La Nation Stó:lō rapporte 158 décès d’enfants liés à d’anciens pensionnats et un hôpital

Un ruban orange accroché sur la clôture de l'ancien pensionnat pour Autochtones St.Mary's, à Mission, en Colombie-Britannique, photographié le 8 février 2022.
Photo : ben nelms/cbc / Ben Nelms
La Nation Stó:lō, dans la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique, affirme que son enquête sur les enfants disparus et les tombes anonymes peut rapporter, avec certitude, 158 décès d'enfants sur les terrains de trois anciens pensionnats et un ancien hôpital, ainsi que des résultats préliminaires suggérant la présence de sépultures anonymes à au moins un de ces lieux.
Avertissement : Ce texte comporte des éléments choquants concernant les pensionnats autochtones. Si vous, ou quelqu'un que vous connaissez, souffrez d'un traumatisme en lisant ce contenu, appelez la ligne d'aide aux anciens des pensionnats autochtones, au 1 866 925-4419.
En décembre 2021, la Première Nation Stó:lō a annoncé un plan triennal de recherche sur les terrains de 4 établissements, soit le pensionnat Pekw'xe:yles (St Mary's) à Mission, l'école All Hallows à Yale, le pensionnat Coqualeetza à Chilliwack et l'hôpital pour autochtones de Coqualeetza.
La Nation Stó:lō affirme que l'analyse de milliers de documents historiques ont permis aux chercheurs de déterminer que plusieurs enfants sont décédés à la suite de maladies, comme la tuberculose.
Après avoir recueilli les témoignages, la nation fait aussi état de cas de violence physique, mentale, émotionnelle et spirituelle ayant menés, selon elle, à la mort d'enfants pendant ou après avoir fréquenté ces établissements.
Selon la nation, les découvertes préliminaires suggèrent également la présence de tombes anonymes sur au moins un des quatre sites, celui de St Mary's, à Mission.
Aujourd'hui, la lourdeur du travail ne peut être résumée par des mots.

Un cimetière sur le site du pensionnat St. Mary's à Mission, en Colombie-Britannique.
Photo : Gracieuseté : Bronwyn Shoush
L'enquête a été lancée à la suite de la découverte, en mai 2021, à l'aide d'un radar à pénétration de sol, de ce qui pourrait être plus de 200 sépultures anonymes près de l'ancien pensionnat de Kamloops.
La Première Nation Stó:lō affirme avoir mis en place une équipe appelée Xyolhmet ye Syewiqwelh (Prendre soin de nos enfants) pour étudier les archives, entendre les récits des survivants et effectuer des recherches de potentielles sépultures anonymes sur les quatre terrains.
La Nation explique qu'elle a utilisé des technologies de télédétection et d'imagerie, notamment la cartographie de surface et la photogrammétrie par lidar (détection et télémétrie par ondes lumineuses) basées sur des drones, ainsi qu'un radar à pénétration de sol, pour rechercher de possibles sépultures anonymes.
« Les principaux objectifs de notre travail sont d'identifier les enfants Stó:lō qui ont été envoyés dans des pensionnats — n'importe où — et qui ne sont pas rentrés chez eux », indique un communiqué publié sur le site internet de la Nation, en mars 2022.
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Des recherches et des découvertes similaires ont eu lieu ou sont en cours dans plusieurs provinces du Canada.
Plus de 150 000 enfants ont été forcés de fréquenter des pensionnats au Canada des années 1830 à la fermeture de la dernière école, en 1997.
Ces établissements ont été créés par le gouvernement canadien pour assimiler les populations autochtones, notamment en séparant de force les enfants de leurs parents.
Le rapport de la Commission de vérité et réconciliation (Nouvelle fenêtre) fait état d'un grand nombre d'enfants autochtones envoyés dans ces établissements qui ne sont jamais rentrés chez eux.
Le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR), affirme qu'environ 4100 enfants sont morts dans les pensionnats pour Autochtones, d'après les registres de décès, mais ajoute que le total réel est probablement beaucoup plus élevé.
Avec des informations de Yasmine Ghania et de La Presse canadienne