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L’Est-du-Québec est bon dernier quant à l’accès aux soins buccodentaires préventifs

Une hygiéniste dentaire fait l'évaluation de la dentition d'une patiente.

L'accès aux soins buccodentaires préventifs est une question de santé publique, plaide l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec. (Photo d'archives)

Photo : iStock / Antonio Guillem

Par rapport à la moyenne canadienne, il manquerait près de 1300 hygiénistes dentaires dans la province pour répondre aux besoins de la population, selon l’Ordre des hygiénistes dentaires du Québec. Alors que cette pénurie sévit partout au Québec, c’est toutefois au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine que l’on trouve le moins d’hygiénistes dentaires par habitant.

Pour la région, on évalue facilement [le besoin] à une trentaine d'hygiénistes dentaires à temps complet juste pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. […] La demande en soins, on le voit, elle est vraiment là, explique Jean-François Lortie, président de l’Ordre des hygiénistes dentaires du Québec (ODHQ).

Le rôle de l'hygiéniste dentaire, c'est de mettre en place un plan de soins buccodentaires dans le but de prévenir, de rétablir et de maintenir la santé buccodentaire, affirme-t-il en soulignant l'importance de cette démarche.

L’ODHQ est d'avis que des programmes de techniques d’hygiène dentaire offerts en région, comme celui du Cégep de Matane, qui accueille sa première cohorte cet automne, est une solution prometteuse pour pallier la pénurie.

Jean-François Lortie devant l'entrée principale du Cégep de Matane.

«Le rôle de l'hygiéniste dentaire, c'est de mettre en place un plan de soins buccodentaires dans le but de prévenir, de rétablir et de maintenir la santé buccodentaire», affirme le président de l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec, Jean-François Lortie.

Photo : Radio-Canada / Véronique Duval

Matane a été fermé au premier tour, comme Québec et Montréal. Donc, on voit qu’il y a une demande et qu’il y avait vraiment de futurs candidats, des étudiants qui attendaient juste que le programme ouvre, note le président de l’Ordre, Jean-François Lortie. Il ajoute que les huit candidats de cette première cohorte proviennent de l'Est-du-Québec et prévoient de travailler dans la région.

Selon l’Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ), le ministère de l’Enseignement supérieur pourrait rapidement mettre en œuvre des mesures peu coûteuses afin de favoriser une meilleure redistribution des professionnels.

Carl Tremblay.

«La santé de la bouche fait partie de la santé globale de l'individu. On voit de plus en plus de liens au niveau, par exemple, des maladies parodontales, les maladies des gencives, qui ont un lien avec la maladie d’Alzheimer», fait remarquer le président de l'Association des chirurgiens dentistes du Québec, Carl Tremblay.

Photo : Gracieuseté : Association des chirurgiens dentistes du Québec

Il faudrait aussi donner aux finissants et aux finissantes en médecine dentaire et en hygiène dentaire des incitatifs pour aller pratiquer en région, est d'avis le président de l'ACDQ, Carl Tremblay. Il ajoute que cela pourrait prendre la forme de congés de prêts étudiants, de bourses d’études spéciales ou d’une bonification des honoraires de la RAMQ, une pratique adoptée pour les médecins.

Une pratique qui se développe

Annie Dionne a ouvert la première clinique d’hygiène dentaire indépendante à Matane il y a un an.

Ça va super bien, les patients sont super contents d’avoir enfin un service de soins dentaires préventifs à Matane, soutient l’hygiéniste dentaire.

Cette ouverture a été rendue possible à la suite de l'adoption de la loi sur l'autonomie des hygiénistes dentaires, en 2020.

Annie Dionne.

Annie Dionne a ouvert la première clinique d’hygiène dentaire indépendante dans l’Est-du-Québec en 2022 à la suite de l'adoption de la loi 29 sur l'autonomie des hygiénistes dentaires en 2020.

Photo : Gracieuseté : Annie Dionne

Pour l’Est-du-Québec, il s’agit d’une des solutions afin d’améliorer l’accessibilité en santé buccodentaire, selon elle.

Ouvrir un cabinet comme ça, ça permet à des gens qui n’ont pas la chance d’avoir de dossier dans une clinique dentaire traditionnelle d’avoir des soins et d’être référés au professionnel buccodentaire dont ils ont besoin.

Une citation de Annie Dionne, hygiéniste dentaire indépendante

Deux autres cliniques d’hygiène dentaire ont vu le jour à Rimouski et à Causapscal. L’hygiéniste dentaire en pratique indépendante a pu redonner un service de base dans une ville qui avait perdu ce type de service, explique Mme Dionne.

Elle indique que les hygiénistes font plus qu’un simple nettoyage : ils sont maintenant habilités à offrir toute une gamme de soins préventifs.

Selon le président de l’OHDQ, Jean-François Lortie, il faut remettre la bouche en perspective dans le corps humain. On sait maintenant qu’une mauvaise santé systémique va amener des problèmes au niveau de la bouche et qu’une bouche non entretenue va amener des problèmes au niveau systémique, souligne-t-il.

L’Association des chirurgiens dentistes du Québec indique qu’une mauvaise hygiène buccodentaire est liée au développement de maladies comme le diabète et la maladie d’Alzheimer.

Tous s'entendent pour dire que l'accès aux soins buccodentaires préventifs est une question de santé publique.

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