Rafaelle Carrier rafle tout sur son passage, peu importe le vélo

Rafaelle Carrier est membre du programme sport-études cyclisme de l'école Cardinal-Roy.
Photo : Radio-Canada
Elle est championne canadienne junior de vélo de gravelle et elle a tout remporté aux récents championnats provinciaux de cyclisme sur route. Impressionnant, vous dites? Attendez de connaître le palmarès de Rafaelle Carrier dans sa discipline préférée, le vélo de montagne.
Quadruple médaillée d’or des Jeux du Québec, début juillet, elle a enchaîné avec trois victoires aux championnats canadiens de vélo de montagne, dont les deux titres individuels chez les moins de 17 ans.
Ça a été un été très chargé. Quasiment toutes les fins de semaine, on était parti à travers le Canada
, lance tout sourire la prodige de Lac-Beauport à l’aube de la rentrée scolaire.

Rafaelle Carrier dans les couleurs de la Capitale-Nationale aux Jeux du Québec.
Photo : Gracieuseté
École secondaire oblige, elle devra ralentir le rythme de compétition d'ici au printemps prochain. Mais ralentir, vous l’aurez compris, n’est pas dans l’ADN de Rafaelle Carrier.
L’avantage du terrain
Depuis quelques saisons, l’athlète de 16 ans a dû s’habituer à rouler seule en tête sur les sentiers un peu partout au pays. Des adversaires prennent le départ des courses à ses côtés, mais dans son groupe d’âge, pratiquement personne n’arrive à la suivre.
C’est souvent dans les montées ou les descentes très techniques où je réussis à semer mes rivales. À Lac-Beauport, je peux rouler tous les jours dans de beaux sentiers techniques, donc quand j’arrive sur les parcours, je suis très à l’aise
, décrit l’adolescente pour expliquer ses succès.
On vit dans le paradis du vélo de montagne. C’est une des plus belles places pour ça sur la planète
, ajoute à ses côtés son père Philippe. Lui-même est un avide cycliste converti au vélo de montagne au tournant de la trentaine. Il préside aujourd’hui le conseil d’administration de la Société des Sentiers du Moulin en plus d'entraîner Rafaelle et son petit frère.
Une histoire de famille
J’étais dans le ventre de ma mère et mes parents étaient au Tour de France comme spectateurs. Ils ont toujours fait du vélo et ils nous ont transmis leur passion. Je me suis inscrite dans le club de Lac-Beauport très jeune
, relate Rafaelle Carrier.

Rafaelle Carrier est entraînée par son père Philippe.
Photo : Radio-Canada
Cette passion familiale pour le vélo, le paternel s’est toutefois assuré de l’ancrer dans le plaisir. D’où l’idée de rouler dans les sentiers montagneux, mais aussi sur la route et sur les parcours de cyclocross. On ne met pas tant de restrictions au niveau des courses. Raphaëlle fait ce dont elle a envie. C’est plaisant, on est en famille et on profite des voyages
, explique Philippe Carrier.
Sa fille adore s’entraîner et souffrir sur le vélo
, mais pas question de brûler d’étape ou de se mettre trop de pression. Le vélo, c’est un sport à développement tardif. Il reste encore plusieurs années alors il faut garder ça agréable.
Perdre pour mieux gagner
Reste que le nom de Rafaelle Carrier est maintenant bien connu des dirigeants de Cyclisme Canada. À une Coupe Canada cet été, la jeune sensation québécoise a réussi à chauffer les meilleurs juniors au pays, tous âgés de 18 ans. Elle s’est glissée sur le podium derrière les sœurs Isabella et Ava Holmgren, devançant la Britanno-Colombienne Marin Lowe.
Quelques semaines plus tard, Isabella Holmgren et Marin Lowe prenaient les deux premiers rangs des Championnats du monde junior.

Rafaelle Carrier sur le podium de la Coupe Canada derrière les sœurs Ava et Isabella Holmgren.
Photo : Gracieuseté
Ravie de savoir que les meilleurs espoirs de sa discipline sont canadiennes, Rafaelle Carrier se réjouit déjà à l’idée de les affronter à nouveau sur la scène nationale. Elle a hâte, en un sens, de ne plus gagner.
Quand tu es en avant, tu ne vas pas dans la zone rouge. Quand tu as des filles devant toi, là tu pousses pour aller les chercher. Ça change tout. J’ai hâte d’avoir des gens devant et de devoir souffrir pour les rattraper
, lance celle qui fera le saut chez les juniors la saison prochaine.
Continuera-t-elle aussi à faire des compétitions sur route et sur la gravelle? La porte n’est certainement pas fermée. Tant que je suis sur mon vélo, moi j’ai du fun
, lance la principale intéressée.
Avec les informations de Jean-Philippe Martin