Problèmes en éducation : il faut une réunion d’urgence, insiste Marwah Rizqy

La députée libérale Marwah Rizqy (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Manque d'enseignants, violence dans les écoles... la députée libérale Marwah Rizqy exhorte le ministre de l'Éducation à convoquer une réunion d'urgence avec les acteurs du réseau. Dans la foulée, Mme Rizqy a également indiqué qu'elle ne participera pas à la course à la direction de son parti.
En mêlée de presse à l'Assemblée nationale vendredi matin, Mme Rizqy a expliqué vouloir un deuxième enfant, une décision incompatible avec la chefferie libérale, a-t-elle tranché.
La députée de Saint-Laurent est revenue à la charge dans le dossier de l'éducation. Elle a accusé Bernard Drainville d'immobilisme
face aux enjeux qui secouent actuellement le réseau scolaire.
Pour illustrer son propos, elle a brandi un document interne préparé par le ministère de l'Éducation, daté de juin 2023, qui fait état des prévisions des besoins de main-d'œuvre d'ici 2027.
On y apprend que le Québec a besoin de recruter annuellement 13 600 enseignants. Or, le nombre de diplômés annuel est d'environ 3000.
Dans le document, on projette qu'il manquera 14 230 enseignants dans le réseau en 2027. Le ministère anticipe que son Opération main-d'œuvre
ne diminuera que de 30 % le manque d'effectifs.
Je suis un petit peu choquée, a déclaré Mme Rizqy. Quand on est ministre de l'Éducation et qu'on apprend [...] qu'il va nous manquer environ 14 000 enseignants, il me semble qu'on convoque une réunion d'urgence.
Un ministre de l'Éducation n'a pas le droit de baisser pavillon. En éducation, on est condamné à l'excellence et savez-vous quoi? C'est la plus belle des sentences
, a-t-elle ajouté.
Construction d'écoles : pas de partisanerie, dit Drainville
Sans dire s'il allait oui ou non convoquer une réunion au sommet, le ministre Drainville a répété – lors d'une interpellation au Salon bleu – les sept priorités qu'il avait annoncées en janvier dernier.
Celles-ci consistent essentiellement à promouvoir le français et la lecture, à investir dans la formation professionnelle, à améliorer la gouvernance scolaire et à construire et rénover plus d'écoles.
Sur ce point, il a dénoncé avec véhémence les allégations formulées la veille par Mme Rizqy, selon lesquelles le gouvernement caquiste faisait preuve de favoritisme.
Tous les projets de rénovation et de construction d'écoles retenus en 2023-2024 se trouvent dans des circonscriptions caquistes, sauf un, avait déploré en Chambre l'élue libérale de Saint-Laurent.
Elle a soutenu que des travaux de construction d'écoles d'une valeur de 220 millions de dollars dans des circonscriptions libérales avaient été mis sur pause.
Bernard Drainville a répondu que les décisions n'étaient pas politiques, et que plusieurs projets devaient voir le jour dans des circonscriptions libérales, comme celui de Jacques-Cartier, par exemple.
Il a accusé Mme Rizqy de vouloir faire de la bonne télé
.
Le processus d'évaluation des besoins est très rigoureux. On ne fait pas de partisanerie avec le processus. [...] Peut-être que la députée de Saint-Laurent fait de la partisanerie, mais moi, je n'en fais pas
, a-t-il insisté.