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Justin Trudeau en opération séduction dans le Sud-Est asiatique

Justin Trudeau et son fils Xavier en haut d'un escalier pour monter dans un avion.

Justin Trudeau participera au premier sommet ANASE-Canada.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Le Canada mise sur l’Asie du Sud-Est en pleine expansion afin de diversifier ses débouchés économiques et de faire contrepoids à la Chine dans la région.

Le Canada ne veut pas mettre tous ses œufs économiques dans le même panier, affirme un conseiller du premier ministre au bout du fil. Et l’Asie du Sud-Est fait partie de la solution, selon lui.

La visite du premier ministre canadien à Jakarta, en Indonésie, vise à cultiver des relations naissantes entre le Canada et un groupe de 10 pays du Sud-Est asiatique, l’ANASE, dont le poids démographique et l’influence économique sont en pleine croissance.

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) regroupe 10 pays : l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Myanmar, Brunei, le Cambodge, le Laos et le Vietnam.

Justin Trudeau participera au premier sommet ANASE-Canada. Il se prépare également à ratifier un accord de partenariat stratégique avec le groupe, dans le but, ultimement, de conclure un accord de libre-échange.

Deux politiciens côte à côte, souriants.

Justin Trudeau a participé en novembre 2022 au sommet de l’ANASE à titre d’observateur.

Photo : Getty Images / AFP / NHAC NGUYEN

C’est une région riche en potentiel et en occasions, souligne une conseillère de Justin Trudeau.

L’ANASE représente le troisième bassin de population du monde, après l’Inde et la Chine, avec 660 millions d’habitants. C’est le quatrième partenaire commercial du Canada, avec des échanges de 40 milliards de dollars par année en 2022.

Un accord de libre-échange avec l’ANASE pourrait générer des retombées de 7,8 milliards de dollars pour les pays signataires, selon le cabinet d’avocats McMillan, notamment dans des secteurs d’exportation concurrentiels, dont l’agriculture (bœuf, porc, canola et céréales), le secteur manufacturier (automobile et aérospatiale) et les services (affaires, communications et services informatiques).

Commerce et influence

Le Canada vise notamment Singapour, où Justin Trudeau se rendra jeudi.

C’est un incontournable, estime Julien Vercueil, professeur d'économie et vice-président de l'Institut national des langues et civilisations orientales.

Singapour, c’est à la fois un hub logistique, un hub financier, un hub de services qui permet de connecter toute la région avec le reste du monde, en particulier le monde occidental.

Une citation de Julien Vercueil, professeur d'économie et vice-président de l'Institut national des langues et civilisations orientales

La région indo-pacifique est cruciale pour le Canada, alors que le gouvernement Trudeau souhaite diminuer sa dépendance économique face à la Chine et contrer l’influence géopolitique de Pékin dans cette région du monde.

Les pays de l’ANASEcherchent une sécurité énergétique en s’éloignant de la Chine et en laissant tomber le charbon. Ils recherchent également une sécurité alimentaire avec un partenaire fiable et stable, assure ce conseiller du premier ministre.

Pour ces pays, c'est une solution de rechange à la Chine, qui ne respecte pas toujours les règles, ajoute Serge Granger, professeur en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke.

C'est un peu se faire la guerre, non pas par les canons, mais par l'influence économique ou l'intégration économique. Ça vise surtout à fortifier des liens avec certains pays et, dans certains cas, à les éloigner d'autres.

Une citation de Serge Granger, professeur à l’Université de Sherbrooke

Cependant, le Canada doit rester prudent quant à une coopération économique accrue avec les pays de l’ANASE.

Plusieurs pays demeurent des régimes autocratiques. Certains sont aux prises avec des problèmes de violation des droits de la personne : Brunei punit l’homosexualité; le Cambodge limite la liberté de presse; et le Laos emprisonne des défenseurs des droits de la personne. Au Myanmar, la junte militaire est au pouvoir et se livre à des exactions contre les Rohingyas, une minorité musulmane.

Divergences sur l’Ukraine au sein du G20

Justin Trudeau terminera son périple sur le continent asiatique à New Delhi, en Inde, pour le sommet du G20, où il sera notamment question de la guerre en Ukraine.

Les pays occidentaux, dont le Canada, souhaitaient la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais l’hôte du sommet, le premier ministre indien Narendra Modi, a refusé de l’inviter.

Luiz Inacio Lula da Silva, Xi Jinping, Cyril Ramaphosa, Narendra Modi et Sergei Lavrov se serrent la main sur scène lors du sommet du BRICS.

L’Inde est l’un des cinq pays membres du BRICS, le regroupement des plus grandes économies émergentes, dont la Russie fait aussi partie.

Photo : Associated Press / Gianluigi Guercia

Une dissidence dont le bureau du premier ministre Trudeau essaie de minimiser la portée.

Le G20 est un groupe diversifié de pays qui ont des intérêts nationaux et régionaux parfois divergents, indique un conseiller du premier ministre. Nous allons continuer d’inviter le président Zelensky à ces sommets internationaux, mais c’est toujours le pays hôte qui a le dernier mot.

L’Inde entretient une position ambivalente vis-à-vis de la guerre en Ukraine, comme certains pays du G20. Elle n’a pas dénoncé l’invasion de la Russie et continue de faire du commerce avec Moscou.

Avec la collaboration de Marie Chabot-Johnson

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