pour les humains.
Shelley Humphries dit qu’il faudra plusieurs semaines pour recueillir et analyser suffisamment d’échantillons. Si la présence du tournis est confirmée, les effets pourraient être dévastateurs. Des chercheurs assurent qu’il est impossible d’éradiquer ce parasite.

Une fois que les poissons meurent, les spores du parasite restent dans l'environnement et contaminent les sédiments de l'eau. (Photo d'archives)
Photo : Associated Press / Mike Lawrence/The Gleaner
En août 2016, le premier cas de tournis au Canada a été détecté dans le parc national de Banff. Tous les poissons du lac Johnson ont dû être tués.
Selon Jose Alava, enquêteur principal au département de recherche sur la pollution des océans à l’Université de la Colombie-Britannique, cela sera sans doute également le cas au lac Emerald. La meilleure chose qu'ils puissent faire est d'attraper tous les poissons et de les tuer
, dit-il.
Cela aura néanmoins des répercussions considérables sur les pêcheurs et sur les groupes autochtones de la zone, mais le risque de propager la maladie est trop élevé, ajoute-t-il. Une fois que les poissons meurent, les spores du parasite restent dans l'environnement et contaminent les sédiments de l'eau.
Avec les informations de Shivani Joshi, Karina Zapata, de Yasmine Ghania et de La Presse canadienne