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Haïti : la force internationale de sécurité se dessine

Des hommes armés marchent à Port-au-Prince, Haïti, mardi 19 septembre 2023.

Des membres armés du « G9 et de la famille » manifestent contre le premier ministre haïtien, Ariel Henry, à Port-au-Prince, en Haïti, le mardi 19 septembre 2023.

Photo : Associated Press / Odelyn Joseph

La Presse canadienne

Après des mois de tractations, les contours d'une force internationale de police pour aider Haïti, en proie à la violence des gangs, commencent à se dessiner, les États-Unis annonçant vendredi que plusieurs pays entendent y contribuer sous la houlette du Kenya.

Toutefois, la mise en place de cette force, que réclame Haïti depuis un an, prendra sans doute quelques mois encore, sans parler de son déploiement effectif, et elle doit d'abord obtenir le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, peut-être dès la semaine prochaine.

Des Haïtiens fuient la violence à Port-au-Prince.

Des habitants fuient leurs maisons pour échapper aux affrontements entre gangs armés dans le quartier de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince en Haïti, le mardi 15 août 2023.

Photo : Associated Press / Odelyn Joseph

La violence des gangs, qui contrôlent la majeure partie de la capitale de ce pays pauvre des Caraïbes et font régner la terreur, a fait plus de 2400 morts depuis le début de l'année, selon l'ONU.

La police nationale haïtienne n'est cependant pas en mesure de les affronter, d'où l'idée d'une force multinationale en soutien à ce pays qui connaît de multiples crises, politique et humanitaire.

De 10 à 12 pays ont fait des offres concrètes pour cette mission de soutien sécuritaire à la police en Haïti, a expliqué la numéro deux du département d'État américain, Victoria Nuland, en rendant compte d'une réunion ministérielle sur Haïti en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

La responsable américaine s'est refusée à nommer les pays, mais la Jamaïque, les Bahamas et Antigua-et-Barbuda ont fait savoir qu'ils y participeraient. Le Kenya, qui s'est porté volontaire pour diriger la force, a proposé de fournir 1000 membres de forces de sécurité.

Les États-Unis entendent fournir un important soutien logistique – transport aérien, communications, logement, services médicaux –, mais a priori pas de forces de sécurité au sol.

Cette mission de soutien ne se substituera pas à des progrès sur le plan politique. [...] Elle pourra aider à créer un espace afin qu'Haïti aille de l'avant.

Une citation de Antony Blinken, secrétaire d'État américain

Le chef de la diplomatie américaine a fait cette déclaration en ouvrant la réunion en présence du premier ministre haïtien, Ariel Henry. Le président kényan, William Ruto, et des représentants de la France, de l'Équateur, du Canada et de pays des Caraïbes y ont participé.

M. Blinken a dit qu'il espérait que cette force puisse être déployée d'ici quelques mois, car il n'y a pas de temps à perdre.

Le secrétaire d'État a également annoncé que le gouvernement de Joe Biden allait demander au Congrès 100 millions de dollars pour financer la force, tandis que le Pentagone fournira les moyens logistiques et de transport.

Celle-ci doit avoir une importante composante de police, mais aussi militaire en soutien à la police haïtienne.

Sa mission : apporter un soutien opérationnel à la police haïtienne, assurer la sécurité d'installations critiques et les voies de circulation et renforcer la police à long terme.

Elle attend désormais un feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU pour être mise sur pied, même si elle ne se faisait pas sous drapeau onusien.

Des policiers patrouillent dans un quartier de Port-au-Prince le 25 avril 2023.

Des policiers patrouillent dans un quartier de Port-au-Prince, le 25 avril 2023.

Photo : Getty Images / RICHARD PIERRIN

Devant l'Assemblée générale de l'ONU, la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a dit espérer que les membres du Conseil de sécurité admettront qu'ils ne peuvent pas se servir d'Haïti comme d'un pion, car [les Haïtiens] souffrent depuis trop longtemps, entre les mains de beaucoup trop de pays, sans être plus précise.

Un projet de résolution parrainé par les États-Unis et l'Équateur doit être discuté la semaine prochaine à l'ONU, a précisé Mme Nuland en faisant part d'un fort soutien pour ce texte.

À la tribune de l'ONU mardi, le président américain, Joe Biden, avait appelé le Conseil de sécurité à autoriser maintenant l'envoi en Haïti d'une force multinationale, car le peuple d'Haïti ne peut pas attendre plus longtemps.

Son homologue kényan William Ruto a fait de même jeudi, jugeant hors de question d'abandonner une population terrorisée par les gangs.

Depuis près d'un an, le premier ministre haïtien, qui doit s'exprimer vendredi soir devant l'Assemblée générale et qui est lui-même fragilisé à défaut d'élections dans son pays depuis 2016, réclame l'envoi d'une telle force.

Il s'en est entretenu lors d'une rencontre vendredi avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a insisté sur la nécessité de parvenir en parallèle à un accord politique global ouvrant la voie à des élections.

Reste que la communauté internationale, échaudée par les expériences passées et les risques de se retrouver piégé dans un bourbier meurtrier, peine à se mobiliser.

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