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Récupérer le bois brûlé au Québec à des fins commerciales

Un opérateur décharge un camion de bois.

La Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) affirme que plusieurs semaines pourraient s’écouler avant qu'elle ne donne son aval pour accéder aux forêts qui ont brûlé. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Même si les feux de forêt causent toujours des maux de tête aux autorités, Québec s'active pour que le bois brûlé soit récolté par les entreprises forestières dès que possible.

À l’échelle de la province, les brasiers ont ravagé plus de 725 000 hectares de forêt depuis le début de l’année.

Le gouvernement Legault souhaite que l'industrie forestière cartographie rapidement l'étendue des forêts brûlées sur le territoire.

Ça va être une course contre la montre. Dès que les feux seront contenus […], on devra envoyer des équipes pour chercher le bois dès que possible, explique le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel.

François Bonnardel s'adresse aux journalistes.

Le ministre québécois de la Sécurité publique, François Bonnardel, a fait cette annonce samedi matin lors d'une conférence de presse.

Photo : Radio-Canada

Il précise que Québec attend une autorisation de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) pour permettre la récolte.

Le rôle de la SOPFEU, c’est de déterminer si le territoire est sécuritaire pour y accéder, commente la porte-parole Karine Pelletier. […] Pour le reste, ça appartient vraiment au ministère des Ressources naturelles et des Forêts de faire un plan pour réattribuer tous ces territoires, indique-t-elle.

Un avion citerne de la SOPFEU posé au sol.

Un avion-citerne de la SOPFEU (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette

Appétit de l’industrie forestière

Le président de Boisaco, Steeve St-Gelais, se dit prêt à déployer les ressources nécessaires dès maintenant pour récolter du bois brûlé.

Les feux qu’on voit sont sur de très grandes superficies. Dans ce contexte, il faut qu’on fasse tout ce qu’on peut pour récupérer le maximum de superficie [de bois], croit-il.

Il faut aussi pouvoir mettre ces terres de bois en production [pour les prochaines années].

Une citation de Steeve St-Gelais, président de Boisaco
Steeve St-Gelais président de Boisaco

Steeve St-Gelais est président de Boisaco, une compagnie forestière qui génère des centaines d'emplois sur la Côte-Nord. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Après le passage d’un feu, ça peut être très long avant que la forêt puisse revenir. L’intensité des feux fait en sorte que le couvert végétal est profondément affecté. Il faut s'assurer que la forêt puisse revenir rapidement, c’est ce qui est le plus souhaitable, ajoute-t-il.

De son côté, le porte-parole de Produits forestiers Résolu, Louis Bouchard, affirme que la récolte du bois après un sinistre, dont un feu, fait partie de leur obligation.

Nous ne pouvons récolter du bois vert dans le contexte d’un plan de récolte de bois brûlé. Cela fait partie de notre garantie d’approvisionnement, déclare-t-il par écrit.

Couper rapidement pour un bois de qualité

Pour conserver un bois d’une bonne qualité, les industriels doivent agir rapidement.

Des centaines d'espèces d'insectes sont attirées par le bois lorsqu’il est brûlée, note le chercheur scientifique en écologie forestière chez Ressources naturelles Canada, Yan Boulanger.

Un coléoptère avec de longues antennes.

Les longicornes ont une mâchoire qui leur permet de creuser au travers du bois.

Photo : CBC/Markus Schwabe

On parle entre autres du longicorne noir, qui, sous la forme de larve, va faire des trous dans le bois. Cette espèce va arriver très tôt, aussitôt que le feu est éteint, fait-il savoir.

Le cycle de vie de l’insecte est de une à deux années. C’est surtout durant cette période que les dégâts vont se faire.

Une citation de Yan Boulanger, chercheur scientifique en écologie forestière chez Ressources naturelles Canada
Yan Boulanger pose dans un champ.

Le chercheur en écologie forestière de Ressources naturelles Canada, Yan Boulanger

Photo : Fournie par Jean-Sébastien Roy

Il y a aussi tout ce qui concerne le fendillement du bois, qui peut se produire lorsque le bois, à la suite de l’incendie, va sécher très rapidement. La qualité du bois se détériore au fil du temps, souligne le scientifique.

Il précise toutefois que les coupes de récupération auront aussi des conséquences notamment sur la régénération naturelle de la forêt.

Avec le passage de la machinerie, il peut y avoir des impacts sur la régénération, qui se met en place tout se suite après le feu. D’un autre côté, dans d’autres endroits, de la germination va favoriser la régénération. Donc, tout dépend de l’endroit où les coupes vont être effectuées, met en garde Yan Boulanger.

Dans un deuxième temps, Québec souhaite aussi mesurer l'ampleur des dégâts causés par le feu sur les équipements forestiers.

Toutefois, la SOPFEU affirme que plusieurs semaines pourraient s’écouler avant qu'elle ne donne son aval pour accéder aux forêts qui ont brûlé.

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