Une série de séismes secoue les fonds marins de la Colombie-Britannique

L'épicentre du séisme le plus puissant, d'une magnitude de 5,9, est survenu à 178 kilomètres de l'île de Vancouver.
Photo : Radio-Canada / Philippe Moulier
Trois séismes sont survenus au large de l’île de Vancouver dimanche matin entre 2 h 58 et 8 h 18, à l'heure avancée du Pacifique (HAP), indique Séismes Canada. La secousse de magnitude 5,5, la plus forte de la série, a eu lieu à huit kilomètres de profondeur à environ 213 kilomètres à l’ouest de Port Hardy.
On ne craint pas de tsunami à la suite de ces trois séismes et aucun dommage n’a été signalé, ajoute Séisme Canada.
La chercheuse en écologie des mammifères marins Lyne Morissette explique qu’une secousse de cette magnitude est habituellement ressentie si on se trouve là où est l’épicentre, mais comme son emplacement est sous l'océan, loin de la terre, la probabilité est faible que la moindre vibration ait été ressentie.
On a un beau système de capteurs capable de ressentir ou de comptabiliser ce genre de secousses au large
, précise-t-elle.

Le lieu approximatif de l'épicentre du séisme.
Photo : Séismes Canada
La série de secousses en Colombie-Britannique survient plus d’une semaine après le séisme catastrophique au Maroc qui a fait des milliers de morts. Y a-t-il un lien à établir sur les activités de la croûte terrestre ici comme ailleurs?
Pour l’instant, ça semble tenir du domaine du hasard. Il est très difficile de faire des corrélations, à la différence des autres grands enjeux environnementaux. C’est le cas si on parle des ouragans qui ont un lien avec les changements climatiques, mais ce qui se passe sur la croûte terrestre relève du domaine de l’aléatoire jusqu’à présent, ce n’est pas corrélé
, répond la chercheuse.
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Un système pour détecter les séismes à l’avance
Lyne Morissette revient tout juste d’une mission à Victoria où une équipe de scientifiques de l’Université de Victoria a mis au point une technologie qui permet la détection sous-marine précoce des tremblements de terre. Le projet avait été annoncé en janvier dernier par le gouvernement provincial.
Ocean Networks Canada utilise un arsenal de 105 instruments pour détecter les secousses entre 30 secondes et 4 minutes avant qu’elles ne surviennent.
Ça peut sembler peu, mais ça peut faire une différence majeure dans le nombre de morts, le nombre de blessés et les pertes matérielles
, avance Lyne Morissette. Ça peut par exemple déclencher le ralentissement des trains et arrêter la circulation sur les ponts, dans les tunnels, interrompre les atterrissages dans le trafic aérien.
Ce système utilise des capteurs situés plusieurs centaines de mètres de profondeur sous l’eau, sur la zone de subduction, où les plaques tectoniques entrent en collision et provoquent de fréquents séismes.
Pourquoi là-bas? Car quand on est en Colombie-Britannique, on est près de la ceinture de feu du Pacifique : c’est une région sismique qui est très active. Il y a des milliers de tremblements de terre, la plupart d’entre eux sont très petits
, précise-t-elle. En Colombie-Britannique seulement, on compte plus de 3000 séismes chaque année.

Un panneau de signalisation en cas de tsunami à Tofino, sur l’île de Vancouver.
Photo : Radio-Canada / Geneviève Lasalle
Elle ajoute que cette technologie permet de mieux se préparer au fameux Big One
, le séisme dévastateur attendu sur la côte ouest du continent depuis plusieurs années.
Lyne Morissette avance que les secousses de dimanche matin ne permettent pas de faire de prévisions pour ce grand tremblement de terre attendu. Ce ne sont pas des modèles linéaires. Ce n’est pas parce qu’on a une secousse aujourd’hui qu’on va en avoir une autre la semaine prochaine
, souligne-t-elle.