L’assassin de Brigitte Serre ne pourra s’adresser à un jury pour une libération hâtive

La Cour d'appel du Québec
Photo : Radio-Canada / Simon-Marc Charron
La Cour d'appel du Québec vient de rejeter la requête de Sébastien Simon, emprisonné pour meurtre, qui souhaitait pouvoir s'adresser à un jury pour obtenir une libération conditionnelle hâtive.
C'est plus qu'un soulagement, c'est une belle victoire pour Brigitte
, s'est exclamée Darlene Ryan, la belle-mère de Brigitte Serre.
Depuis 2006, Sébastien Simon purge une peine de prison à vie avec un minimum de 25 ans avant toute possibilité de libération conditionnelle. En janvier de cette même année, à l'âge de 18 ans, il a commis le pire des crimes : le meurtre d'une violence indescriptible de Brigitte Serre, âgée de 17 ans.
Avec deux complices, Sébastien Simon a dévalisé une station-service dans l'arrondissement de Saint-Léonard, à Montréal, où travaillait la victime. Lorsqu'il s'est aperçu que la jeune commis avait réussi à se défaire de ses liens, il l'a poignardée à 72 reprises.
Il s'est ensuite enfui à Edmonton, en Alberta, où la police de Montréal a fini par l'arrêter, quelques jours plus tard.
Sébastien Simon a plaidé coupable en 2007. Depuis le début de sa détention, il s'investit dans des programmes de réhabilitation et fait des progrès notables. Depuis 2022, il a même obtenu le droit de faire des sorties, accompagné d'un agent correctionnel, une fois par semaine pour une durée de 12 heures.
La clause de la dernière chance
Incarcéré depuis 17 ans, Sébastien Simon devrait normalement pouvoir s'adresser à la Commission des libérations conditionnelles du Canada en 2031 seulement, mais puisque le crime qu'il a commis est survenu avant 2010, il peut se prévaloir d'une clause qui était alors en vigueur et qu'on a baptisée la clause de la dernière chance
.
Cette disposition permet à une personne reconnue coupable de meurtre de s'adresser à un jury après avoir purgé au moins 15 ans de sa peine. Pour pouvoir le faire, il lui faut toutefois obtenir la permission de la Cour supérieure.
Sébastien Simon a échoué cette première étape en décembre 2021, quand la juge France Charbonneau a rejeté sa demande, estimant qu'il n'était pas encore prêt à présenter une telle requête. La décision faisait alors état du risque de récidive qui s'élève à 76 % sur 5 ans et à 87 % sur 12 ans. Ce risque apparaissait inacceptable au tribunal.
Sébastien Simon s'est alors tourné vers la Cour d'appel du Québec, qui a entendu ses arguments lundi. Dans leur arrêt rendu vendredi matin, les trois juges confirment la décision rendue en 2021 par la Cour supérieure.
Darlene Ryan et son conjoint Bruno Serre, le père de Brigitte, savent bien que Sébastien Simon pourra adresser une nouvelle demande à la Cour supérieure – il doit attendre 5 ans entre les deux demandes –, mais ils pourront entre-temps avoir un peu de répit.