L’écoanxiété devient plus présente en raison des changements climatiques

Si on ne renverse pas la tendance, la hausse des températures entraînera davantage d'événements climatiques extrêmes comme des incendies de forêt, prévient le GIEC dans son plus récent rapport.
Photo : Associated Press / Noah Berger
Inondations, verglas, feux de forêt ou mauvaise qualité de l'air : les événements climatiques s'enchaînent plus rapidement et sont source de plus en plus d'anxiété. Si, auparavant, l'écoanxiété se manifestait surtout chez les jeunes, le phénomène est de plus en plus observé chez les générations plus âgées.
C’est totalement normal de devenir un peu plus anxieux quand on est exposé directement aux conséquences des changements climatiques, par exemple les feux de forêt ou la pollution de l'air
, a expliqué Paquito Bernard, professeur à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal.
Si certaines personnes peuvent sembler surréagir en raison des changements climatiques, le docteur Paquito Bernard croit qu’au contraire, ce type de réaction est normal.
Se sentir dépassé
À court terme, on peut avoir une sensation d'être dépassé par les conséquences. Mais le fait qu'on soit exposé de plus en plus souvent, on va réussir à s'adapter, puis à mieux gérer cette anxiété face à, par exemple, la pollution de l'air et les feux de forêt au Québec
, a ajouté le professeur en entrevue au Téléjournal Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Paquito Bernard croit que dans un contexte où la qualité de l’air est médiocre
, il faut à court terme se protéger, prendre des nouvelles de ses proches, de ceux qui ont des maladies chroniques ou des troubles de santé mentale et suivre les recommandations de la santé publique du Québec. Il croit également que l’écoanxiété peut davantage motiver les gens à lutter contre les changements climatiques.
Plusieurs réactions possibles
On sait que quand on a un niveau modéré d’écoanxiété, c'est associé à des gens qui vont plus s'investir dans les associations, dans leur comportement, de soutenir des décisions locales ou provinciales qui vont nous aider à lutter contre le changement climatique
, a-t-il ajouté.
Les réactions de l’écoanxiété peuvent aussi être caractérisées tant par du déni que par une grande peur. Certains ne prennent pas du tout en compte les changements climatiques, tandis qu’à l’extrême, certaines personnes peuvent être paralysées, ajoute le docteur Bernard.
Les jeunes Québécois moins optimistes
Un sondage Léger réalisé à l'automne 2022 auprès de 3000 Canadiens âgés de 15 à 39 ans a démontré que les jeunes Québécois sont plus préoccupés face aux changements climatiques que le reste du Canada. 80 % des jeunes Québécois interrogés ne croient pas que la situation ira en s'améliorant, contrairement à 72 % pour les jeunes du reste du Canada.
Dans ce même sondage, 44 % des jeunes Canadiens ont affirmé qu'ils ne veulent pas mettre d'enfant au monde dans un contexte de crise climatique.