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Malgré l’illégalité, rapporter au N.-B. de l’alcool du Québec reste une pratique courante

Prix d'une caisse de bière au Québec.

Les prix alléchants sur la bière et les produits alcoolisés au Québec attirent toujours de nombreux amateurs du Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

Radio-Canada

Cinq ans après le revers de Gérard Comeau, qui a contesté devant la Cour suprême du Canada sa condamnation pour avoir acheté de l'alcool au Québec, des Néo-Brunswickois se rendent toujours dans la Belle Province afin de profiter de rabais alléchants.

Depuis 2018, selon les données de la province, il y a eu sept arrestations avec des saisies totalisant 24 000 bouteilles.

Récemment, 1920 bouteilles de bière et 13 000 cigarettes de contrebande ont été saisies dans la région de Campbellton, au Nouveau-Brunswick, lors de trois incidents distincts. Trois hommes ont été arrêtés et le ministère de la Justice et de la Sécurité a indiqué dans un communiqué que des accusations seraient portées contre eux.

L'article 134 de la Loi sur la réglementation des alcools du Nouveau-Brunswick limite la quantité d'alcool que les consommateurs peuvent apporter dans la province à un litre de vin ou de spiritueux et à 12 chopines ou 6,8 litres de bière, l'équivalent de 18 cannettes ou petites bouteilles de bière.

Une pratique toujours courante

Beaucoup de gens traversent toujours le pont J.C. Van Horne de Campbellton afin de profiter de rabais importants sur le prix de la bière, du vin et des spiritueux à Pointe-à-la-Croix, au Québec.

La caisse de 24 bières coûte jusqu'à 12 $ de moins au Québec qu'au Nouveau-Brunswick.

La caisse de 24 bières coûte jusqu'à 12 $ de moins au Québec qu'au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

En 2012, Gérard Comeau a été arrêté en possession de 340 bouteilles de bière et de trois bouteilles de spiritueux achetées au Québec.

L'homme de Tracadie a voulu défendre le droit de transporter de l’alcool entre les provinces. Il a porté l'affaire jusque devant la Cour suprême pour contester la loi provinciale qui interdit de détenir une trop grande quantité d’alcool provenant de l’extérieur de la province. Il a perdu sa cause en 2018.

Aujourd'hui, son avocat, Mikaël Bernard, constate que le trafic interprovincial pour l’achat d’alcool demeure important. Une pratique qui ne l’étonne pas, même si elle demeure illégale.

Me Mikael Bernard.

Me Mikaël Bernard a défendu la cause de Gérard Comeau, qui a tenté d'importer une quantité importante de produits alcoolisés du Québec.

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

Ces arrestations font peu de bruit parce qu’on ne veut pas de nouvelles tensions médiatiques comme ç’a été le cas avec l’affaire Comeau. Mais c’est toujours une pratique courante, surtout dans le nord de la province.

Une citation de Me Mikaël Bernard

Selon l'avocat, des citoyens d'ailleurs dans la province profitent eux aussi de l'alcool bon marché du Québec lorsqu'ils se rendent dans des communautés néo-brunswickoises frontalières.

Le pont J.C. Van Horne.

Le pont J.C. Van Horne relie Campbellton, au Nouveau-Brunswick, à Pointe-à-la-Croix, au Québec.

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

Les gens ne se déplacent pas sur des centaines de kilomètres uniquement pour quelques produits alcoolisés à bas prix, poursuit-il.

Et bien qu'il s'agisse d'une pratique courante, difficile de défendre quelqu’un qui se fait arrêter avec près de 2000 bouteilles achetées au Québec alors que la limite est fixée à 12 chopines, concède l’avocat.

La Cour suprême du Canada l’a dit : c’est illégal, il n’y a pas d’ambiguïté.

Une citation de Me Mikaël Bernard

Pressions politiques

Si plusieurs citoyens sont en désaccord avec la loi, la meilleure manière de la faire changer, c'est de faire pression sur les élus.

Le seul recours des gens du Nouveau-Brunswick est d'approcher les politiciens et de demander un changement à la loi provinciale. Mais ce sera difficile, étant donné le monopole d’Alcool NB. La province voudra protéger la loi et financièrement, cela a du sens, parce que ça représente beaucoup d’argent, analyse Me Bernard.

De nombreuses caisses de bière empilées les unes au-dessus des autres.

1920 bouteilles de bière ont été saisies récemment par des agents de la province du Nouveau-Brunswick.

Photo : Gracieuseté : Gouvernement du Nouveau-Brunswick

Il reconnaît que les gens sont à la recherche d’économie en ces temps plus difficiles. Le fait de payer une caisse de 24 bières jusqu’à 12 $ moins cher au Québec peut être alléchant. Il compare la situation au prix de l’essence, où un rabais de 10 cents le litre peut engendrer des files d'automobilistes aux stations-service.

C’est normal de vouloir faire des économies. Les gens ont moins de sous. En théorie, épargner de l’argent en achetant de grandes quantités d’alcool ne devrait pas être puni, mais il existe une loi provinciale qui dit que ce n’est pas légal. Il faut s’y conformer et notre [seule] façon de protester est d’envoyer un message à nos élus, indique l'avocat.

Avec les informations de Serge Bouchard

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