L’escouade antidrogue de la Première Nation Blood efficace contre le trafic de drogues

Manasse Gabor fait partie de l'escouade antidrogue de la Tribu des Blood.
Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh
La Première Nation Blood, une communauté autochtone à 200 kilomètres au sud de Calgary, a mis sur pied une équipe de police spéciale en avril pour mettre fin au trafic de drogue. Cette lutte semble porter ses fruits.
D'après Manasse Gabor, l’un des trois policiers de l’escouade antidrogue, les résultats sont visibles : Nous sommes passés d’environ 26 surdoses par mois à 5 ou 6 après plusieurs arrestations d’envergure.
Il ajoute que le fentanyl est maintenant beaucoup moins présent, mais que la vigilance est de mise. Si on ferme les yeux pendant 5 minutes, [les trafiquants de drogue] vont recommencer
, explique-t-il.
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Plusieurs maisons barricadées dans la Première Nation Blood témoignent du combat acharné mené à l’encontre des trafiquants. Un bungalow de la communauté de Stand Off était l’une des maisons visées par l’escouade antidrogue.
Ici, il y avait beaucoup d’enfants et nous avons été informés qu’il y avait du fentanyl. Avec le fentanyl, même la poussière du produit peut être nocive pour la santé
, souligne Manasse Gabor.
C’est déchirant. C’est une chose de commettre un crime, mais c'en est une autre d’impliquer des enfants et de les utiliser comme couverture ou comme bouclier.
Manasse Gabor soutient que les trafiquants prennent parfois possession de maisons abandonnées, mais profitent aussi des personnes vulnérables : Ils leur fournissent de l’argent et des drogues pour avoir un endroit où vendre.
Il déplore le fait que les trafiquants n’ont aucun souci pour la vie humaine. L’argent parle
, dit-il. S’ils peuvent gagner de l’argent et que les gens sont prêts à payer, ils prendront jusqu’à vos derniers 20 $.

Manasse Gabor se tient devant un ancien lieu de vente de drogue à Stand Off, en Alberta.
Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh
Après les arrestations, les autres personnes vivant dans les maisons reçoivent des avis d’expulsion. Les maisons sont ensuite réaménagées ou rénovées.
Une mesure draconienne
Malgré des mesures telles que la déclaration de l’état d’urgence et la mise au ban des trafiquants de drogue, le problème semblait s’aggraver.
Le chef des Blood, Roy Fox, souligne que les temps difficiles ont nécessité des mesures désespérées, notamment l’investissement de 1,5 million de dollars des fonds de la Première Nation pour lutter contre le problème.
Nous ne pourrons probablement jamais nous en débarrasser complètement, mais nous voulons réduire ces chiffres.
Un trop grand nombre de nos membres sont morts, soutient-il. Un trop grand nombre de nos membres sont dépendants de ces mauvaises drogues et nous voulons trouver un moyen d'empêcher ces drogues illicites et nocives de se rendre dans la communauté.
Roy Fox précise que, jusqu’à maintenant, six maisons ont été rénovées, mais que huit autres sont irrécupérables et doivent être reconstruites.
Avec les informations de La Presse canadienne