Unifor prolonge de 24 heures ses négociations avec Ford

La présidente nationale d'Unifor, Lana Payne
Photo : La Presse canadienne / Tijana Martin
Le syndicat Unifor prolonge ses négociations avec Ford de 24 heures après avoir reçu une offre « substantielle » de l'employeur quelques minutes avant la date limite établie par l'organisation syndicale.
C'est ce qu'Unifor a annoncé sur X (ex-Twitter), peu après 1 h dans la nuit de lundi à mardi. Le syndicat a précisé que les négociations allaient se poursuivre toute la nuit et que les membres doivent continuer à se tenir prêts à faire la grève.
Vers 19 h 30 lundi, la présidente nationale d'Unifor, Lana Payne, avait affirmé que le syndicat n'avait toujours pas reçu une offre adéquate en matière de pensions et de salaires, deux enjeux clés
.
Lana Payne a rappelé que la grève de Ford sera totale
, si elle a lieu. Ainsi, tous les employés de Ford au pays feront la grève. 98 % d'entre eux sont en Ontario. Ce n'est pas le scénario souhaité, mais c'est très possible
, a précisé la présidente.

La dernière grève des syndiqués de Ford en Ontario remonte à 1990, selon la présidente nationale d'Unifor, Lana Payne.
Photo : Radio-Canada / Patrick Morrell
Le syndicat a choisi de négocier d'abord avec Ford. Il représente aussi les employés des géants de l’automobile General Motors et Stellantis. Les conventions collectives de ces deux constructeurs, qui devaient initialement arriver à échéance ce soir, ont été prolongées.
Les travailleurs ont montré à maintes reprises qu'ils étaient prêts à se battre et à faire grève si nécessaire pour que leurs revendications soient satisfaites
, a insisté Lana Payne, présidente nationale d'Unifor.
À l'usine de Ford à Windsor lundi après-midi, les opinions semblaient partagées.
Tashlyn Chase, cheffe d'équipe et monteuse de moteurs depuis une trentaine d’années, avait bon espoir qu'une entente surviendra. J'espère que nous pourrons éviter une grève autant que possible, mais si aucun accord n’est conclu, nous sommes prêts à la faire.

Tashlyn Chase
Photo : GABRIEL NIKUNDANA
Elle a expliqué que les syndiqués veulent un contrat solide qui satisfasse toutes leurs demandes.
Son collègue Ivan Barcu n'était pas convaincu qu'un débrayage puisse être évité.
Nous avons besoin d’un bon contrat maintenant, alors nous verrons ce que décideront nos dirigeants syndicaux, a-t-il dit. Personne ne peut prédire quelle sera la situation, nous verrons après minuit.
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Du côté des États-Unis, la grève est déclenchée depuis vendredi et touche près de 13 000 travailleurs des 3 grands constructeurs américains. Ce conflit de travail en sol américain risque maintenant d'avoir un impact sur les travailleurs du même secteur au nord de la frontière.
Selon le syndicat national, les retraites, les salaires et les incertitudes liées à la transition vers les véhicules électriques sont parmi les priorités des négociations.
Membres d'Unifor du secteur de l'automobile en recherche d'un contrat de travail
- 5680 travailleurs chez Ford : 3400 à Oakville, 1900 à Windsor
- 5790 travailleurs chez General Motors : 3100 à Oshawa, 1100 à St. Catharines
- 8230 travailleurs chez Stellantis : 4500 à Windsor, 3200 à Brampton
- 19 690 syndiqués d'Unifor au pays
Si le conflit devait s’étendre aux usines canadiennes, des répercussions économiques pourraient se faire sentir de plusieurs façons. La suspension des activités pourrait handicaper notamment la chaîne d’approvisionnement en pièces automobiles et ultimement faire augmenter les coûts des véhicules.
Avec les informations de Gabriel Nikundana