Inde : le premier ministre de la C.-B. presse Ottawa de partager plus d’informations

Justin Trudeau a révélé lundi que les services de renseignements enquêtaient sur des informations crédibles concernant un lien potentiel entre le gouvernement indien et l'assassinat d'un Britanno-Colombien d'origine sikhe, Hardeep Singh Nijjar.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, soupçonne « fortement » Ottawa de retenir des informations qui pourraient aider son gouvernement à protéger les citoyens qui ont des liens avec l'Inde contre toute ingérence étrangère.
David Eby a indiqué vendredi que le ministre fédéral de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, avait contacté son gouvernement pour l'assurer qu'Ottawa voulait que la province dispose des détails dont elle a besoin pour protéger ses résidents.
Toutefois, le premier ministre Eby soutient qu'il n'y a pas eu de bon partage d'informations.
Lundi, le premier ministre Justin Trudeau a dénoncé un lien potentiel entre des agents du gouvernement de l’Inde et l’assassinat d’un citoyen canadien, Hardeep Singh Nijjar, à Surrey, en Colombie-Britannique. Ces allégations sont vertement rejetées par New Delhi.

Hardeep Singh Nijjar a été tué par balles en juin dernier dans le stationnement du temple sikh qu'il dirigeait à Surrey, dans le Grand Vancouver.
Photo : La Presse canadienne / ETHAN CAIRNS
David Eby admet que la priorité devrait être de protéger le processus de poursuite criminelle, afin que les responsables puissent être traduits devant les tribunaux.
Cependant, sur la question plus large d'assurer la sécurité des citoyens, le premier ministre de la Colombie-Britannique estime qu'Ottawa a encore bien du chemin à faire pour partager les informations.
Des Britanno-Colombiens ressentent depuis un certain temps des pressions de la part de l'Inde,
affirme David Eby.
Le premier ministre affirme que tout ce qu'il sait sur le meurtre de M. Nijjar est du domaine public,
malgré une séance de breffage avec le directeur du SCRS, qu'il a qualifiée de frustrante, car il n'a pas obtenu d'informations plus concrètes.
Selon lui, il faut peut-être réformer la loi qui régit le SCRS afin de lui permettre de partager ces informations, croit David Eby.
Si c'est ce qu'il faut, faisons en sorte que ça se réalise, car la seule façon pour nous de faire avancer ce dossier est que le gouvernement fédéral fasse confiance au gouvernement provincial en matière d'informations et soit en mesure d'agir en conséquence dans nos communautés.