Des entreprises forestières amorcent la récolte de bois brûlé

Une récolte de bois brûlé. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Gilles Munger
Certaines entreprises forestières ont débuté la récolte de bois brûlé dans les secteurs touchés par les feux de forêt.
C’est le cas de l’entreprise Chantiers Chibougamau, qui a récemment obtenu les autorisations pour amorcer les coupes dans le cadre des plans spéciaux de récolte après sinistre.
Rappelons que l’industrie forestière avait soulevé l’importance, dès la fin du mois de juin, de pouvoir amorcer ces coupes rapidement, avant que les troncs brûlés ne soient ravagés par les longicornes.
Est-ce qu’on aurait aimé ça commencer il y a deux ou trois semaines? La réponse est oui
, affirme Frédéric Verreault, directeur exécutif de Chantiers Chibougamau.
Mais on peut aujourd’hui voir le verre qui est au moins à moitié plein et constater que les équipes du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, particulièrement dans nos bureaux régionaux, ont fait preuve d’une agilité, d’une proactivité irréprochable. Et à Québec, il y a une bonne foi qui est indéniable pour faire arriver les choses
, souligne-t-il.
Historiquement, de tels plans spéciaux dans des situations régulières de feux de forêt, c’est vers l’automne, plus ou moins en octobre, que nous avons les permis. Mais cette fois-ci, on a les permis à la fin juillet.

Le directeur exécutif de Chantiers Chibougamau, Frédéric Verreault (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
M. Verreault précise que les opérations de récupération de bois brûlé ont commencé ces derniers jours dans les pôles de Chibougamau, La Sarre et Landrienne.
Trouver le juste équilibre entre rapidement et correctement
À Produits forestiers Résolu, le directeur principal affaires publiques et relations gouvernementales, Louis Bouchard, indique être toujours en attente des plans spéciaux afin d'amorcer la récolte postsinistre.
M. Bouchard assure que les communications sont bonnes avec le ministère des Ressources naturelles et des Forêts. Il se dit optimiste de pouvoir amorcer les coupes dans les secteurs touchés par les feux au cours des prochains jours.
Évidemment, à situation exceptionnelle, on s’attend à voir des mesures exceptionnelles, mais on demeure de ceux qui croient qu’il faut aussi bien faire les choses. C’est important de trouver un juste équilibre entre agir rapidement pour contrer les effets négatifs de ce sinistre, mais en même temps, de faire les choses correctement pour s’assurer qu’on prend soin du territoire
, mentionne-t-il.

La récolte du bois brûlé en forêt représente une opération gigantesque, selon l'industrie. (Photo d'archives)
Photo : The Canadian Press / Audrey Marcoux
M. Bouchard souligne que Résolu a pu se rendre en forêt récemment afin de constater la progression du longicorne noir.
On a vu les premières apparitions et les premières manifestations de l’insecte, qui est sous forme de larve. Je ne serais pas en mesure de donner une appréciation qui soit scientifiquement valable sur le niveau d’affectation, mais on a visuellement constaté qu’il y avait déjà l’apparition de ces insectes dans certains secteurs
, fait-il observer.
Un intervalle de trois à six mois
Selon Frédéric Verreault, le laps de temps pour récupérer les tiges brûlées et en extraire des madriers de construction de qualité est imprévisible.
On peut penser que, dans les secteurs qui ont brûlé à partir de la mi-juin, si le gel arrive relativement tôt à l’automne, ces tiges seraient épargnées et on aurait quelques mois de plus pour les récupérer et les valoriser, avance M. Verreault. Il y a beaucoup de si, il y a beaucoup d'hypothèses et d’impondérables, mais c’est clair qu’on a un bon trois à six mois devant nous d’une grande corvée québécoise d'aménagement d'un maximum d’hectares de forêt.