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Unity cède et promet des modifications à sa nouvelle taxe

L’entreprise souhaite imposer à compter du 1er janvier 2024 des frais de 0,20 $ US (0,27 $ CA) par installation de jeu construit à partir de son moteur.

Une personne lance le jeu «Among Us» sur son téléphone intelligent.

Le moteur de jeu Unity a notamment été utilisé pour créer le jeu vidéo «Among Us», dont la popularité a explosé au plus creux de la pandémie de COVID-19. Le studio Innersloth, qui a lancé le titre en 2018, serait touché par les nouveaux frais que compte imposer Unity.

Photo : Unity

La nouvelle politique de paiement de Unity, qui a reçu une déferlante de critiques de la part des studios indépendants ces derniers jours, sera revue, d’après ce qu’a indiqué sur X (ex-Twitter) l’entreprise derrière l’un des principaux moteurs de jeu vidéo sur le marché.

Nous vous avons entendus. Nous nous excusons pour la confusion et l'angoisse que la politique de frais d'exécution que nous avons annoncée mardi a provoquées.

Une citation de Un porte-parole de Unity

Nous sommes à l'écoute, nous discutons avec les membres de notre équipe, notre communauté, notre clientèle et nos partenaires, et nous allons apporter des modifications à cette politique, a déclaré Unity dimanche soir.

La mise à jour, annoncée dans un billet de blogue le 12 septembre (Nouvelle fenêtre), a reçu une réaction unanimement négative de la part des studios indépendants, d’après Christopher Chancey, président de la Guilde du jeu vidéo du Québec.

Qu’est-ce qu’un moteur de jeu?

Il s’agit de boîtes à outils préconstruites qui facilitent et accélèrent la production de jeux vidéo.

Sur X, nombre de studios ont critiqué l’approche de Unity, et annoncé leur intention de changer de moteur de jeu pour la suite, ce qui pourrait engendrer d’importants retards dans le lancement de nouveaux jeux et d'autres mises à jour pour les studios.

C’est le cas d'Innersloth, à l'origine du jeu le plus populaire de la pandémie Among Us, ainsi que Massive Monster, qui signe le titre indépendant à succès Cult of the Lamb, couronné meilleur jeu indépendant aux Game Awards de 2022. Le studio a même invité les joueurs et les joueuses à télécharger le jeu avant son retrait, prévu le 1er janvier, soit la date d’entrée en vigueur de la nouvelle politique de Unity.

Dans une première version de l'annonce, les frais imposés concernaient chaque installation, que ce soit un téléchargement fait à partir d’un abonnement à la Xbox Game Pass, l’achat d’un jeu physique ou numérique, un ensemble de jeux pour la charité ou encore une réinstallation d’un jeu mobile sur un nouveau téléphone intelligent.

Rainbow Billy, un jeu vidéo non violent du studio québécois Manavoid.

Le jeu Rainbow Billy, de ManaVoid Entertainment, a été téléchargé 300 000 fois environ à partir de la Xbox Game Pass en 2021. « J'ai fait des calculs rapides, et je suis inquiet », a déclaré Christopher Chancey, directeur du studio ManaVoid Entertainment.

Photo : ICI Explora

Unity a depuis clarifié sa politique, en indiquant qu’elle ne facturera que les installations initiales, qu’elle exemptera les ensembles pour la charité et que les démonstrateurs de jeu seront aussi épargnés. De plus, ce sont les propriétaires des services d’abonnement de jeux, tels Microsoft (Xbox Game Pass), Sony (PlayStation Plus) ou encore Nintendo (Switch Online), qui devront payer la redevance plutôt que les studios.

L’entreprise a également précisé que les studios touchés sont ceux dont les revenus des 12 derniers mois sont supérieurs à au moins 200 000 $ US (271 000 $ CA) et ceux qui comptent plus de 200 000 téléchargements de jeu pour la même période. D’après l’entreprise, 90 % de sa clientèle ne serait pas touchée.

Cela n’a toutefois pas suffi à calmer les ardeurs de l’industrie vidéoludique.

Changement de ton salué

Ce changement de ton de la part de Unity, qui n’avait pas encore changé sa position initiale malgré de vives critiques, est vu d’un bon œil par l’industrie québécoise du jeu vidéo.

Ça me semble bien que Unity soit prêt à modifier sa décision.

Une citation de Christopher Chancey

Mais jusqu'ici, aucune rencontre officielle n'a pas été faite avec la Guilde, donc c'est difficile pour nous d'imaginer qu'ils ont un portrait complet des problèmes de leur nouveau modèle, réagit celui qui est aussi le cofondateur de l’Indie Asylum, un regroupement de studios indépendants à Montréal.

Christopher Chancey, qui aurait aimé un moratoire de six mois pour discuter de ces règles avec l’entreprise, suggère notamment d’augmenter plutôt les frais de licences mensuelles par siège plutôt que d’ajouter une taxe par installation de jeu. C’est l’un ou l’autre, pas les deux, avait-il insisté en entrevue avec Radio-Canada le 13 septembre.

Néanmoins, même si Unity en venait à reculer, le mal est déjà fait, selon plusieurs développeurs et développeuses pour qui la confiance est brisée. Plusieurs ont déjà annoncé se tourner vers d’autres moteurs de jeu, comme Unreal Engine d’Epic Games, à l’avenir. Les studios ne sont toutefois pas à l'abri d’un changement de formule de financement de la part de cette autre entreprise non plus.

Unity a prévu de faire le point sur la situation dans quelques jours.

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