Des propriétaires de pourvoiries inquiets pour leurs finances à cause des feux de forêt

Les feux de forêt gâchent le début de la saison estivale des pourvoiries de la région. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Des propriétaires de pourvoiries de l'Abitibi-Témiscamingue, inquiets pour leurs finances à cause des feux de forêt qui gâchent leur saison estivale jusqu'à maintenant, réclament l'aide du gouvernement du Québec.
Léonie Leblanc possède la pourvoirie Villebon depuis 27 ans. Elle admet que le dernier mois a plombé les affaires de son entreprise.
Le lac Villebon, situé dans la MRC de la Vallée-de-l'Or, a été évacué à deux reprises en juin en raison des feux de forêt. Un retour est possible depuis mardi, mais seulement pour les propriétaires de résidences permanentes.
Il n’y a pas de campeurs, il n’y a plus personne qui loue des chalets, d’autres cancellent, car ils ne savent pas s’ils vont être évacués à tout bout de champ. Ce sont de grosses pertes de revenus. On ne sait plus ce qui va se passer
, s’inquiète Mme Leblanc.

La SOPFEU a mis a jour les interdictions à 8 heures le 29 juin.
Photo : Capture d'écran : SOPFEU.qc.ca
Aide demandée
Plus au nord, Éric Paquet, qui possède la pourvoirie du lac Gueguen depuis cinq ans, a tenté de réduire ses dépenses au minimum. Il chiffre tout de même ses pertes à 150 000 $ depuis le début du mois de juin.
Au moment d'écrire ces lignes, le lac Gueguen était toujours visé par un avis d’évacuation, le second en juin.
M. Paquet doit tout de même continuer d’assumer certaines dépenses, comme le coût de ses hypothèques, de l'énergie ou encore le salaire de ses employés. Il y a [aussi] le propane, qui est déjà payé d’avance, illustre-t-il. L’essence pour remplir nos gros réservoirs sur le site. Ce sont des frais qui ont été engendrés en début de saison.

Les incendies empêchent les touristes d'accéder à la forêt.
Photo : Radio-Canada / Frédéric Pépin
Éric Paquet demande au gouvernement d’aider la Fédération des pourvoiries du Québec. Mais, prévient-il, il n’est pas intéressé par un programme de prêts.
Avec les pertes que nous avons actuellement, je vous dirais que beaucoup de pourvoyeurs ne passeront pas au travers. Vous allez voir des faillites, j’en suis pas mal convaincu. Il faut offrir une aide directe à l’industrie. Assurément, on ne veut pas de prêts, car on va être obligés de le rembourser à un moment ou à un autre et, actuellement, on n’a aucun revenu
, souligne-t-il.
Éric Paquet juge que les retombées des pourvoiries en Abitibi-Témiscamingue sont importantes, notamment d'un point de vue financier. Il estime que ces établissements génèrent une centaine d'emplois directs.
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Dans le néant
Comme Léonie Leblanc il y a encore quelques jours, M. Paquet demande plus de prévisibilité de la part des autorités publiques, notamment pour l’aider à renseigner sa clientèle.
Nous n’avons pas de plan pour dire aux gens, par exemple, qu’ils pourront revenir chez nous dans deux semaines. Actuellement, nous sommes dans le néant
, regrette-t-il.
Éric Paquet aimerait que le gouvernement du Québec établisse un plan d’action avec la Fédération des pourvoiries du Québec pour aider celles qui sont fermées à informer leur clientèle quant à une réouverture éventuelle.
Les informations que nous recevons, c’est vraiment au compte-gouttes, soit celles de la Société de protection des forêts contre le feu ou encore celles du ministère des Ressources naturelles et des Forêts. Il n’y a rien devant nous. C’est ardu
, laisse-t-il tomber.