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L’auteur de la pire attaque antisémite aux États-Unis condamné à mort

Un dessin de cour de Robert Bowers en train d'écrire.

En raison d'un moratoire sur les exécutions fédérales, la peine capitale pourrait ne jamais être appliquée contre Robert Bowers.

Photo : Associated Press / Dave Klug

Agence France-Presse

L'auteur d'une attaque armée en 2018 contre une synagogue de Pittsburgh, la plus meurtrière contre des juifs dans l'histoire des États-Unis, a été condamné mercredi à la peine de mort par un jury fédéral, une première sous la présidence de Joe Biden.

Selon des médias américains, les 12 membres du jury d'un tribunal fédéral de Pennsylvanie ont voté à l'unanimité en faveur de la peine capitale à l'encontre de Robert Bowers.

Lors d'une première phase de ce procès exceptionnel – dans un contexte de poussée des actes antisémites aux États-Unis –, ce routier blanc de 50 ans avait déjà été reconnu coupable, mi-juin, d'avoir perpétré 11 assassinats avec circonstances aggravantes en 2018 dans la synagogue Tree of Life de Pittsburgh, dans le nord-est du pays.

Vue aérienne de la synagogue.

La synagogue Tree of Life, à Pittsburgh, le 1er août 2023

Photo : Associated Press / Gene J. Puskar

Cette condamnation doit encore être formellement prononcée par un juge fédéral, mais comme le département de la Justice a décrété un moratoire sur les exécutions à l'échelon national, la peine capitale pourrait ne jamais être appliquée contre M. Bowers.

La question de la peine de mort a été au centre de ce dossier emblématique.

La peine de mort réclamée dès le début des procédures

Dès 2019, le procureur fédéral de Pittsburgh, alors sous l'administration du président républicain Donald Trump, avait prévenu qu'il requerrait la peine capitale à l'encontre de l'auteur de la tuerie, citant son absence de remords et sa haine et son mépris des juifs.

Durant la phase d'instruction, des avocats de Robert Bowers avaient proposé en vain de plaider coupable en échange de la garantie que leur client ne serait pas condamné à mort.

Le département de la Justice avait refusé.

Le 27 octobre 2018, M. Bowers avait fait irruption dans la synagogue Tree of Life, armé de trois pistolets et d'un fusil d'assaut semi-automatique.

Criant tous les juifs doivent mourir, il avait ouvert le feu et tué 11 personnes, dont une fidèle de 97 ans, en pleine cérémonie du sabbat dans un quartier juif historique de Pittsburgh, commettant l'attaque la plus sanglante contre des juifs aux États-Unis.

Avant cela, il avait posté des messages racistes, antisémites et hostiles aux étrangers immigrés sur un réseau social d'extrême droite.

Le président d'alors, Donald Trump, avait réclamé la peine de mort, une demande suivie par le département de la Justice de l'époque et confirmée après le début du mandat du président démocrate Joe Biden, le 20 janvier 2021.

Mais alors que le candidat Biden s'était engagé en 2020 à abolir la peine de mort à l'échelon national, ce procès a ravivé les débats autour de ce châtiment suprême encore pratiqué dans nombre d'États américains.

Durant les débats du procès, son avocate Judy Clarke avait d'entrée de jeu reconnu que son client était bien l'homme qui avait tiré sur des juifs. Il ne sert à rien de chercher du sens à un acte insensé, avait-elle défendu, cherchant avant tout à sauver la vie de Bowers plutôt qu'à plaider son innocence.

Dessin de cour de Judy Clarke en train de plaider.

Judy Clarke, l'avocate de Robert Bowers, a toujours reconnu la culpabilité de son client. Elle souhaitait toutefois lui éviter la peine de mort.

Photo : Associated Press / Dave Klug

Flambée de violences racistes et antisémites

Les organisations juives américaines ont, comme en juin, salué ce verdict, preuve selon l'American Jewish Committee (AJC) que les États-Unis ne tolèrent ni haine ni violence contre les juifs et contre tout fidèle d'une autre religion.

Le procès Bowers s'est tenu dans un contexte de poussée d'actes racistes et antisémites aux États-Unis, à leur plus haut niveau depuis 30 ans, d'après des statistiques de la police fédérale, le FBI, citées en avril par le Washington Post.

D'après l'organisation américaine de lutte contre l'antisémitisme Anti Defamation League, la première puissance mondiale avait connu en 2021 un nombre record de 2717 actes antisémites (agressions, attaques verbales, dégradations matérielles, etc.), soit une augmentation de 34 % par rapport à 2020, au début de la pandémie de COVID-19 et des confinements.

Pour 2022, cette association a dénombré 3697 actes antisémites (+36 % sur un an), du jamais-vu depuis 1979.

D'ailleurs, en saluant le verdict de juin, l'AJC avait plaidé pour que la lutte contre la haine antisémite soit le travail de toute une société, pas uniquement de la communauté juive.

Les États-Unis comptent le plus grand nombre de personnes juives au monde, derrière Israël.

Il y avait en 2020, selon l'institut Pew Research Center, quelque 5,8 millions d'adultes juifs aux États-Unis, qu'ils soient religieux ou pas, auxquels s'ajoutent 2,8 millions de personnes adultes qui revendiquent un parent juif.

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