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Le NPD défend le financement de l’Université de Sudbury

Une enseigne bleue devant un édifice blanc.

Le NPD demande que l'Université de Sudbury ait un financement du gouvernement pour freiner l'exode des jeunes Franco-Ontariens du Nord qui doivent aller suivre leurs études en français ailleurs. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Yvon Theriault

Le NPD lance une pétition en ligne pour recueillir les signatures de ceux qui soutiennent le besoin urgent de financer l’Université de Sudbury. La pétition sera présentée le 25 septembre à Queen’s Park, à la rentrée de l’Assemblée législative.

L’annonce a été faite jeudi dans une conférence de presse au cours de laquelle quatre néo-démocrates ont condamné la récente décision du gouvernement de l’Ontario de refuser de financer l’université pour, par et avec les Franco-Ontariens.

Je suis choquée que le gouvernement ait refusé de financer une université autonome francophone pour les communautés du Nord, indique la cheffe du NPD – l’opposition officielle –, Marit Stiles.

Doug Ford doit répondre au peuple et expliquer pourquoi il a dit non à une université francophone.

Une citation de Marit Stiles, cheffe du NPD, l’opposition officielle

Le député de Mushkegowuk–Baie James, Guy Bourgouin, dit pour sa part que la nouvelle, tombée vendredi dernier, est une bonne claque dans la face de notre communauté.

Le député néo-démocrate Guy Bourgouin lors d'une conférence de presse devant l'édifice de l'Assemblée législative.

Le député néo-démocrate Guy Bourgouin (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Christopher Katsarov

Il ne comprend pas pourquoi le recteur de l’Université de Sudbury et l'Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) n’ont pas été préalablement informés de la décision.

Ils [le recteur et l’AFO] ont appris, comme tout le monde par les médias, la veille de la fête du Canada, qu’il n'y aura pas de financement pour l'université. Ça, c'est un manque de respect envers notre communauté. C'est un manque de respect envers les personnes qui ont fait tout ce que la province avait demandé, déplore-t-il.

Forcés de quitter leur région

La députée de Nickel Belt, France Gélinas, pense aux enfants natifs des communautés du Nord qui doivent aller loin de chez eux pour suivre leurs études postsecondaires, sans beaucoup de moyens.

Envoyer à Toronto des enfants qui ont vécu dans les petites communautés du Nord – Gogama, Biscotasing, Alban –, ce n’est pas possible. Plusieurs familles n'ont pas l'argent requis pour un voyage à Toronto, et encore moins 2000 dollars par mois pour payer un loyer dans cette ville. Leur rêve disparaît d'un coup sec, souligne-t-elle.

France Gélinas, députée du NPD, explique son point de vue lors du débat.

France Gélinas, députée néo-démocrate de Nickel Belt (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Pour elle, rendre opérationnelle une université francophone à Sudbury serait bénéfique aux Franco-Ontariens, comme c'est le cas pour le Collège Boréal.

En 1995, le gouvernement néo-démocrate a financé le Collège Boréal et ça a changé des vies partout dans le Nord de l'Ontario, fait-elle remarquer.

Son collègue Jamie West, qui représente la circonscription de Sudbury, est du même avis : En tant qu'anglophone marié à une famille francophone, je sais de première main à quel point l'éducation en français est importante.

Le combat continue

Les néo-démocrates font savoir qu’ils ne baisseront pas les bras. Mme Gélinas indique qu’ils s’organisent afin de former une coalition nord-ontarienne pour une université de langue française. Ils comptent se joindre à l’AFO, à l’université et à d'autres partenaires pour tenter de faire changer la décision du gouvernement.

On n'accepte pas de se faire dire non, puis on n’arrêtera pas jusqu'à ce qu'on ait un oui.

Une citation de France Gélinas, députée de Nickel Belt

S’il faut attendre jusqu'aux prochaines élections, on vous garantit qu'un gouvernement néo-démocrate va respecter la francophonie, promet France Gélinas en soutenant l'engagement de la cheffe de l’opposition officielle.

Pour une université par, pour et avec les Franco-Ontariens, je m'engage à continuer à mettre en avant cela et nous le réaliserons quand nous allons former le gouvernement en 2026.

Une citation de Marit Stiles, cheffe du NPD, l’opposition officielle
La députée néo-démocrate Marit Stiles.

Marit Stiles, cheffe du NPD, l'opposition officielle (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Vedran Lesic

Appui d’autres universités

À l'initiative du Centre de recherche sur les francophonies canadiennes et du Collège des chaires de recherche sur le monde francophone de l'Université d'Ottawa, des professeurs ont signé et publié mercredi une lettre pour sensibiliser les gens à l'importance du dossier de l’Université de Sudbury.

L’un des signataires est Michel Bock, professeur agrégé au Département d'histoire de l'université d'Ottawa.

Il fallait qu'on prenne une position publique compte tenu de l'importance de l'Université de Sudbury, d'une université de langue française à Sudbury pour le Nord de l'Ontario, déclare-t-il.

Compte tenu de la situation catastrophique que le secteur universitaire a vécue dans le Nord de l'Ontario depuis la déconfiture de l'Université Laurentienne, il y a deux ans, l'Université de Sudbury représente véritablement la seule solution viable et légitime pour remédier au problème, affirme M. Bock.

Il est convaincu que l’ouverture de l’Université de Sudbury est une condition sine qua non pour tenter de freiner le problème majeur de l'exode des jeunes Franco-Ontariens du Nord qui doivent aller suivre leurs études en français ailleurs.

Un avis opposé

Le député Guy Bourgouin signale que le refus de financement du gouvernement a été une grande surprise, car il s'attendait à une réponse positive.

Éric Lavigne, professeur à l’Institut d'études pédagogiques de l'Université de Toronto, voit autrement les choses.

Moi, je n’ai pas particulièrement été surpris de la décision. L'Université de Sudbury avait une pente importante à remonter pour faire valoir dans quelle mesure elle offrait quelque chose de nouveau et dans quelle mesure aussi, historiquement, le gouvernement ne s'était pas déjà suffisamment impliqué, pense-t-il.

Il fait remarquer que l’Université de Hearst a récemment obtenu son autonomie et que l'Université de l'Ontario français, dans le Sud de l'Ontario, a aussi démarré ses activités dans les dernières années.

On peut en débattre [...], mais on a déjà ces deux pôles-là. Dans quelle mesure aussi est-ce que l'Université Laurentienne va pouvoir, si elle sort de sa situation de crise financière, rétablir les programmes francophones qu'elle a coupés?

Une citation de Éric Lavigne, professeur à l'Institut des études pédagogiques de l'Université de Toronto

Le Collège Boréal, un autre établissement postsecondaire francophone, développe aussi de nouveaux programmes de baccalauréat.

Le fait que les collèges puissent octroyer des baccalauréats, ça vient aussi complexifier les choses. Devrait-on parler d'universités ou d'institutions qui peuvent donner des baccalauréats aux populations francophones? observe M. Lavigne.

Il n'écarte toutefois pas de nouveaux rebondissements dans ce dossier.

Je n’ai pas l'impression que la décision est finale ou qu'elle ne pourra pas être invalidée plus tard, comme ça a été le cas pour l'Université de l'Ontario français, par exemple.

Des programmes déjà existants dans la région

Quand le ministère des Collèges et Universités a publié la décision de refus de financement pour l’Université de Sudbury, il a mentionné qu’il avait déterminé que la proposition de l’Université de Sudbury ne reflète pas la demande actuelle ni les tendances en matière d’inscriptions.

Contacté jeudi par Radio-Canada pour qu’il donne plus de détails, il a répondu :

Les données sur le marché du travail concernant les programmes offerts montrent qu'il y a un besoin de collaboration entre les établissements pour mieux répondre aux besoins des étudiants dans des programmes axés sur le marché. Les programmes de premier cycle en sciences humaines proposés par l'Université de Sudbury sont très semblables à ceux offerts par l'Université de Hearst, l'Université de l'Ontario français et d'autres établissements.

Avec les informations de Bienvenu Senga et de l’émission Le matin du Nord

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