Un accès plus rapide aux soins en santé mentale dans l’est de Montréal

La liste d'attente pour une première consultation en santé mentale au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal est passée de 2220 à 450 noms.
Photo : getty images/istockphoto / Valerii Apetroaiei
Bonne nouvelle pour les personnes qui cherchent à accéder aux soins en santé mentale dans l’est de la métropole : le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a considérablement réduit le délai d'attente pour la première consultation. Il est passé d’une moyenne de 562 jours en 2020 à 20 jours environ aujourd’hui, et cela peut être plus rapide encore pour les dossiers les plus urgents.
Durant cette même période, le nombre de personnes sur la liste d'attente est passé de 2220 à 450.
Cette diminution spectaculaire résulte d’une combinaison de stratégies, dont la plus significative est la création de la brigade ELAN, un groupe d’intervention chargé de traiter rapidement les demandes.
Un système de vigie
Dès la demande, une agente administrative donne un rendez-vous avec un travailleur social pour procéder à une évaluation. On peut ainsi identifier plus rapidement les personnes qui ont besoin de soins plus critiques et faire les interventions qui s’imposent
, détaille Bruno St-Germain, un travailleur social du secteur du CSSS Lucille-Teasdale qui a intégré la brigade ELAN.
France Robert, de la Direction des programmes en santé mentale au CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, précise que dans 30 à 35 % des cas, il est possible de réagir par l'entremise du guichet d’accès avec des interventions brèves, des outils dirigés en ligne et des techniques d’éducation psychologique
.
Pour la deuxième ligne, une grande majorité des cas est prise en charge par des travailleurs sociaux, et les psychologues interviennent pour les problèmes de plus grande intensité
, explique Mme Robert. Dans ces situations, un délai d’attente supplémentaire de 30 à 45 jours s’ajoute à l'attente initiale de 20 jours.
Si j’oriente une personne vers le suivi psychosocial, elle reste dans ma charge de cas
, précise cependant Bruno St-Germain. Si la situation de la personne change, en mieux ou en moins bien, elle peut m’appeler. Si elle va mieux, je la retire de la liste d’attente. Si ça se détériore, je procède à une réévaluation de ses besoins et je change l’orientation proposée. C'est un système de vigie.
Un rôle plus important pour les travailleurs sociaux
Ce système donne un rôle plus important aux travailleurs sociaux, une tendance qui prend de l'ampleur depuis la pandémie de COVID-19. Effectivement, je pense qu’on est davantage en mesure aujourd’hui d’utiliser le travailleur social avec toutes ses capacités
, confirme France Robert.
Nos travailleurs sociaux font un travail extraordinaire, ils peuvent répondre à une grande majorité d’usagers. On envisage le psychologue quand les besoins sont plus grands, la problématique plus particulière, ou quand le fonctionnement de la personne est plus atteint.
Ce nouveau type d'organisation mise aussi sur une collaboration accrue avec les organismes communautaires. Une personne va, par exemple, avoir 10 séances d’une heure avec un travailleur social. Si elle va bien, on peut l'orienter vers des rencontres de groupe ou du soutien auprès d’un organisme communautaire.
Même si les délais d'attente sont à présent résorbés, la brigade ELAN, qui devait fonctionner de manière temporaire, est toujours en place pour venir en aide aux intervenants du guichet dit régulier
, si le volume de demandes vient à augmenter.
Il s'agit d'un atout pour un territoire comme l’est de Montréal, où le nombre de personnes défavorisées est important, ce qui engendre des demandes plus nombreuses.
Avec des informations de René Saint-Louis