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Les microplastiques maintenant « omniprésents » dans les Grands Lacs, selon une étude

Un scientifique examine un poisson en laboratoire.

Des chercheurs trouvent parfois des microfibres de plastique dans des poissons des Grands Lacs. (Photo d'archives)

Photo : Lisa Erdle

Les microplastiques sont dorénavant « omniprésents » dans les Grands Lacs, selon les conclusions de nouvelles études de l’Université de Toronto publiées dans la revue scientifique Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences.

Deux étudiantes au doctorat, Hailey McIlwraith et Eden Hataley, ont analysé les données de la dernière décennie avec l’appui de la professeure adjointe et écologiste Chelsea Rochman, qui étudie depuis longtemps les effets du plastique sur les cours d’eau.

Elles ont aussi collaboré avec le centre de recherche de la Région des lacs expérimentaux, dans le Nord-Ouest de l'Ontario.

D’après leurs résultats, presque 90 % des échantillons d’eau puisés dans les lacs durant cette période dépassent les niveaux sécuritaires de plastique pour la faune aquatique.

Il est clair que les microplastiques sont un problème pour le Canada et les États-Unis, constate Mme Hataley par communiqué. Selon elle, la gestion des Grands Lacs devrait refléter la gravité de la situation.

Les études ont été publiées dans le cadre d'un projet créé à la demande d’Environnement et Changement climatique Canada portant sur le niveau de contamination des Grands Lacs et les risques que représente le plastique pour les animaux.

La faune à risque

Les chercheurs ont utilisé une échelle établie par des chercheurs de Californie pour évaluer le risque que pose la quantité de microplastiques dans un cours d’eau pour la faune.

Plus de 20 % des échantillons d’eau atteignent le plus haut niveau de risque, explique Mme Hataley.

Cette quantité de plastique peut s’avérer nocive pour les animaux, qui peuvent en ingérer en pensant que c’est de la nourriture. Parfois, ces microplastiques sont ensuite transférés de l’estomac à d'autres parties de l’organisme.

Une femme tient une poubelle flottante dans sa main.

Pour un autre projet, la professeure adjointe à l'Université de Toronto Chelsea Rochman et son équipe ont analysé les déchets plastiques trouvés dans le port de Toronto. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Inayat Singh

Un faible risque pour la santé de la faune veut dire que seul un petit pourcentage de la faune (5 %) sera touché. L’animal ne va pas mourir, mais il subira des dommages tissulaires, ajoute Chelsea Rochman. À ce niveau, on demanderait au gouvernement de surveiller le cours d’eau.

Si le risque est jugé élevé, cela veut dire qu’il faut immédiatement agir puisque l’exposition peut mener à la mort d’un animal et affaiblir sa capacité de reproduction. Dans ces circonstances, plus de 10 % de la faune pourrait en subir les conséquences.

Quant aux risques pour les humains, quelques études, dont une de l’Université du Minnesota sur la bière brassée avec de l’eau des Grands Lacs, démontrent que les gens sont aussi exposés aux microplastiques, mais il reste à déterminer l’impact, indique Mme Hataley.

Les gouvernements appelés à agir

Mme Hataley explique que le Canada et les États-Unis pourraient agir rapidement, notamment en modifiant l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, pour faire en sorte que les plastiques soient considérés comme produit chimique d’intérêt.

Cela permettrait d’accélérer les choses. Nous pourrions commencer à surveiller les cours d’eau ensemble et à compiler toutes les actions entreprises afin d’identifier les failles dans notre réponse, dit-elle.

À l’échelle mondiale, tous les modèles indiquent que si nous maintenons le statu quo, la quantité de plastique que nous trouverons dans l’environnement va augmenter annuellement.

Une citation de Eden Hataley, coautrice des études

Cette collaboration entre pays serait critique au bon fonctionnement de la gestion des Grands Lacs, puisqu’elle permettrait d’harmoniser les méthodes de surveillance.

Je crois qu’il est important d’établir une stratégie de surveillance et de s’en servir pour empêcher les plastiques de se retrouver dans les lacs et même nettoyer les lacs , estime Mme Rochman.

Elle espère aussi que des mesures soient prises par les industries et les municipalités.

Il faut mettre des filtres sur nos électroménagers pour empêcher les fibres de nos vêtements de se retrouver dans l’eau, dit-elle. Il faut aussi trouver un moyen de capturer les résidus qui se déversent dans les systèmes d’eau pluviale.

D’après Mme Rochman, une autre étude, qui viserait à mieux comprendre l'interaction entre le plastique et les cours d’eau douce, pourrait aider à mettre au point de meilleures stratégies de gestion pour les Grands Lacs.

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