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Le fédéral abaisse les exigences en français pour augmenter l’immigration francophone

Une personne tient un petit drapeau du Canada.

La FCFA souhaite que le gouvernement fédéral crée un programme d’immigration économique francophone distinct, arrimé aux besoins des communautés et des employeurs de la francophonie canadienne.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Le gouvernement du Canada a apporté des changements au programme Mobilité francophone afin d'accroître l'immigration. Il a, en effet, baissé les exigences linguistiques afin de « favoriser la croissance démographique et la prospérité économique du pays », selon un communiqué de presse publié récemment.

Les candidats doivent avoir une maîtrise modérée du français, pour la compréhension et l’expression orales. Cela équivaut au niveau 5 des exigences linguistiques. Ces nouvelles exigences linguistiques répondent aux besoins linguistiques en français  [...], écrit Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada dans un communiqué de presse publié le 15 juin.

Le ministre Sean Fraser affirme que les changements apportés au Programme de mobilité francophone ouvrent des possibilités et offrent des appuis au développement des communautés francophones en situation minoritaire qui les accueillent.

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) Liane Roy se réjouit de cette nouvelle.

Auparavant, le programme ciblait uniquement les travailleurs qualifiés hautement qualifiés. Tandis que maintenant, c'est élargi à tous les types de travailleurs. Pour cet aspect-là, c'est très positif. C'est un programme qui est fait spécifiquement pour les réalités francophones, lance-t-elle en entrevue à Radio-Canada.

Une femme souriante, portant des lunettes.

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne Liane Roy. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Contribution

Elle rappelle cependant qu'il s'agit d'un programme pour travailleurs temporaires, mais il a été créé pour encourager les gens à demander leur résidence permanente.

La gestionnaire du Réseau en immigration francophone du Manitoba (RIF), Salwa Meddri, salue aussi ces changements, parce que le français doit être un atout et ne pas être un obstacle pour un candidat dans le marché du travail.

Il faut l'encourager et l'appuyer à ce qu'il maîtrise les deux langues officielles du Canada. En revanche, si on met la barre un peu haut [pour le français] dès le début, ça va éliminer le nombre de candidats qui ont un potentiel et qui peuvent être sélectionnés dans ce programme, exprime-t-elle.

Une femme debout devant une bannière du RIF Manitoba.

Salwa Meddri, gestionnaire du Réseau en immigration francophone du Manitoba (RIF). (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Cedrick Noufele

Salwa Meddri soutient que le français doit être excellent pour un enseignant parce qu'il le transmet à une autre génération, mais que quelqu'un qui est en manutention n'a pas besoin d'un niveau académique de français. Il lui suffit de comprendre les instructions, de pouvoir s'exprimer et d'affirmer sa compréhension pour pouvoir exécuter les tâches qui lui sont assignées, pense-t-elle.

La baisse des exigences en français, pas un obstacle à la vitalité francophone

Selon Liane Roy, le fait d'abaisser les exigences en matière de langue française ne pose pas problème pour la vie communautaire francophone, puisqu'il permettra de combler les pénuries de main-d'œuvre que l'on vit dans nos communautés.

Pour la FCFA, la priorité c'est vraiment de travailler pour une francophonie inclusive. dit-elle

Salwa Meddri indique que la baisse de l'exigence linguistique en français dans le cadre du programme ne veut pas dire que la personne ne maîtrise pas la langue et qu'elle ne l'utilise pas au quotidien.

Daniel Boucher photographié dans un bureau.

Daniel Boucher, directeur général de la Société de la francophonie manitobaine. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Radjaa Abdelsadok

En plus de souligner la bonne étape pour faciliter l'immigration francophone, le directeur général de la Société de la francophonie manitobaine, Daniel Boucher, abonde dans le même sens.

Je pense qu'il faut essayer. Il faut toujours essayer de nouvelles façons de faire pour faire arriver plus d'immigrants francophones. On ne sait pas ce que ça va donner, si ça va être positif ou négatif, mais je pense qu'il faut toujours essayer d'être moins restrictif et le plus ouvert possible, dit-il.

Ces changements sont mis en place sur une période de deux ans, dit-il. Après, l'analyse des impacts sur les statistiques de la francophonie viendra, poursuit M. Boucher.

Pour favoriser l'immigration francophone et s'assurer de l'intégration de ces travailleurs temporaires dans les communautés francophones, Salwa Meddri souhaite que différents ministères permettent à ces personnes qui ont le statut de résident temporaire et leur famille de bénéficier des services d'établissement qui sont jusque-là réservés aux résidents permanents uniquement.

Cela leur permettrait d'avoir entre autres accès aux services de recherche de logement, aux soins de santé, ou faciliter l'accès au système d'éducation postsecondaire.

La FCFA milite pour augmenter la cible d'immigration francophone à 12 % en 2024 et à 20 % en 2026.

Elle souhaite la création d’un programme d’immigration économique francophone distinct, arrimé aux besoins des communautés et des employeurs de la francophonie

En 2022, le Canada a atteint, pour la première fois, sa cible de 4,4 % d'immigration francophone hors Québec, près de 20 ans après l'avoir instaurée.

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