De jeunes hockeyeurs ukrainiens privés d’école à Québec

Six joueurs de l'équipe pee-wee ukrainienne sont de retour à Québec dans des familles d'accueil, mais ils n'arrivent toujours pas à s'inscrire à l'école.
Photo : Radio-Canada / Carmen Rachiteanu
Sept mois après leur passage au Tournoi pee-wee de Québec, six jeunes réfugiés ukrainiens revenus vivre dans des familles d’accueil pour l'année scolaire se retrouvent privés d’école. Arrivés le 2 septembre, ils sont toujours en attente d’une autorisation du ministère de l’Éducation.
L’homme derrière la venue des Ukrainiens à Québec, Sean Bérubé, ne cache pas qu’il commence à s’inquiéter pour leur cheminement scolaire, eux qui auront beaucoup de rattrapage à faire. Sans compter le défi logistique de s’occuper des adolescents de 12 et 13 ans durant les jours de semaine.
Après leur avoir trouvé une place dans le programme de hockey de l’école secondaire anglophone Saint-Patrick, M. Bérubé avait pourtant bon espoir que tout se déroule rondement.

Sean Bérubé, responsable de l'accueil des jeunes Ukrainiens.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Ils ont reçu leur visa spécial en Ukraine, mais ils n’ont reçu leur permis d’études qu’en arrivant au Québec, ce qui est normal. Tout de suite, on a commencé le processus avec la commission scolaire pour l’inscription
, explique celui qui avait également piloté la venue de l’équipe de réfugiés ukrainiens au Tournoi pee-wee.
Je sais que la commission scolaire a été très vite là-dessus
, ajoute-t-il. Dès le 5 septembre, les documents ont été acheminés au Ministère pour approbation.
Un dossier en attente
Le hic, c’est que les réfugiés ukrainiens doivent être reconnus admissibles à l’enseignement en anglais. Ce n’est pas que les jeunes ne voulaient pas suivre de programme de francisation, précise Bérubé. C’est seulement que l’école Saint-Patrick est la seule dans la région de Québec qui pouvait leur faire une place au pied levé dans son programme de hockey élite.
Un point non négociable puisque c’est le désir de cheminer dans le hockey qui a ramené ces jeunes à Québec, eux qui n’ont pu fouler la glace que de manière sporadique depuis le début de la guerre en Ukraine.

L'équipe ukrainienne avait fait vibrer la foule du Centre Vidéotron, l'hiver dernier, au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Dans le contexte, Sean Bérubé n’a aucun doute qu’ils se verront accorder une exception pour étudier en anglais. Le problème, c’est que le bureau qui s’occupe de ces demandes au ministère de l’Éducation semble débordé. D’ici à ce que le dossier des Ukrainiens soit traité, ces derniers ne peuvent aller à l’école.
C’est sûr qu’ils ont présentement un gros retard accumulé dans l’année scolaire. Et il faut dire que ce sont des jeunes qui ne sont pas allés à l’école en présentiel depuis quasiment deux ans en raison de la guerre. C’est quelque chose qui leur manque beaucoup et ils ont tellement hâte de commencer.
L’analyse bientôt terminée, dit le Ministère
En contact avec le bureau de comté du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, Sean Bérubé ne veut pointer personne du doigt. Je dois dire que les gens du bureau de M. Drainville nous ont beaucoup aidés et ils continuent à travailler fort là-dessus. C’est sûr que le ministère de l’Éducation, c’est une grosse machine.
En réponse à une requête de Radio-Canada, la direction du ministère de l’Éducation a expliqué mercredi soir avoir reçu un nombre très important de demandes d’admissibilité à l’enseignement en anglais
. Les délais de traitement sont habituellement de 10 jours ouvrables
.

La famille Beaucage-Robert en compagnie de Matvii Kulish, à son retour à Québec le 2 septembre.
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
Les dossiers des jeunes hockeyeurs ukrainiens ont été reçus et sont complets, a précisé le directeur des communications, Bryan St-Louis, dans un courriel. Il est prévu de terminer l’analyse au plus tard le 26 septembre.
C’est donc dire que le casse-tête de Sean Bérubé et des familles d’accueil pourrait bientôt être résolu.
C’est sûr qu’on n'avait pas prévu ça. Les familles d’accueil, ce sont tous des gens qui travaillent et qui accueillent les jeunes bénévolement. Pour ma part, je passe beaucoup de temps avec eux durant la journée pour les occuper
, précise Bérubé.
J’espère et j’ai confiance que ça devrait se régler prochainement
, conclut le résident de Saint-Gabriel-de-Valcartier.