Rentrée collégiale sur fond de pénurie de main-d’œuvre à Québec

C’est jour de rentrée pour des centaines de cégépiens de Québec. Si une nouvelle année scolaire débute, les établissements collégiaux font face aux mêmes problèmes, notamment une pénurie d’employés qui ne cesse de croître.

Au Québec, 5000 postes sont vacants dans le réseau scolaire. Dans les établissements d’enseignement supérieur comme les cégeps et les universités, parfois plus du tiers des emplois restent à pourvoir, indique la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES).

On est bel et bien face à une pénurie de main-d'œuvre pour toutes les catégories d'emplois, incluant le personnel de soutien, explique Valérie Fontaine, présidente de la FPSES.

Il y a plus de postes cette année qui sont non pourvus que l'année dernière, poursuit-elle.

Une telle pénurie pourrait entraîner des bris de service dans certains collèges, craint la présidente.

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Vendredi matin, le Cégep Garneau ouvrait ses portes aux étudiants. Si la pénurie d’enseignants ne se fait pas vraiment sentir, il y a d'autres corps de métiers qui sont dépourvus de personnel.

Les enjeux, les défis sont plutôt au niveau des agents de bureau administratifs, donc du personnel de soutien administratif, remarque Hélène Aubin, directrice des communications et des relations publiques du Cégep Garneau.

Dans le contexte, d’anciens employés à la retraite acceptent de venir donner un coup de main quelques jours, mentionne Hélène Aubin.

Une situation semblable frappe le Cégep Limoilou. Il y a une dizaine d’années, il était difficile d’avoir un poste dans un cégep comme le nôtre, mais la situation est tout autre actuellement. Nous offrons des occasions d’emplois, notamment du côté du personnel administratif, de l’entretien et de la sécurité ainsi que des techniciens informatiques, a indiqué la conseillère en communication de l'établissement, Josyka Levesque.

Au Cégep de Lévis, une douzaine de postes de techniciens ou encore d'agents de soutien administratif sont à pourvoir. La concurrence avec le secteur privé peut rendre difficile le recrutement du personnel-cadre, reconnaît l'établissement.

Le privé plus attrayant?

Départs à la retraite, surcharge de travail, conditions salariales plus attrayantes dans le secteur privé : les raisons de la pénurie n’ont pas changé en ce début de rentrée.

Les conditions de travail se détériorent. On a un retard salarial dans le secteur public, on ne peut pas le nier. Donc, les emplois sont moins attrayants, se désole Valérie Fontaine.

Comme au Cégep Garneau, les techniciens en informatique sont monnaie rare dans la province. Encore une fois, nombreux sont ceux qui optent pour le secteur privé, plus attrayant, estime la présidente de la FPSES.

On a beaucoup de techniciens en informatique qui partent pour aller au privé parce que les salaires sont plus gros, convient-elle.

Au cœur de négociations avec le gouvernement Legault pour le renouvellement de sa convention collective, échue depuis le 31 mars, la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur critique les offres soumises par Québec.

On ne s'explique pas pourquoi un gouvernement qui dit qu'il a l'éducation à cœur et qu'il veut être un employeur attrayant ne nous offre que des reculs dans les conditions de travail, veut mettre la hache dans le régime de retraite, ne veut pas bonifier nos vacances et veut précariser nos employés de soutien, s’indigne Mme Fontaine.

Dans la grande région de Québec, le Cégep de Sainte-Foy et le Cégep Limoilou font leur rentrée le 21 août alors que le Cégep de Lévis accueille ses premiers étudiants le lendemain.

Avec les informations de Louis-Philippe Arsenault