Deux syndicats demandent la révision d’un rapport sur la culture malsaine à UPEI

Le rapport témoignant de la culture de travail malsaine à UPEI résulte de l'enquête ouverte en 2022. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur
Le Syndicat de la fonction publique et l’Association des professeurs de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, qui représentent des employés de cet établissement, demandent une révision d’un rapport externe qui témoigne de la culture de travail malsaine au sein de l’université.
Cette demande survient alors que l'université vient de libérer deux femmes de leurs accords de non-divulgation.
Ces femmes avaient déposé des plaintes pour harcèlement sexuel contre l'ancien recteur de l'université, Alaa Abd-El-Aziz.
À l'époque, des ententes avaient été conclues hors cour entre l'université et les victimes alléguées. Ces accords les ont forcées à garder le silence pendant une décennie, y compris pendant que la firme d'avocat Rubin Thomlinson menait son enquête sur la culture de travail au sein de l'institution.

Pour la présidente du Syndicat de la fonction publique de l’île, Ashley Clark, la révision du texte original du rapport de la firme d’avocat permettrait d'avoir une plus grande transparence dans le traitement des cas de harcèlement et d'intimidation à UPEI. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond
Les auteurs du rapport ont déclaré qu'ils n'avaient pas été en mesure d'obtenir un portrait clair de certaines allégations, en partie en raison des accords de non-divulgation.
Le syndicat demande plus de transparence de la firme d'avocats
Pour Ashley Clark, présidente du Syndicat de la fonction publique à l’île, une révision du texte original du rapport est nécessaire. Elle porte cette demande avec l'Association des professeurs de UPEI. Selon elle, une réévaluation permettrait de repérer des cas qui pourraient être passés inaperçus ou qui n’ont pas été divulgués.
Nous pensons que les avocats qui ont fait la rédaction initiale [du rapport] ont peut-être été un peu conservateurs dans leur évaluation de zones grises
, explique-t-elle, en ajoutant que les critères utilisés par Rubin Thomlinson dans l'élaboration du rapport devraient être connus.
Nous voulons savoir qui a déterminé quoi, et quels éléments ont été considérés comme pertinents
, dit Ashley Clark.
Le rapport, dévoilé en juin, comporte les conclusions de l'enquête ouverte en 2022 à la suite d’une allégation de mauvaise conduite contre l'ancien président de l'université, Alaa Abd-El-Aziz.
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Les prochains pas
Pour Margot Rejskind, directrice de l’Association des professeurs de UPEI, l’université devrait aller plus loin et libérer d'autres victimes de harcèlement et d’intimidation de leur accord de non-divulgation.
C'est un peu tard [la décision de l'université], mais ce n’est pas rien. C'est très important, mais ce n’est pas assez. Il y a encore 29 autres victimes qui ont signé des accords de non-divulgation.

Margot Rejskind, vice-présidente du Syndicat des professeurs de UPEI, rappelle que le rapport de Rubin Thomlinson indiquait que des problèmes de comportement et d'abus se concentreraient dans certains départements. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond
La directrice de cette association souligne que le système de plaintes dans les cas de mauvaise conduite au sein de l'université demeure le même.
Elle réclame une amélioration de ce système pour qu’il y ait un changement de culture à UPEI.
Margot Rejskind rappelle aussi que le rapport de Rubin Thomlinson indiquait que des problèmes de comportement et d'abus se concentraient dans certains départements.
Ce qu’il nous faut, c'est mener des enquêtes dans ces départements de l'université où on sait qu'il y a des problèmes, pour qu'on puisse voir ce qu'on peut faire tout de suite. On n'a pas le temps d'attendre. Il y a des gens qui subissent ça en ce moment
, ajoute-t-elle.
Les syndicats n'ont pas encore reçu de réponse de la part d'UPEI concernant leur demande de révision du rapport.