Un ancien entraîneur de hockey junior accusé d’agression sexuelle plaide non coupable

Bernard Lynch a été entraîneur de hockey en Amérique du Nord et en Europe pendant plus de 40 ans, notamment en Saskatchewan.(Photo d'archives)
Photo : Getty Images / Bruce Bennett
Un ancien entraîneur de hockey junior, accusé d’agression et d’agression sexuelle à l’encontre d’un joueur âgé de 17 ans, a plaidé non coupable mardi devant la Cour du Banc du Roi de Regina. Les faits se seraient produits en 1988.
Bernard Lynch, 68 ans, a été entraîneur de hockey en Amérique du Nord, notamment en Saskatchewan, et en Europe pendant plus de 40 ans.
En 2021, M. Lynch avait fait l'objet d'une enquête de CBC/Radio-Canada dans laquelle des parents et des joueurs alléguaient un comportement violent de sa part.
Mardi, le plaignant, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication, était présent à l'audience.
L'ancien joueur a affirmé que, durant l'été 1988, il a reçu une invitation de la part de Bernard Lynch pour rejoindre une école de hockey gérée par les Pats de Regina.
Cette invitation était un rêve qui se réalisait, a expliqué le plaignant. Le jeune joueur voyait alors cela comme la promesse qu'il pourrait joindre les Pats de Regina et, éventuellement, faire carrière dans le monde du hockey professionnel.
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Comme le plaignant venait d'un petit village saskatchewanais, Bernard Lynch l'aurait invité à dormir chez lui la première nuit du camp avant d'aller dans un hôtel pour la deuxième nuit.

Le plaignant explique s'être senti obligé de garder le silence pendant des années en raison du code non écrit du hockey qui veut que « tout ce qui se passe dans le vestiaire reste dans le vestiaire ».
Photo : Radio-Canada / Joel Hustak
Selon le plaignant, M. Lynch lui aurait donné le choix entre dormir sur le canapé ou avec lui dans son lit. L'entraîneur aurait souligné que les joueurs partageaient souvent un lit lorsqu'ils étaient en déplacement.
Bernard Lynch l'aurait également fortement encouragé à boire de la bière, bien que le jeune joueur ait refusé à plusieurs reprises. Ce dernier aurait finalement accepté la bière offerte.
Plus tard dans la soirée, alors que le plaignant prenait une douche, Bernard Lynch serait entré dans la salle de bain pour venir le rejoindre.
Selon les déclarations du plaignant, l'ancien entraîneur aurait touché les parties génitales du jeune joueur, et ce, malgré le fait qu'il aurait dit non
à plusieurs reprises. Ce dernier, intimidé par Bernard Lynch, aurait ensuite été forcé de masturber l'accusé.
Ce qui se passe dans le vestiaire reste dans le vestiaire
Une fois de retour chez lui, le plaignant n'aurait parlé de ce qui s'était passé avec M. Lynch qu'avec sa compagne de l'époque. Ses propres parents n'auraient appris les allégations que lorsque la compagne les en aurait informés.
Le plaignant explique s'être senti obligé de garder le silence pendant des années en raison du code non écrit du hockey qui veut que tout ce qui se passe dans le vestiaire reste dans le vestiaire.
Il craignait également que de parler de l'histoire publiquement n'ait un impact sur ses ambitions dans le milieu du hockey.

Bernard Lynch devrait prendre la parole cette semaine lors de son procès.
Photo : Radio-Canada / Joel Hustak
Le plaignant s'est finalement adressé à la police environ 30 ans après l'agression présumée. Ce serait les histoires publiées dans les médias concernant une enquête policière à l'encontre de Bernard Lynch et le fait que ce dernier songeait à redevenir entraîneur qui auraient poussé le plaignant à porter plainte.
Jeudi, l'ancienne compagne du plaignant comparaîtra devant la cour afin de donner son témoignage.
Rectificatif :
Une version précédente de ce texte indiquait à tort que l'ancienne compagne du plaignant témoignerait mercredi. Elle témoignera plutôt jeudi.
Le procès devrait se poursuivre tout au long de la semaine.
L'ancien entraîneur de hockey junior a été libéré sous conditions en 2021. Il devait notamment contacter régulièrement un agent de libération conditionnelle et vivre dans une résidence approuvée par la cour. Il était interdit à Bernard Lynch de contacter la victime présumée sauf par contacts interposés avec un avocat. Par ailleurs, il ne pouvait lui rendre visite. Parmi les autres conditions figure celle de ne pas avoir le droit de se servir d’un ordinateur pour entrer en contact avec des personnes de moins de 18 ans.
Avec les informations d’Alexander Quon