Plusieurs enfants hospitalisés en Estrie après avoir consommé du cannabis

La santé publique sonne l'alarme et affirme observer une augmentation importante du nombre d'enfants à l'hôpital en Estrie après une consommation accidentelle du cannabis appartenant à leurs parents.

De 2007 à 2017, 7 enfants ont été hospitalisés parce qu'ils en ont consommé. Depuis le début de 2023, ils sont 10.

Comme l'indique le pédiatre Claude Cyr, plusieurs de ces jeunes enfants ont été trompés par des emballages attrayants, laissant croire que ceux-ci contenaient des friandises.

Certains de ces jeunes se sont même retrouvés dans un coma de plusieurs heures en raison des fortes doses ingérées, ajoute Claude Cyr.

Un enfant qui prend un bonbon avec 600 mg de cannabis, c’est une dose mortelle , met-il en garde en entrevue avec Radio-Canada Estrie. Au Québec, on a décidé de limiter le taux de THC. À la SQDC, c’est 10 mg maximum par consommation de produits comestibles.

Ce sont des produits qui ressemblent à s’y méprendre à des bonbons populaires pour les enfants.

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Des produits à utiliser comme des médicaments

Pour Claude Cyr, les parents devraient considérer ces produits comme des médicaments et éviter d’en prendre devant les enfants. Ils doivent les entreposer comme on le ferait avec des médicaments, dans un endroit sûr, barré et hors de portée des enfants , lance-t-il.

Le médecin ajoute que les enfants d’âge préscolaire doivent toujours rester sous la supervision d’un adulte. Pour les adultes, le cannabis est souvent vu comme un produit peu toxique parce que c’est légalisé et présent dans la vie quotidienne. Mais pour les enfants, ce n’est pas la même réalité et ça peut-être très dangereux , insiste-t-il.

Pas de sucreries au THC à la SQDC

De son côté, la Société québécoise du cannabis (SQDC) précise qu’on ne vend pas de confiseries ou autres desserts au THC dans ses succursales.

Nous ne vendons pas de produits qui sont attrayants pour les jeunes dans leur emballage, dans leur forme, dans leur saveur. Nous vendons des produits prêts à boire comme des eaux pétillantes aromatisées ou encore du bœuf séché , insiste Fabrice Giguère, porte-parole et conseiller en communications à la SQDC.

Les emballages doivent être à l’épreuve des enfants. Ils sont opaques, plus difficilement ouvrables et ne sont pas attrayants à la vue.

Certains emballages peuvent avoir des couleurs unies, selon M. Giguère, mais ils n’auront rien à voir avec ceux qu’on retrouve sur le marché noir qui peuvent avoir des emballages quasiment identiques aux produits en vente libre sans THC, comme des emballages de bonbons.

Une responsabilité partagée

D’ailleurs, les produits de la SQDC sont interdits aux moins de 21 ans. Toute personne qui entre dans la succursale doit présenter une pièce d’identité. Et lorsqu’il y a la livraison, les livreurs vérifient toujours l’âge de la personne qui reçoit le colis , précise Fabrice Giguère.

Ce dernier parle de responsabilité partagée. Les producteurs ont l'obligation d’emballer les produits correctement. À la SQDC, on s’assure que les produits ne soient pas vendus aux moins de 21 ans. Après ça vient la responsabilité des consommateurs. D’ailleurs, nos conseillers en succursale sont formés pour dire aux consommateurs comment bien entreposer les produits hors de la portée des enfants, notamment.

Au Québec, acheter des produits contenant du cannabis ailleurs que sur le site de la SQDC est illégal. Cependant, si vous allez par exemple en Ontario et que vous les ramenez avec vous, il est tout à fait légal de consommer ces produits-là , conclut-il.

Le CIUSSS de l'Estrie - CHUS souligne également qu'en cas d'intoxication, il faut appeler au Centre antipoison, au 1 800 463-5060.

Avec les informations de Pierrick Pichette