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Hausse de la prise d’antidépresseurs au Québec

Des pilules sorties d'un flacon, dispersées sur une surface.

Au Québec, 35 % plus d'adolescents et 15 % plus de gens de plus de 21 ans ont eu recours à des antidépresseurs entre 2018 et 2022, selon la RAMQ. (Photo d'archives)

Photo : iStock / Getty Images/Moussa81

Radio-Canada

La consommation d’antidépresseurs est en augmentation partout au Québec, particulièrement chez les adolescents. La Mauricie et le Centre-du-Québec font partie des régions où la hausse est considérable chez les 13-17 ans, selon des données obtenues auprès de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ).

Environ 50 % plus de jeunes se sont fait prescrire des antidépresseurs sur ce territoire depuis quatre ans, ce qui signifie que près de 250 adolescents de plus prennent ce type de médicaments.

La Mauricie et le Centre-du-Québec se placent en troisième position en ce qui a trait aux augmentations entre 2018 et 2022, derrière la région Nord-du-Québec, Nunavik et Terres-Cries-de-la-Baie-James ainsi que la Côte-Nord. 

Augmentation du nombre de personnes ayant recours aux antidépresseurs entre 2018 et 2022 (13-17 ans)

Région sociosanitairePourcentage d'augmentation
Nord-du-Québec, Nunavik et Terres-Cries-de-la-Baie-James+ 72 %
Côte-Nord+ 53 %
Mauricie et Centre-du-Québec+ 52 %
Estrie+ 43 %
Saguenay-Lac-Saint-Jean+ 41 %
Moyenne provinciale+ 35 %

Source : RAMQ

Les médecins de famille sont aux premières loges de ce phénomène. Dans les années 60, la santé mentale représentait à peu près 20 % de nos consultations, puis 80 %, c'était de la santé physique. On voit présentement un certain renversement de [cette statistique], témoigne le président de l'Association des médecins omnipraticiens de la Mauricie, le Dr Pierre Martin.

Selon lui, les médecins savent que ces médicaments ne règlent pas le problème de fond, mais ils veulent aider leurs patients. On est un peu contraints d'essayer de les aider parce que l'anxiété, c'est une souffrance, c'est une souffrance comme n'importe quelle autre et à un moment donné, si on ne les aide pas, ils ont tendance à s'automédicamenter avec d'autres substances, que ce soit l'alcool ou le cannabis, explique le Dr Martin.

Augmentation du nombre de personnes ayant recours aux antidépresseurs entre 2018 et 2022 (21 ans et +)

Région sociosanitairePourcentage d'augmentation
Mauricie et Centre-du-Québec+ 20 %
Lanaudière+ 20%
Bas-Saint-Laurent+ 18%
Estrie+ 18%
Moyenne provinciale+ 16 %

Source : RAMQ

Pas nécessairement plus de dépressions

Une plus grande consommation d'antidépresseurs n'est pas nécessairement synonyme de plus de dépressions chez les jeunes, selon un expert. Il pourrait plutôt être question d'états dépressifs, croit le professeur en psychologie à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) Carl Lacharité. En quels cas, la prise d’antidépresseurs n’est pas toujours la meilleure solution, estime-t-il.

Lorsqu'on n'est plus nécessairement dans une logique de dépression majeure, de troubles dépressifs majeurs, la médication n’est peut-être pas toujours le meilleur traitement indiqué. La psychothérapie [...] peut être intéressante, affirme Carl Lacharité.

L’accès à la psychothérapie est toutefois limité et les listes d'attente sont longues. Le traitement demande aussi un investissement de temps et d'argent de la part du patient.

Avec les informations de Charles-Antoine Boulanger

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