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Des femmes au Labrador se penchent sur le logement pour contrer la violence conjugale

Charlotte Wolfrey à côté d'un inukshuk.

Charlotte Wolfrey, ancienne élue de Rigolet, défend la cause des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées.

Photo : Bird's Eye/Eldred Allen

Radio-Canada

Tandis qu’une organisation communautaire au Labrador étudie le logement de seconde étape, une intervenante affirme que le logement sécuritaire et abordable est un moyen essentiel de réduire la violence contre les femmes autochtones.

Le Conseil Mokami sur le statut de la femme gère un programme de logements et de services de huit appartements depuis une dizaine d’années. Il a reçu un financement de 25 000 $ pour explorer la possibilité de logements de seconde étape.

Nous manquons de logements abordables et sécuritaires pour les femmes et les personnes de divers genres, souligne la directrice de l’organisme, Stacey Hoffee.

Mme Hoffee indique qu’une firme d’experts-conseils basée à Halifax, Common Good Solutions, fera une étude au Labrador cet été. La firme va consulter des travailleurs de première ligne, des personnes qui fréquentent les refuges, des groupes communautaires, etc. Mme Hoffee espère que cette étude mènera à des améliorations.

Les femmes autochtones sont disproportionnellement touchées par la violence au Canada. Elles courent 4,5 fois plus de risques d’être assassinées que toute autre femme au pays, selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Pour éviter aux femmes de retomber dans la violence conjugale

Charlotte Wolfrey, résidente de Rigolet, a perdu sa propre fille, Deirdre Michelin, en janvier 1993. La jeune femme de 21 ans avait appelé le détachement de la GRC de Happy Valley-Goose Bay, qui se trouve à 160 km de Rigolet, et elle est morte le jour même, abattue par son conjoint qui s’est ensuite enlevé la vie.

Mme Michelin avait quatre enfants.

Une jeune femme tient un bébé dans ses bras.

Deirdre Marie Michelin, ci-dessus en compagnie d'un de ses quatre enfants, avait 21 ans quand son conjoint l'a assassinée.

Photo : Gracieuseté/famille Michelin

Il n’y avait à ce moment aucun policier à Rigolet. Charlotte Wolfrey et d’autres personnes ont réclamé la présence permanente de policiers à Rigolet et à Makkovik. Mme Wolfrey souhaite qu’il y en ait aussi à temps plein à Postville.

Il y a encore beaucoup à faire pour que les femmes soient en sécurité, affirme Charlotte Wolfrey.

Certaines communautés disposent de maisons et de refuges sécuritaires pour combattre la violence contre les femmes autochtones. L’Association Pauktuutit des femmes inuit du Canada aide les communautés à établir des refuges destinés aux Inuit.

Charlotte Wolfrey estime que c’est important et qu'il importe aussi d’aider les femmes quand elles quittent les refuges.

Lorsque vous allez dans un refuge, vous êtes probablement là pour six semaines, deux ou trois mois au maximum. Vous devez ensuite décider où vous allez vivre. Lorsqu’il n’y a pas de logement, vous n’avez presque pas d’autre choix que de retourner à votre point de départ, explique Mme Wolfrey.

Ottawa travaille avec les communautés autochtones

Le bureau du défenseur fédéral du logement a jugé que le logement au Nunatsiavut est un échec en matière de droits de la personne après avoir visité la région en 2022.

Le Nunatsiavut a présenté le problème du logement comme étant prioritaire lors de la visite du premier ministre Justin Trudeau en mai. À ce moment, M. Trudeau a indiqué que le gouvernement fédéral travaille étroitement avec les communautés autochtones en la matière, mais il n’a pas donné d’échéancier.

Justin Trudeau et Johannes Lampe marchent côte à côte.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et le président du Nunatsiavut, Johannes Lampe, se sont réunis à Nain, au Labrador, en juin 2023. M. Trudeau a indiqué que son gouvernement collabore étroitement avec les communautés autochtones en matière de logement.

Photo : La Presse canadienne / Darren Calabrese

Charlotte Wolfrey ajoute qu’il faut faire des changements immédiatement. Le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées remonte à 2019.

De plus, Mme Wolfrey souhaite la création de programmes sociaux pour aider les couples à améliorer leurs relations. Elle estime que rien ne changera sans la participation des hommes. Je souhaite que le Labrador soit sécuritaire pour tout le monde, dit-elle.

D’après un reportage d’Heidi Atter, de CBC

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