La fin du remboursement de l’Ozempic par des assureurs sème l’émoi
Le 18 juillet, l'Ozempic a cessé d'être remboursé par les assureurs pour les patients qui souffrent d'obésité.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Dumas
Le médicament Ozempic, utilisé au départ pour traiter le diabète de type 2, ne sera plus remboursé par certains assureurs dans les cas d’utilisation pour traiter l’obésité.
Sandra Lemoine, une Drummondvilloise, craint que ses efforts pour perdre du poids soient réduits à néant à la suite de cette annonce. Son assureur a cessé de lui rembourser l’Ozempic mardi. Elle assure que ce médicament lui permet de maintenir son poids depuis un an.
Si c’est prescrit, c’est parce que nous en avons besoin
, clame Mme Lemoine, qui a subi une chirurgie bariatrique il y a huit ans. Elle est également passée par 17 chirurgies réparatrices.
Sandra Lemoine a subi une chirurgie bariatrique et 17 chirurgies réparatrices.
Photo : Sandra Lemoine
Elle craint de reprendre les 136 kilogrammes perdus ces dernières années et demande aux assureurs de faire preuve de flexibilité envers les patients comme elle.
J’ai besoin de prendre ce médicament-là parce que je reviens de loin. J'ai eu de grosses chirurgies réparatrices entre 2016 et 2019. J'ai souffert énormément, psychologiquement comme physiquement
, se désole Sandra Lemoine.
Sandra Lemoine a perdu près de 136 kilogrammes.
Photo : Sandra Lemoine
Une décision à revoir
Selon Lucie Couture, médecin de famille au Centre de santé Cookshire, le médicament permet un véritable contrôle du poids, bien qu’il ne constitue pas la première solution pour en perdre. Ainsi, l’Ozempic devrait être couvert pour certains patients.
Je crois que l’Ozempic devrait être utilisé pour la perte de poids. Les bienfaits vont souvent être assez importants pour que la perte de poids soit significative pour les patients, pour que ce soit encourageant de continuer à travailler dans la bonne direction pour [adopter] de façon durable de saines habitudes de vie
, explique la médecin.
Le 18 juillet, l'Ozempic a cessé d'être remboursé par les assureurs pour les patients qui souffrent d'obésité.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Dumas
Elle-même a recours à l'Ozempic pour perdre du poids et prescrit ce médicament à certains patients.
La RAMQ questionnée
La Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) ne couvre pas non plus ce médicament pour les patients qui ne souffrent pas de diabète. Le président de l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires, Benoît Morin, estime que le gouvernement provincial pourrait jouer un rôle important en changeant de cap.
Au Québec, un assureur privé doit minimalement couvrir la même chose que la Régie. Donc, si la RAMQ décidait, dans certaines circonstances, d'élargir la couverture pour différentes raisons, cliniques par exemple, les assureurs privés n'auraient pas le choix de suivre
, souligne Benoît Morin.
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Difficile pour le portefeuille
À moins d'un revirement de situation de la part de son assureur ou de la RAMQ, Sandra Lemoine affirme qu'elle ne pourra se procurer ce médicament, qui lui coûterait près de 300 $ par mois.
Elle espère un virage du gouvernement du Québec.
L’obésité et les maladies associées représentent de grands frais au niveau des soins de santé, comme pour les consultations en cabinet, les hospitalisations ou les médicaments qui, eux, sont couverts par l’assurance maladie, ajoute Lucie Couture. Ça a des répercussions majeures sur les finances publiques.
La Dre Couture précise qu’au final, l’utilisation de l’Ozempic pourrait réduire les coûts ailleurs dans le réseau de la santé. Si on est capables d’aider à diminuer l'obésité chez les gens, il y a beaucoup de maladies chroniques pour lesquelles on va pouvoir diminuer la prise de médicaments ou éviter de multiples consultations médicales, tout ça pour le mieux-être des patients, qui vont avoir une meilleure qualité de vie.
