•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Les syndiqués de la fonction publique québécoise ont manifesté à Montréal

Des manifestants sont regroupés alors que flotte une tête gonflable géante à l'effigie de François Legault.

Une manifestation du Front commun intersyndical du secteur public, à Montréal, a été organisée en pleines négociations pour le renouvellement des conventions collectives.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Radio-Canada

Des milliers de fonctionnaires ont manifesté samedi à Montréal au nom du Front commun intersyndical du secteur public, en pleines négociations pour le renouvellement des conventions collectives notamment des travailleurs de l'éducation, de la santé et des services sociaux, des secteurs mis à mal par le manque de main-d'œuvre.

Le cortège est parti du parc Jeanne-Mance, en début d'après-midi, pour prendre la direction du Quartier des spectacles, au centre-ville. Les différents leaders syndicaux ont pris la parole sur la scène installée sur la place des Festivals.

En rangs groupés, des préposés aux bénéficiaires ont fait part de leur colère et de leur sentiment d'injustice lors de la manifestation : On deale avec des gens, des vies […], on est quatre ou cinq pour s’occuper de 35 personnes… On a des vies aussi! a lancé un des manifestants en marchant. Sa voisine a renchéri : Du temps supplémentaire, on n’en veut plus!

Des centaines de manifestants marchent dans la rue en brandissant des drapeaux verts.

La manifestation du Front commun intersyndical du secteur public a débuté au parc Jeanne-Mance.

Photo : Radio-Canada / Stella Dupuy

La manifestation se déroulait au surlendemain de la publication d'un rapport du Protecteur du citoyen qui détaille les manières dont le manque de main-d’œuvre plombe les services publics au Québec.

Grèves dans le secteur public au Québec

Consulter le dossier complet

Des manifestants sont massés devant l'Assemblée nationale et brandissent pancartes et banderoles.

Ce nouveau document donne des munitions aux syndicats de fonctionnaires, qui négocient ces jours-ci le renouvellement de leurs conventions syndicales par le truchement d'un front commun.

Celui-ci regroupe la CSQ, la FTQ, l'APTS et la CSN qui, par l'entremise de leurs syndicats affiliés, représentent 420 000 travailleurs dans tous les services publics.

Ils réclament des emplois plus attractifs avec des conditions de travail améliorées et des salaires compétitifs, résume le communiqué des organisateurs publié la veille de la manifestation.

[Une augmentation] de 9 % sur cinq ans, ça ne passe pas chez nos membres, a averti François Énault, vice-président de la CSN, qui dit que ses membres « sont en colère ». Il a réitéré ce message lors de son allocution sur la scène à la fin de la marche.

On nous dit que ça respecte l’inflation, mais dans les deux dernières années, elle est de 11 %. Ça ne fait qu'appauvrir nos membres, s'est-il indigné lors d'une conférence de presse en marge du rassemblement.

Derrière une banderole verte, des milliers de manifestants brandissent des drapeaux verts.

La CSQ, la FTQ, l'APTS et la CSN représentent 420 000 travailleurs dans tous les services publics du Québec.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Éric Gingras, président de la CSQ, a aussi fait valoir le ras-le-bol des membres du syndicat. On nous a dit des mercis gros comme le bras, on nous a dit qu'on était des anges gardiens durant toute la pandémie. Quand c'est le temps de passer à la caisse pour avoir de bonnes conditions de travail, on ne nous écoute plus, a-t-il lancé.

Le Front commun se dit également prêt à déclencher une grève générale illimitée si le gouvernement ne bouge pas.

On n'espère pas se rendre-là, c'est un moyen ultime qu'on va utiliser. On se prépare pour le faire parce que c'est long d'avoir des mandats de grève dans le secteur public, a affirmé Robert Comeau, président de l'APTS. Nos gens sont prêts.

Si vous regardez le nombre d'autobus scolaires qui sont ici, d'avions nolisés qui sont partis ce matin de l'Abitibi, nos gens sont prêts, parce qu'ils n'ont plus rien à perdre, a renchéri la présidente de la FTQ, Magali Picard.

Sonia LeBel.

Sonia LeBel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor

Photo : La Presse canadienne / Sylvain Roy Roussel

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a dit estimer sur X (ex-Twitter) qu'il est normal, dans une négo, que les syndicats utilisent des moyens de pression comme aujourd'hui. C'est leur choix.

Cependant, dans son message, elle leur demande plus de souplesse ainsi que la possibilité d'organiser le travail dans nos écoles et nos hôpitaux de façon plus efficace. Elle assure néanmoins tout faire pour conclure une entente le plus rapidement possible.

Personne ne souhaite que les services soient perturbés.

Une citation de Sonia LeBel, ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor

Pour accentuer la pression sur le gouvernement, les représentants syndicaux ont prévenu que les votes en faveur de la grève sont jusqu'à présent élevés.

La menace de grève du secteur public n'est pas sans rappeler le mouvement historique de 1972. Le tout premier Front commun avait mené au débrayage de plus de 200 000 travailleurs, soit la plus importante grève de l'histoire du Québec. Le reportage de Jacob Côté

Un automne chaud

L'opinion publique est préoccupée par l’effondrement possible du système de santé et d'éducation, a fait observer Jean-Claude Bernatchez, professeur de relations de travail à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), en entrevue à l'émission D'abord l'info week-end.

Il a aussi mentionné un autre épouvantail : la privatisation du réseau de la santé.

Du côté politique, la hausse salariale que les députés se sont auto-octroyée avant de partir en vacances passe mal dans les rangs des syndicats, à la peine dans leurs négociations après un an d'efforts.

Ça accentue la crise de confiance, note M. Bernatchez.

Dans la semaine, les policiers ont rejeté une offre qui proposait des augmentations salariales cumulées de l'ordre de 21 % sur cinq ans.

Les employés sont à cran. On peut penser à un automne chaud, il n’y a pas de doute là-dessus.

Une citation de Jean-Claude Bernatchez, professeur de relations de travail à l'UQTR
Dans la foule, un homme tient une pancarte qui porte la mention « Pour un secteur public viable, il faut des conditions de travail viables ».

Le Front commun se dit prêt à déclencher une grève générale illimitée si le gouvernement ne bouge pas.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

En outre, l'octroi des heures supplémentaires à taux double dans le réseau de la santé pendant la pandémie a créé un précédent envié par d'autres secteurs. Le fait que le gouvernement soit intervenu à la pièce sur certains dossiers, ça a eu pour effet d’augmenter les [...] attentes d’à peu près tout le monde dans le réseau, analyse aussi le professeur de l'UQTR.

Incapables de trouver un terrain d’entente avec le gouvernement du Québec depuis des mois, les dirigeants du Front commun intersyndical du secteur public poursuivent leurs consultations en vue d'obtenir un mandat de grève générale illimitée. Les votes se déroulent jusqu'au 13 octobre.

Une prestation du chanteur Les Louanges (Vincent Roberge) attendait les milliers de manifestants réunis dans la métropole. L'humoriste Rosalie Vaillancourt est aussi montée sur scène pour livrer un discours qui a entre autres porté sur ses expériences personnelles, notamment sur le rôle d'une infirmière lors de son accouchement.

Vous avez le droit d'être en colère, a dit l'humoriste, provoquant les applaudissements de la foule.

Avec les informations de Raphaëlle Drouin et de La Presse canadienne

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.