Une coalition autochtone veut un corridor énergétique entre le Manitoba et l’Alberta

Le terminal du corridor énergétique s'arrêterait à Churchill, dans le nord du Manitoba. (Photo d'archives)
Photo : Tundra Inn
Une nouvelle coalition comprenant plusieurs Premières Nations souhaite la construction d'un corridor énergétique entre le Manitoba et l’Alberta. Le corridor s'arrêterait à Churchill, dans le nord du Manitoba.
Ce projet comprendrait une ligne de transport d'électricité à haute tension, un oléoduc transportant de l'hydrogène, un réseau de fibre optique et une route accessible en toute saison.
Pour l'instant, la coalition comprend 37 Premières Nations du territoire du traité numéro 5, et elle planifie inclure des Nations des traités numéro 6, 8 et 10, selon le président de la Coalition, Mark Sweeny.
Le corridor de Wáwátéwák peut être le symbole qui démontre à nos citoyens et aux Canadiens le pouvoir et la promesse de nos traités
, dit-il. Selon lui, Wáwátéwák
signifie aurore boréale
en langue crie, et pour les peuples autochtones, il a une signification positive.
La Coalition estime que la construction coûtera jusqu'à 5 milliards de dollars et pourrait rapporter jusqu'à 100 millions de dollars annuellement pour le Manitoba. Mark Sweeny ajoute que l'organisation est en recherche de financement auprès d'instances gouvernementales.
Les projets inclus dans le corridor Wáwátéwák créeraient environ 1000 emplois à court terme pour la construction des infrastructures, et de 200 à 400 emplois permanents pour leur l'entretien.
La Coalition estime qu’il faudrait de 9 à 10 ans pour accomplir la construction totale des projets.
La semaine dernière, la province a annoncé une aide de près de 7 millions de dollars pour financer une étude de faisabilité pour le projet Neestanan pour le transport de la potasse et du pétrole.
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Pour le professeur à l'Université d'Ottawa spécialiste en économie et en politiques énergétiques Jean-Thomas Bernard, ces données ne démontrent pas la rentabilité des projets.
Il y a une belle complémentarité entre les projets, mais en fin de compte, la grande question, c’est : est-ce que ça sera rentable?
soulève-t-il.
La rentabilité proviendra du fait qu’on prend de l’électricité, peut-être de l’hydrogène, à un endroit qui ne coûte pas cher, et on le revend à un endroit qui coûte plus cher.
Le chef de la Première Nation crie de Chemawawin, Clarence Easter, est très optimiste par rapport aux occasions que ce projet présentera.
Ce projet est une occasion pour les Manitobains et les Canadiens de travailler ensemble, en collaboration avec les Nations du traité numéro 5, sur un chemin de vérité et de réconciliation, à travers non seulement des paroles, mais aussi les actions
, conclut-il.
Avec les informations de Magalie Chinchilla-Chaput